21.01.07

diacre de Sarragosse, fut mis à mort à Valence (Espagne) avec son évêque, Valère, après avoir subi la torture. Comme Laurent de Rome, Vincent offre le modèle accompli du service dans l'Église : ministre de l'évêque pour l'offrande du sacrifice et le gouvernement de la communauté, le diacre doit l'accompagner aussi à l'heure suprême du témoignage.
Saint Vincent est vraiment un martyr, car il a versé son sang pour le nom du Christ ; il n'a pas craint les menaces, et il est parvenu au Royaume du ciel.
Alléluia. Alléluia. Jésus Christ, notre Sauveur, a détruit la mort, il a fait resplendir la vie par son Évangile. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3,22-30)
« LES SCRIBES, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : »Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ; c'est par le chef des des démons qu'il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus disait en parobole : « Comment Satan peut-il expulser Satan? Si un royaume se divise, ce royaume ne peut pas tenir. Si une famille se divise, cette famille ne poura pas tenir. Si Satan s'est dressé contre lui-même, s'il s'est divisé, il ne peut pas tenir ; c'en est fini de lui...Amen, je vous le dis : Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes, tous les péchés et tous les blasphèmes. Mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il n'obtiendra jamais le pardon. Il est coupable d'un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parcequ'ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Homélie prise dans Ephata
Au lieu de se réjouir de ce qu'ils voient Jésus accomplir son oeuvre sous leurs yeux, et qui fait d'eux des témoins privilégiés de la proximité de Dieu, des scribes venus d' « en haut lieu » en prennent ombrage. Ils ont du zèle, mais c'est un zèle que n'éclaire pas la connaissance véritable : ils méconnaissent la justice qui vient de Dieu, cherchant à établir la leur (Rom 10,2-3). Malgré tous les signes attestant que Jésus est vraiment l' « élu de Dieu », que ses paroles et ses actes empreints de beauté, de pureté et de puissance, viennent de l'Esprit du Père, ils persistent : Il est possédé par un esprit impur...c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons ! Il y a dans cette attitude une perversion de l'intelligence et du coeur pour ne pas dire de l'âme qui font que l'on manque absolument Dieu. Oser préférer de tels propos équivaut à introduire l'abomination de la désolation dans le Saint des Saints. C'est ce blasphème contre l'Esprit, l'essence même de Dieu, qui est péché éternel, car c'est non seulement le refus de l'amour de Dieu, mais c'est avant tout le refus que Dieu soit Amour. C'est la coupure irrémissible qui renvoie à la mort, dont Dieu même ne peut tirer. Que jamais le Seigneur ne permette que notre orgueil, notre endurcissement, notre opacité à son amour nous entraînent à nier qu'Il est le Dieu trois fois Saint, l'unique source du salut.
(Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda))
Donner ce que Dieu nous donne
« Dans la période où il se préparait à s'engager pour la vie dans notre communauté de Taizé, l'un de mes frères, Hector, a reçu de sa mère une lettre qu'il a tenu à me montrer. Sa mère habite à New York. Presque chaque jour elle est appelée par des pauvres du voisinage, là où il y a un mourant, et elle prie alors le rosaire. Cette mère n'a eu qu'un enfant, Hector est fils unique. Sachant que son fils prendrait un engagement à vie dans notre communauté, elle lui écrivit pour lui exprimer qu'elle consentait à sa vocation et lui adressa les lignes que voici :
« En lisant dans ta lettre ton amour total pour Dieu, je voyais passer devant mes yeux la Vierge Marie. Comme femme et comme mère, elle aussi a souffert pour son Fils, sachant que celui qui avait passé par ses entrailles devrait plus tard être crucifié pour son peuple. Accepter les choses que Dieu a déjà disposé purifie peu à peu le coeur. Mon fils, que puis-je comme mère te refuser? Que puis-je comme mère exiger de toi? Que puis-je quand c'est Dieu qui agit et dispose? Je ne peux pas refuser à Dieu ce qui est à Lui. Je lui donne le peu que j'ai. Tu es ma vie, tu es tout ce que j'ai, mais à cause de l'amour que Dieu a pour nous, nous devons lui donner tout. »
Cette mère donne ce que Dieu lui a donné. Bien sûr tous ne se sentent pas capables d'un tel don immédiat. Ils ont besoin de beaucoup de temps pour que vienne peu à peu en eux le paisible consentement intérieur.
Par sa vie, Marie réalise le geste de l'offrande. Elle ne retient pas pour elle-même ce que Dieu lui a donné, elle offre son Fils au monde. En elle transparaît une source de réconciliation. A cette source se puise l'audace toute évangélique de pardonner, de se réconcilier, en un mot de donner ce que Dieu donne. » (Frère Roger de Taizé : Marie mère de réconciliations 1987)
« ...Que Marie soit source de notre joie ! ...
La joie était la force de la Vierge. Seule la joie pouvait lui donner la force de s'empresser d'aller sur les collines de Judée pour y faire le travail d'une servante. Etre servante, c'est être au service des autres, avec joie.
Nous aussi, nous devons nous empresser de gravir les collines des difficultés, pour être joyeusement au service des autres. » (Mère Teresa de Calcutta : Marie mère de réconciliations)
DECLARATION COMMUNE ENTRE LE PAPE BENOÎT XVI ET LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS I
« Voici le jour que le Seigneur a fait, qu’il soit notre bonheur et notre joie » (Ps 117,24) !
