09.11.15
MESSE EN LA SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Cimetière du Verano, Rome
Dimanche 1er novembre 2015
Dans l’Évangile, nous avons entendu Jésus enseigner à ses disciples et à la foule rassemblée sur la colline près du lac de Galilée (cf. Mt 5, 1-12). La parole du Seigneur ressuscité et vivant nous indique aussi à nous, aujourd’hui, la route pour atteindre la vraie béatitude, la route qui conduit au Ciel. C’est un chemin difficile à comprendre parce qu’il va à contre-courant, mais le Seigneur nous dit que celui qui emprunte cette route est heureux, tôt ou tard, il devient heureux.
« Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux ». Nous pouvons nous demander comment une personne qui a une âme de pauvre, dont l’unique trésor est le Royaume des cieux, peut être heureuse. Mais la raison est précisément celle-ci: ayant le cœur dépouillé et libre de beaucoup de choses mondaines, cette personne est « attendue » au Royaume des cieux.
« Heureux les affligés, car ils seront consolés ». Comment ceux qui pleurent peuvent-ils être heureux ? Et pourtant, celui qui, dans la vie, n’a jamais éprouvé de tristesse, d’angoisse, de douleur, ne connaîtra jamais la force de la consolation. Heureux en revanche peuvent être ceux qui ont la capacité de se laisser émouvoir, la capacité de sentir dans leur cœur la douleur qu’il y a dans leur vie et dans la vie des autres. Ceux-ci seront heureux ! Parce que la main tendre de Dieu le Père les consolera et les caressera.
« Heureux les doux ». Et nous, au contraire, combien de fois sommes-nous impatients, nerveux, toujours prêts à nous lamenter ! À l’égard des autres, nous avons beaucoup d’exigences, mais quand elles nous touchent, nous réagissons en élevant la voix, comme si nous étions les maîtres du monde, alors qu’en réalité, nous sommes tous enfants