La rencontre fraternelle que nous avons eue, nous, Benoît XVI, Pape de Rome, et Bartholomaios I, Patriarche œcuménique, est l’œuvre de Dieu, et en quelque sorte un don venant de Lui. Nous rendons grâce à l’Auteur de tout bien qui nous permet encore une fois, dans la prière et l’échange, d’exprimer notre joie de nous sentir frères et de renouveler notre engagement en vue de la pleine communion. Cet engagement nous vient de la volonté de notre Seigneur et de notre responsabilité de Pasteurs dans l’Église du Christ. Puisse notre rencontre être un signe et un encouragement pour nous à partager les mêmes sentiments et les mêmes attitudes de fraternité, de collaboration et de communion dans la charité et dans la vérité. L’Esprit Saint nous aidera à préparer le grand jour du rétablissement de la pleine unité, quand et comme Dieu le voudra. Nous pourrons alors nous réjouir et exulter vraiment.
1. Nous avons évoqué avec gratitude les rencontres de nos vénérés prédécesseurs, bénis par le Seigneur, qui ont montré au monde l’urgence de l’unité et qui ont tracé des sentiers sûrs pour y parvenir, dans le dialogue, la prière et la vie ecclésiale quotidienne. Le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras I, pèlerins à Jérusalem sur le lieu même où Jésus Christ est mort et est ressuscité pour le salut du monde, se sont ensuite rencontrés de nouveau, ici au Phanar et à Rome. Ils nous ont laissé une déclaration commune qui garde toute sa valeur, soulignant que le vrai dialogue de la charité doit soutenir et inspirer tous les rapports entre les personnes et entre les Églises elles-mêmes, «doit être enraciné dans une fidélité totale à l’unique Seigneur Jésus Christ et dans un respect mutuel de leurs propres traditions» (Tomos Agapis, 195). Nous n’avons pas non plus oublié l’échange de visites entre Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Sainteté Dimitrios I. C’est précisément durant la visite du Pape Jean-Paul II, sa première visite œcuménique, que fut annoncée la création de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre l’Église Catholique romaine et l’Église Orthodoxe. Celle-ci a réuni nos Églises dans le but déclaré de rétablir la pleine communion.
En ce qui concerne les relations entre l’Église de Rome et l’Église de Constantinople, nous ne pouvons oublier l’acte ecclésial solennel reléguant dans l’oubli les anciens anathèmes qui, durant des siècles, ont affecté de manière négative les rapports entre nos Églises. Nous n’avons pas encore tiré de cet acte toutes les conséquences positives qui peuvent en découler pour notre marche vers la pleine unité, à laquelle la Commission mixte est appelée à apporter une contribution importante. Nous exhortons nos fidèles à prendre une part active dans cette démarche, par la prière et par des gestes significatifs.
2. Lors de la session plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique qui s’est tenu récemment à Belgrade et qui a généreusement été accueillie par l’Église orthodoxe serbe, nous avons exprimé notre joie profonde pour la reprise du dialogue théologique. Après une interruption de quelques années, due à diverses difficultés, la Commission a pu travailler à nouveau dans un esprit d’amitié et de collaboration. En traitant le thème «Conciliarité et autorité dans l’Église» au niveau local, régional et universel, elle a entrepris une phase d’étude sur les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église. Cela permettra d’aborder quelques-unes des principales questions encore controversées. Nous sommes décidés à soutenir sans cesse, comme par le passé, le travail confié à cette Commission et nous accompagnons ses membres de nos prières.
3. Comme Pasteurs, nous avons tout d’abord réfléchi à la mission d’annoncer l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui. Cette mission, « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19), est aujourd’hui plus que jamais actuelle et nécessaire, même dans les pays traditionnellement chrétiens. De plus, nous ne pouvons pas ignorer la montée de la sécularisation, du relativisme, voire du nihilisme, surtout dans le monde occidental. Tout cela exige une annonce renouvelée et puissante de l’Evangile, adaptée aux cultures de notre temps. Nos traditions représentent pour nous un patrimoine qui doit être partagé, proposé et actualisé continuellement. C’est pourquoi nous devons renforcer les collaborations et notre témoignage commun devant toutes les nations.
4. Nous avons évalué positivement le chemin vers la formation de l’Union européenne. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et à ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante du respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d’unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécificités religieuses. En Europe tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture,nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes, pour assurer le respect de l’histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines à tous les niveaux. Dans ce contexte, comment ne pas évoquer les très anciens témoins et l’illustre patrimoine chrétiens de la terre où a lieu notre rencontre, en commençant par ce que nous dit le livre des Actes des Apôtres évoquant la figure de saint Paul, Apôtre des nations. Sur cette terre, le message de l’Évangile et l’ancienne tradition culturelle se sont rejoints. Ce lien, qui a tant contribué à l’héritage chrétien qui nous est commun, demeure actuel et portera encore des fruits dans l’avenir pour l’évangélisation et pour notre unité.
5. Notre regard s’est porté sur les lieux du monde d’aujourd’hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier la pauvreté, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d’exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect des droits de l’homme, de tout être humain, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d’action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers Lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l’homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.
Nous avons profondément à cœur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et est ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles, une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Églises et entre les différentes religions qui s’y trouvent. Pour cela, nous encourageons l’établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d’un dialogue interreligieux authentique et loyal, en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.
6. Actuellement, devant les grands dangers concernant l’environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l’humanité et pour la création tout entière qui peuvent résulter d’un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d’encourager et de soutenir tous les efforts qui sont fais pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre.
7. Enfin, notre pensée se tourne vers vous tous, les fidèles de nos Églises, présents partout dans le monde, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, hommes et femmes laïques engagés dans un service ecclésial et tous les baptisés. Nous saluons en Christ les autres chrétiens, les assurant de notre prière et de notre disponibilité au dialogue et à la collaboration. Avec les paroles de l’Apôtre des Gentils, nous vous saluons tous : « À vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ » (2 Co 1, 2).
Phanar, le 30 novembre 2006
Benoît XVI - Bartholomaios I

L'abbé Pierre : "Pierrot la soutane" nous quitte. L'abbé à la pélerine noire, qui a secouru,réconforté,accueilli, hébergé, remis sur pied tant de personnes sous son toit. Merci !
Que le Seigneur l'acueille dans sa maison et qu'il continue du ciel à intercéder à voix forte pour toutes les personnes sans logis,...!
20.01.07

Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière : la splendeur et l'éclat, la puissance et la beauté brillent dans son Temple saint !
Alléluia. Alléluia. Le Seigneur a envoyé Jésus, son Serviteur, porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres. Alléluia.
Commencement de l'Évangile selon saint Luc (1,1-4 ;4,14-21)
«...Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : l'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »
Homélie prise dans Ephata
Comme on envie ces auditeurs de la synagogue de Nazareth dont, une fois au moins, le prédicateur fut Jésus lui-même. Celui en qui s'accomplissaient les Ecritures explique les Ecritures : Aujourd'hui, cette parole s'accomplit. Et cet « aujourd'hui » dure encore pour nous lorsque retentit à nos oreilles la Parole de Dieu ; nous devons recevoir cette parole, l'accueillir, faire place dans notre coeur afin qu'elle puisse y retentir de toutes ses harmoniques. En soi, la Parole de Dieu est souverainement efficace, l'Ecriture nous le montre bien, mais notre inertie, voire notre refus, peuvent la rendre stérile. Il faut une longue patience,une fréquentation habituelle de la Parole pour la rendre fructueuse. Il faut la lire et la relire jusqu'à s'en imprégner afin qu'elle occupe nos pensées et vienne comme naturellement à nos lèvres. Bienheureuse rumination qui introduit la Parole de Dieu au milieu de nos soucis, de nos tentations, pour qu'elle les éclaire et les repousse. Alors la Parole devient vraiment nôtre aujourd'hui : elle guide nos pas et nous fait vivre selon Dieu, créant une familiarité de plus en plus intime avec le Père qui a envoyé sa Parole, avec Jésus-Parole, avec l'Esprit de Dieu qui illumine et réchauffe nos coeurs au contact de la Parole.
(Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda))
Le Christ rend présent le Royaume
13. Jésus de Nazareth conduit à son terme le plan de Dieu. Après avoir reçu l'Esprit Saint au baptême, il manifeste sa vocation messianique; il parcourt la Galilée, «proclamant l'Evangile de Dieu et disant: "Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l'Evangile"» (Mc 1, 14-15; cf. Mt 4, 17; Lc 4, 43 ) . La proclamation et l'instauration du Royaume de Dieu sont l'objet de sa mission: «C'est pour cela que j'ai été envoyé» (Lc 4, 43). Mais il y a plus: Jésus est lui-même la Bonne Nouvelle, comme il le déclare dans la synagogue de son village, dès le début de sa mission, en s'appliquant la parole d'Isaie sur l'Oint, envoyé par l'Esprit du Seigneur (cf. Lc 4, 14-21). Le Christ étant la Bonne Nouvelle, il y a en lui identité entre le message et le messager, entre le dire, l'agir et l'être. Sa force et le secret de l'efficacité de son action résident dans sa totale identification avec le message qu'il annonce: il proclame la Bonne Nouvelle non seulement par ce qu'il dit ou ce qu'il fait, mais par ce qu'il est.
Le ministère de Jésus est décrit dans le contexte de ses voyages dans son pays. L'horizon de sa mission avant la Pâque se concentre sur Israël; toutefois, il y a en Jésus un élément nouveau d'importance primordiale. La réalité eschatologique n'est pas renvoyée à une fin du monde éloignée, mais elle devient proche et commence à advenir. Le Royaume de Dieu est tout proche (cf. Mc 1, 15), on prie pour qu'il vienne (cf. Mt 6, 10), la foi le voit déjà à l'œuvre dans les signes, tels les miracles (cf. Mt 11, 4-5), les exorcismes (cf. Mt 12, 25-28), le choix des Douze (cf. Mc 3, 13-19), l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres (cf. Lc 4, 18). Dans les rencontres de Jésus avec les païens, il apparaît clairement que l'accès au Royaume advient par la foi et la conversion (cf. Mc 1, 15), et non du fait d'une simple appartenance ethnique.
Le Règne que Jésus inaugure est le Règne de Dieu. Jésus lui-même révèle qui est ce Dieu qu'il désigne par le terme familier de « Abba », Père (Mc 14, 36). Dieu, révélé surtout dans les paraboles (cf. Lc 15, 3-32: Mt 20, 1-16), est sensible aux besoins et aux souffrances de tout homme: il est un Père plein d'amour et de compassion qui pardonne et accorde gratuitement les grâces demandées.
Saint Jean nous dit que « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8. 16). Tout homme est donc invité à « se convertir » et à « croire » à l'amour miséricordieux de Dieu pour lui: le Royaume croîtra dans la mesure où tous les hommes apprendront à se tourner vers Dieu comme vers un Père dans l'intimité de la prière (cf. Lc 11, 2; Mt 23, 9) et s'efforceront d'accomplir sa volonté (cf. Mt 7, 21).
Ioannes Paulus PP. II
REDEMPTORIS MISSIO

Nous sommes liés spirituellement à la lignée d’Abraham. Nous avons une même communauté de destin car c’est du peuple d’Israël que nous avons reçu la Révélation de l’Alliance.
L’Église se nourrit encore maintenant de la racine de l’olivier franc :
" Mais si quelques-unes des branches ont été coupées tandis que toi, sauvageon d’olivier tu as été greffé parmi elles pour bénéficier avec elles de la sève de l’olivier, ne va pas te glorifier aux dépens des branches. Ou si tu veux te glorifier, ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine qui te porte". (Romains 11,18)
Le Christ, Marie, les apôtres, les disciples et une bonne part des premiers chrétiens furent juifs. Par eux l’héritage d’Israël est devenu levain parmi les nations.
Le peuple juif reste le témoin permanent de la fidélité de Dieu. Juifs et chrétiens attendent la venue du Jour du Seigneur dans la vigilance, la prière, l’action et la fidélité à la Parole. Le Tanar (l’ancien Testament pour les chrétiens) y fait sans cesse référence et alimente notre foi.
Nous avons beaucoup en commun :
- une foi en même Dieu unique
- une foi en un Dieu créateur (et qui exclut la déification du monde, cf New Age)
- un Dieu qui crée l’homme à son image ce qui lui confère une dignité et une grandeur unique
- la Révélation à Noé et Abraham et celle de l’Alliance au Sinaï
- La révélation donnée à travers les Dix Paroles (commandements) qui résument la relation à Dieu et aux hommes
- L’espérance messianique qui lance l’homme vers son but à travers la Rédemption.
La liturgie chrétienne puise dans la prière d’Israël qui a été la prière du Christ : fêtes, sanctification des jours, office divin, sanctus, Pater, magnificat, benedictus, offertoire de l’eucharistie, sanctification des étapes de la vie
Nous avons enfin en commun une attitude fondamentale devant Dieu : crainte de Dieu, obéissance (écoute et pratique), connaissance de Dieu, conversion (teshouva), mémoire des merveilles accomplies par Dieu, amour, confiance, fidélité, sainteté, louange..
Saint Fabien et Saint Sébastien
Saint Fabien : premier laïc élu pape en 236. Estimé de tous pour son zèle apostolique, il meurt victime de la persécution de Dèce , le 20 janvier 250.
Saint Sébastien : Capitaine de la compagnie des gardes, il est en garnison à Milan, quand il décide de rejoindre Rome pour venir en aide à ses frères chrétiens persécutés sur l'ordre de Dioclétien.
Bientôt sommé de renier sa foi et de sacrifier aux idoles, Sébastien refuse d'obéïr. Cela lui vaut d'être percé de flèches en 304. A son intercession, Rome fut délivrée de la peste en 680.
« Je prendrai soin de mon troupeau dit le Seigneur ; je lui donnerai moi-même un berger pour le conduire. Et moi, le Seigneur, je serai leur Dieu. »
Alléluia. Alléluia. Seigneur Dieu, ouvre notre coeur, pour qu'il recherche avec amour les paroles de ton Fils. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3,20-21)
« Jésus entre dans une maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu'il n'était pas possible de manger. Sa famille, l'apprenant, vint pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »
Homélie prise dans Ephata
« Il a perdu le sens. » Jésus Sagesse éternelle du Père est taxé de folie par ses proches, tant il est vrai qu'un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et sa propre maison: La lumière est venue dans le monde et les siens ne l'ont pas reconnue. Quel est donc ce Dieu si déroutant, si incompréhensible qui refuse de se laisser enfermer dans nos calculs humains? La sagesse de Dieu est folie aux yeux des hommes ; à la suite de Jésus,combien de ses disciples ne supporteront-ils pas cette même accusation de folie? Tels ces fols en Christ de la sainte Russie dont le regard était empli d'une telle sagesse que les humbles ne s'y trompaient pas et les vénéraient. La famille de Jésus n'a pas su échapper à ses propres certitudes pour s'ouvrir à la lumière .Cela viendra plus tard : Comme vos coeurs sont lents à croire, dira Jésus aux apôtres. Dieu est le Tout-Autre, accepterons-nous de basculer dans sa sagesse à Lui et de tout perdre pour jouer ce jeu de la folie de l'amour de Dieu ?
(Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda)).
Le P. de Montfort, un" missionnaire extraordinairement rayonnant"
...Avant tout, saint Louis-Marie frappe par sa spiritualité théocentrique. Il a «le goût de Dieu et de sa vérité» (L'Amour de la Sagesse éternelle, n. 13) et sait communiquer sa foi en Dieu, dont il exprime à la fois la majesté et la douceur, car Dieu est source débordante d'amour. Le Père de Montfort n'hésite pas à ouvrir aux plus humbles le mystère de la Trinité, qui inspire sa prière et sa réflexion sur l'Incarnation rédemptrice, oeuvre des Personnes divines. Il veut faire saisir l'actualité de la présence divine dans le temps de l'Église; il écrit notamment: «La conduite que les trois Personnes de la Très Sainte Trinité ont tenue dans l'Incarnation et le premier avènement de Jésus Christ, elles la gardent tous les jours, d'une manière invisible, dans la sainte Église, et la garderont jusqu'à la consommation des siècles, dans le dernier avènement de Jésus Christ» (Traité de la vrai dévotion, n. 22) À notre époque, son témoignage peut aider à fonder vigoureusement l'existence chrétienne sur la foi dans le Dieu vivant, sur une relation chaleureuse avec lui et sur une solide expérience ecclésiale, grâce à l'Esprit du Père et du Fils, dont le règne continue à présent (cf. Prière embrasée, n. 16).
3. La personne du Christ domine la pensée de Grignion de Montfort: «Jésus Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, doit être la fin dernière de toutes nos autres dévotions» (Traité de la vraie dévotion, n. 61). L'Incarnation du Verbe est pour lui réalité absolument centrale: «Ô Sagesse éternelle [...], je vous adore [...], dans le sein de votre Père pendant l'éternité, et dans le sein virginal de Marie, votre digne Mère, dans le temps de votre Incarnation» (L'Amour de la Sagesse éternelle, n.223). L'ardente célébration de la personne du Fils de Dieu incarné, qui se retrouve dans tout l'enseignement du Père de Montfort, garde aujourd'hui son inestimable valeur, car elle relève d'une conception équilibrée du point de vue de la doctrine et elle porte à l'adhésion de tout l'être à Celui qui révèle à l'humanité sa véritable vocation. Puissent les fidèles entendre cette exhortation: «Jésus Christ, la Sagesse éternelle, est tout ce que vous pouvez et devez désirer. Désirez-le, cherchez-le, [...] unique et précieuse perle»... (ibid., n. 9)!
Lettre de Jean-Paul II pour les 50 ans de la canonisation de saint Louis-Marie


Happy Feast to Father Sebastian, Joyeuse fête à tous les Sébastien et les Fabien et les Fabienne !
Jésus disait à ses disciples : « Priez le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alléluia. Alléluia. Voici la demeure de Dieu avec les hommes : elle repose sur douze fondations portant les noms des douze Apôtres de l'Agneau. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3,13-19)
« JÉSUS gravit la montagne, et il appela ceux qu'il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu'ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les esprits mauvais. Donc, il institua les Douze : Pierre (c'est le nom qu'il donna à Simon),... »
Homélie prise dans Ephata
Jésus monte dans la montagne, comme Moïse sur le mont Sinaï, pour recevoir de Dieu les paroles de la Loi qui confirmèrent l'Alliance d'amour éternel entre le Seigneur et Israël ; paroles divines qui instituèrent à tout jamais le peuple juif en peuples de témoins et d'apôtres du Seigneur. Ainsi Jésus, sur les hauteurs qui dominent le lac de Tibériade, fit alliance avec les Douze qu'Il établit apôtres, prémices de l'Église naissante et rappel des douze tribus d'Israël. Il en choisit douze pour être avec lui, nous dit l'Évangile, car l'apôtre, c'est avant tout celui qui est près du maître, qui a vu, écouté et vécu en compagnie de celui-ci. Le véritable apôtre se laisse enseigner et transformer par le Christ qu'il observe et contemple. Quand le disciple est avec son maître, il boit ses paroles auxquelles il communie, il épouse sa volonté pour finalement être envoyé témoigner avec tout le zèle et le feu d'un fervent amour.
Demeurez en moi pour que je demeure en vous : avant tout envoi en mission et toute prédication, Jésus nous invite à nous enraciner dans la contemplation de son nom et dans l'adoration de sa sainte présence. Il nous convie d'abord à l'oraison, à la louange, à la méditation des Écritures, afin que nous ayons par son Esprit la vie en abondance et que nous puissions alors, selon l'ordre surnaturel de la grâce, prêcher nous aussi avec pouvoir de chasser les démons.
(Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda).
Pour la communion (Michel Leplay Pasteur réformé, ancien membre du groupe des Dombes)
Le groupe des Dombes, bien que limité aux traditions occidentales du christianisme, protestante et catholique, a justement rassemblé ses apports particuliers et privilégiés sous le titre programmatique Pour la communion des Eglises (Centurion). Mais une communion, confesserons-nous ensuite, qui ne va pas sans « conversion » des Eglises : soit le double et permanent mouvement de retour à L'Ecriture au sein de nos traditions, et de retournement de perspective vers le royaume de Dieu. Il s'agit toujours, en somme, de renoncer à soi-même pour tenter d'annoncer le Tout-Autre que nous, qui est devenu l'Un de nous.
Dans cette perspective, je fais volontiers référence à l'ultime apport de Karl Barth à l'Eglise universelle. En effet , dans son Introduction à la théologie évangélique, il proposait de décliner le mystère de l'Eglise en trois rubriques.Les deux premières de facture classique, étant la communio sanctorum et la congregatio fidelium : inutile de traduire, il suffit de suggérer, avec Paul Tillich cette fois, que la communion des saints appartient à la « substance de l'église catholique », alors que l'Eglise comme congrégation de fidèles illuste le « principe » protestant.
Mais Barth ajoute une troisième modalité : la conjuratio testum, soit la conjuration des témoins. Autrement dit, les chrétiens sont « conjurés » de l'Evangile, appelés à « rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice ». Quoi qu'il en coûte aux témoins, qui peuvent devenir des martyrs. Nulle Eglise ne vit pour elle-même, ni même pour être bien avec les autres, mais pour ce monde, le nôtre que Dieu a tant aimé.Notre unique raison d'être chrétiens en communion au service de nos semblables
18.01.07
Antienne d'ouverture
Le Seigneur est mon appui : il m'a dégagé, m'a donné du large, il m'a libéré, car il m'aime.
Alléluia. Alléluia. Jésus Christ, notre Sauveur, a détruit la mort, il a fait resplendir la vie par son Évangile. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3,7-12)
«JESUS SE RETIRA avec ses disciples au bord du lac ;...Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui et criaient : « Tu es le Fils de Dieu ! »
Mais il leur défendait vivement de le faire connaître. »
Homélie prise dans Ephata
« Jésus se retira avec ses disciples au bord de la mer. La mer, dans le langage symbolique de la Bible, est le lieu du chaos, où sont plongés les esprits infernaux, et le séjour du Léviathan, le monstre mauvais. Mais le Christ est venu pour libérer les captifs des enfers, son oeuvre de guérison au bord de la mer de Galilée nous révèle déjà qu'Il est le seul capable d'affronter et de vaincre le mal sous toutes ses formes.
A la nouvelle des prodiges qu'Il accomplit, une grande multitude vient à lui de toutes les contrées de la terre d'Israël, du Liban et même de l'Idumée. Cette foule, dans l'assurance d'obtenir la guérison, mue par un désir violent de s'emparer du Royaume, se jette sans crainte sur Jésus pour le toucher. Cette multitude d'hommes et de femmes annonce, dès le début du ministère de Jésus, que sa mission rédemptrice est universelle, absolue et définitive.
Jésus n'est pas un simple rabbin thaumaturge de passage, comme il en existait de son temps ; Il est le Fils du Dieu vivant devant qui tout être plie le genou, au ciel , sur terre et aux enfers, et à qui toutes les puissances sont soumises.
Ce titre de Fils de Dieu révélé par le Père à son baptême et divulgué par les démons jetés à ses pieds, doit rester secret jusqu'à ce que vienne l'heure du Fils de l'homme, l'heure de son procès et de sa mort en croix. Prions le Père pour que notre prédication et notre témoignage s'accompagnent aussi de signes et de prodiges, pour que par le nom de Jésus s'opèrent de si nombreuses guérisons que tous ceux qui sont frappés de quelque mal osent encore se jeter sur le Christ pour le toucher. »
(Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda). »
Aujourd'hui commence la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.
Prière pour l'unité de l'abbé Paul Couturier (1881 1953), un pionnier de l'œcuménisme
Seigneur Jésus, qui à la veille de mourir pour nous, as prié
pour que tous tes disciples soient parfaitement un,
comme toi en ton Père et ton Père en toi, fais-nous ressentir
douloureusement l'infidélité de notre désunion.
Donne-nous la loyauté de connaître et le courage
de rejeter ce qui se cache en nous d'indifférence ,
de méfiance et même d'hostilité mutuelle.
Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi
afin que de nos âmes et de nos lèvres monte incessamment
ta prière pour l'unité des chrétiens telle que tu la veux,
par les moyens que tu veux.
En toi qui es la charité parfaite,
fais-nous trouver la voie qui conduit à l'unité
dans l'obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen.
Méditation du jour, prise dans Magnificat, de Frère Roger Schutz (+ 2005).
Il a fondé la Communauté oecuménique de Taizé en 1940)
Qu'ils soient un, pour que le monde croie
À la veille de sa mort, le Christ dépose un feu dans la conscience de l'Église. Il prie : Qu'ils soient un...pour que les hommes croient (Jn 17,21). Pour le Christ, l'unité n'est pas un but en soi, elle n'est pas pour être mieux ensemble ou plus forts, elle est pour les hommes, pour rendre crédible la communauté chrétienne.
L'unité, l'oecuménicité de l'Église, c'est du feu. Oui, pour la crédibilité de l'Église, il est essentiel que notre unité redevienne toujours à nouveau visible aux yeux de tous. Elle suppose beucoup d'imagination, de créativité, puisqu'elle se voit dans des signes d'Église.
Mercredi 24 janvier à 20h30 : veillée oecuménique à la Chapelle de l'hôpital de Montfort l'Amaury.
Anniversaire de la mort du père Yves Aubry ( fondateur du « Bon Larron », + 2002)
Père Yves, priez pour nous et pour tous les prisonniers : ceux qui sont derrière les barreaux de la prison, les prisonniers de l'alcool, de la drogue, de l'argent , du sexe , du jeu, des mauvaises habitudes...!, pour tous ceux que je porte dans mon coeur ! Merci !
Merci Seigneur de nous avoir donné la joie de vous rencontrer !
Fafa
17.01.07

Notre Dame de Pontmain. Apparition du 17 Janvier 1871
MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS • MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Antoine, le père des moines d'Égypte, se fixa dans le désert à 20 ans, après avoir entendu lire dans l'Évangile : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et suis-moi. » Il allait y vivre durant près d'un siècle. De nombreux disciples le suivirent dans cette vie d'austérité qui donne accès à l'intimité du Dieu vivant. (Magnificat).
Alléluia. Alléluia. Jésus proclamait la Bonne Nouvelle et guérissait son peuple de toute maladie.Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3,1-6)
« UN JOUR, Jésus entra dans une synagogue ; il y avait là un homme dont la main était paralysée.On observait Jésus pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat ; on pourrait ainsi l'accuser. Il dit à l'homme qui avait la main paralysée : « Viens te mettre là devant tout le monde. » Et s'adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal? de sauver une vie, ou de tuer? » Mais ils se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de leurs coeurs, il dit à l'homme : « Étends la main. » Il l'étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent avec les partisans d'Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr. »
Homélie prise dans Ephata
« ...C'est une parabole qui nous est présentée. L'homme à la main desséchée est là au milieu pour rappeler aux pharisiens le vrai sens des commandements. Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se dessèche ! Le psaume que tout Juif connaît doit monter à l'esprit des pharisiens ! Le Seigneur leur tend les bras. Le regard de Dieu est sur nous, navré de l'endurcissement de nos coeurs. Au nom du légalisme, nous jugeons, nous condamnons, nous oublions que c'est sa miséricorde qui nous rachète et nous sauve. Gardons-nous d'être pires que ces pharisiens en jugeant leur conduite. Il nous faut regarder avec le coeur, un coeur semblable à celui de Jésus, tendre, bouleversé d'amour pour chacun de nous ; alors entrons dans son regard et laissons-nous faire. » (Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda).
Papa, je pense très fort à toi aujourd'hui. J'espère que « sa miséricorde » t'a sauvé ! et que tu es dans la Joie éternelle avec Maman dans « le face à face » avec Dieu : le Père, le Fils et le Saint Esprit, avec Marie et tous les saints !
À toi qui es mort pauvre comme Job :
Lecture du livre de Job
« Job prit la parole et dit: « Je voudrais qu'on écrive ce que je vais dire, que mes paroles soient gravées sur le bronze avec le ciseau de fer et le poinçon, qu'elles soient sculptées dans le roc pour toujours : Je sais, moi, que mon libérateur est vivant, et qu'à la fin il se dressera sur la pousière des morts; avec mon corps, je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu. Moi-même, je le verrai, et, quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas. » (Jb 19, 1.23-27a).
15.01.07

YVES M.-J. CONGAR
des Frères-Prêcheurs
CHRÉTIENS DÉSUNIS
PRINCIPES D'UN " ŒCUMÉNISME " CATHOLIQUE
Conclusion et Perspectives
S'il serait vain de vouloir imaginer ce que sera la réunion - elle sera ce que Dieu la fera -, il est permis de recueillir les enseignements que semble comporter la nature des choses telles qu'elles nous sont, de fait, données : ce qui comporte, d'ailleurs, un certain coefficient d'appréciation personnelle.
Entre l'Orient et nous, des unions partielles ont été déjà réalisées : et pas seulement des unions diplomatiques conclues avec des hiérarchies, mais des unions réelles et vivantes, réalisées vraiment avec le peuple fidèle. La plupart des différences ne résisteraient pas à une réelle volonté d'entente et d'union. Deux choses d'un prix inestimable nous sont communes, qui sont comme un gage et un agent d'union mis au cœur même des Églises : l'eucharistie, qui est le sacrement même de l'unité, et le culte de la Vierge Marie, Notre-Dame d'avant les abîmes, Notre-Dame d'avant toutes nos divisions (Nondum erant abyssi et ego concepta eram...) (1). Avec l'Orient, nous avons la ferme conviction que l'union se fera un jour.
Comment se produira-t-elle? Le mouvement partira-t-il de l'Église russe, de l'Église, roumaine, nous ne le savons pas; mais peut-être ces deux chrétientés offriraient-elles, pour cette grande œuvre, des possibilités particulières. En tout cas, Une union avec les Églises orientales est celle dont la procédure recèle le moins d'inconnu. Du côté de Rome, en effet, des déclarations assez précises ont été faites, une sorte, de jurisprudence s'est constituée, dont il est certain qu'on s'inspirerait dans le cas d'une réunion. Il serait à souhaiter qu'un travail d'ensemble rassemblât et mît en lumière ces différents éléments de ce qu'on pourrait appeler une jurisprudence de la réunion. Ce serait une manière nullement imaginative, celle-là, mais réaliste et profitable, de déterminer d'une façon plus concrète les possibilités de réunion (2). (ajout)
Avec le protestantisme, les choses se présentent assez différemment. Une immense purification intérieure sera nécessaire, pour lui, avant que l'on puisse seulement penser ../.. /.. à un mouvement tant soit peu généralisé de réunion. Il y a, dans le protestantisme, deux choses : il y a certains objets de croyance, que l'on tient, et il y a un esprit, une certaine manière d'aborder et de construire les réalités de la religion. Notre conviction est que, dans le protestantisme, ceci est toujours en travail de destruction de cela : sans cesse, la manière spécifiquement protestante de concevoir la religion corrode la substance de ce que l'on tient et qui provient du trésor commun du christianisme historique. Cette manière spécifiquement protestante consiste à construire sans cesse en opposition des choses qui devraient être tenues ensemble, articulées et accordées l'une avec l'autre, chacune à sa place propre. Ce n'est pas une chose angoissante et tragique à demi que de voir les protestants mettre leur ferveur religieuse même à disjoindre ce que l'efficacité de la double action de Dieu, l'action créatrice et l'action rédemptrice, sans cesse, réconcilie et unit; de les voir faire consister la pureté même de l'attitude religieuse à ne vouloir de gratia que sola, c'est-à-dire sans la libre coopération de l'homme, à ne croire que Dieu n'agit que là où toute œuvre de l'homme est niée, à ne concevoir l'usage d'un moyen créé que comme usurpant nécessairement la place unique du Créateur, à ne pas voir enfin que, pour n'être pas le principal, le secondaire est encore une réalité à laquelle il faut donner aussi sa place.
Une réunion ne sera possible que quand le protestantisme se sera guéri de ces oppositions mortelles qui, sans cesse, chez lui font que, dans l'intention de rendre gloire à Dieu, on traite Sa création et Son œuvre comme une chose du diable. Une voie, cependant, semble rester ouverte, dont on ne peut prévoir jusqu'où elle pourrait mener. Tout en inoculant au protestantisme les principes que nous avons dits, les Réformateurs lui ont transmis, malgré tout, beaucoup des objets de la religion chrétienne. Dans la mesure où, tout en restant provisoirement ce qu'il est, le protestantisme se remettra en ceci à l'école des Réformateurs et se souciera moins de développer ce qui n'est au fond qu'une philosophie religieuse, que de vivre des objets de sa croyance, dans cette même mesure, prenant dans son protestantisme ce qu'il a de chrétien et non de protestant, il se mettra réellement ../.. /.. dans l'aire de l'unité chrétienne et sur la voie de la réunion. Parmi ces objets de sa croyance, il en est un qui est, de sa nature, plus particulièrement apte à cette œuvre intérieure de santé chrétienne : la foi en l'Incarnation. « Tout esprit, dit saint Jean, qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas ce Jésus n'est pas de Dieu » (1 Jean 4,2-3). L'Incarnation est l'union de Dieu et de l'homme : elle est la clef de tout le mystère de l'Église et de ses sacrements. Dans la mesure où le protestantisme se mettra à l'école d'une contemplation intense et réaliste du mystère de l'Incarnation, il rentrera dans la sphère du christianisme apostolique et préparera sa réunion dans l'Église. Ce qui, dans son attitude présente, est un obstacle insurmontable à cette réunion s'étant, en quelque sorte, évanoui dans le contenu objectif et réel d'une croyance où beaucoup de choses nous seraient communes, un rapprochement redeviendrait possible.
Il serait sans doute grandement facilité par la situation que le monde moderne semble devoir faire de plus en plus au christianisme : car le temps n'est plus, aujourd'hui, aux luttes confessionnelles au sein d'une chrétienté, mais à une option radicale entre le Règne de Dieu et l'Anti-Règne, l'Église et l'Anti-Église. Pour un protestantisme converti de sa fausse dialectique d'oppositions et de disjonctions à une adhésion objective au contenu tel quel de la foi chrétienne, même provisoirement réduit à ce qu'en avaient gardé les Réformateurs, un mouvement plus ou moins généralisé de réunion à l'Église catholique redeviendrait sans doute une possibilité réelle. Après tout, on a déjà vu des confessions chrétiennes reprendre conscience du véritable héritage apostolique. Pourquoi la miséricorde de Dieu sur le protestantisme serait-elle moins grande qu'elle fut, naguère, sur l'anglicanisme?
(ajout)
Il en est de la réunion un peu comme de la parousie du Seigneur : Dieu seul en connaît le temps, et vouloir en fixer le jour ou en déterminer le mode serait vain. Comme ce n'est pas une chose que pourraient procurer, telle quelle, des causes en notre pouvoir, mais la seule toute-puissance miséricordieuse de Dieu, c'est pour nous, avant tout, un objet de prière et d'espérance théologale. Notre malice et nos péchés ont mis au tombeau l'unité sans déchirure du Corps de chrétienté et, pesant en nos esprits les obstacles humainement insurmontables qui s'opposent à sa renaissance, nous nous prenons à demander, comme les saintes femmes porteuses d'aromates : « Qui nous enlèvera la pierre à l'entrée du sépulcre? ». Mais déjà, peut-être, les Anges de Dieu ont reçu des missions que nous ne prévoyons pas...
Aedificans Jerusalem DOMINUS.
Dispersiones Israelis CONGREGABIT (1).
1. Ps. 147, 2 (Vg. : 146). C'est le verset alleluiatique de la Messe votive pro unione Ecclesiae tempore schismatis au rite dominicain.
Adorons Dieu dans sa sainte demeure ; il fait habiter les siens tous ensemble dans sa maison ; c'est lui qui donne force et puissance à son peuple.
Alléluia. Alléluia. L'Esprit du Dieu vivant donne la vie : là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (2 , 23-28)
« UN JOUR DE SABBAT, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat ! Cela n'est pas permis. »...Jésus leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître du sabbat. »
Homélie prise dans Ephata :
« ...En ce jour du shabbat, même le plus pauvre doit se considérer comme un prince convié à la table de son Seigneur, exactement comme David et ses compagnons, mangeant les pains de l'offrande dans le Temple. Prenons garde alors que la tiédeur, l'amertume ou l'orgueil ne fassent de nous des rabat-joie, pour accabler nos frères par des : « ce n'est pas permis ! » intempestifs et moralisants. Le Fils de l'homme est maître du shabbat, Jésus est le maître de la sanctification du shabbat. Toutes ces paroles, les guérisons qu'Il opère, la ferveur et la réjouissance auxquelles Il appelle ses disciples en ce jour béni, témoignent de son parfait amour et de sa joie à célébrer et vénérer le septième jour institué par son Père. Enfin, Jésus confère au shabbat, dont Il est l'âme, son sens le plus ultime, le plus spirituel et le plus mystique. » (Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda)
Méditation du jour prise dans Magnificat :
Se préparer à la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens
A la question : « Les problèmes nouveaux du monde séculier rendent-ils l'oecuménisme superflu ?, le père Congar répond ainsi :
« L'oecuménisme spirituel a été peut-être le plus efficace. On comprend qu'on puisse éprouver une certaine lassitude à célébrer pour la énième fois uns Semaine d'universelle prière pour l'unité. C'est la tentation de toute vie de prière. Mais la pratique de l'oecuménisme spirituel est nécessaire pour donner sa qualité et sa profondeur à l'engagement séculier ensemble. L'unité est une grâce, l'oecuménisme est un immense processus de grâce. La prière est indispensable pour honorer sa nature profonde. » (Card. Yves Congar, O.P.)
Le cardinal Yves Congar (+ 1995), dominicain, fut l'un des principaux experts de Vatican II. Il a produit une des oeuvres les plus importantes du Xxe siècle sur l'Église et sur l'oecuménisme.
Rémi fut évêque de Reims pendant soixante-dix ans. Son nom est attaché au baptême de Clovis et à l'entrée des Francs dans l'Église catholique. Mais l'évènement ne fut pas fortuit. En effet, Rémi avait exercé de longue date une influence déterminante dans le cheminement du roi franc vers la foi.
Alléluia. Alléluia. Elle est vivante, la parole de Dieu ; elle agit avec puissance, et pénètre les pensées de notre coeur. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (2, 18-22)
« COMME LES DISCIPLES de Jean Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à
Jésus : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens? » Jésus répond : « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux? Tant qu'ils ont l'Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé : ce jour-là ils jeûneront...
Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l'on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »
Homélie prise dans Ephata
«L'Epoux est là, Dieu amoureux de l'homme a choisi d'épouser son humanité en nous envoyant son Fils, le Verbe fait chair. Les trois paroles que profère Jésus concernent une même nouveauté. Celui qui doit venir est là, et le temps n'est donc plus à l'affliction mais à la joie. La Bonne Nouvelle est pour tous ceux qui, le coeur renouvelé pourront accueillir le vin nouveau du souffle de sainteté. L'image de l'outre, dont la fabrication fait l'objet de règles minutieuses, nous éclaire particulièrement. Ce « contenant » présente une certaine fragilité puiqu'il s'agit d'une peau entière d'animal, assemblée de telle façon qu'elle devient étanche. Le contenu doit donc ne pas fermenter. On mettra un liquide plus « calme » dans une outre ancienne. Le vin bouillonnant, le vin nouveau, ce vin qui communique une ivresse de feu comme au jour de la Pentecôte n'est autre que le Saint-Esprit, le contenant c'est le coeur de l'homme.
Jésus affirme clairement que l'homme bon tire du trésor de son coeur le « nouveau » et « l'ancien ». Tant de chrétiens se veulent partisans, soit du nouveau, soit de l'ancien, comme si l'un excluait l'autre. Pour Jésus, « l'ancien », c'est la Torah, la Loi révélée à Moïse dont aucun iota ne passera. Le « nouveau » vient du fait que le scribe, son disciple, s'instruit du Royaume des Cieux. Le nouveau vient d'en haut et concerne les choses à venir. Le scribe nouveau connaît l'alpha et l'omega, le début et la fin. Il dispose dans son coeur du pain de la Parole, des Ecritures et du pain des anges, il convie ceux qui l'approchent au festin des noces. » (Fernand Dumont (communauté du Lion de Juda).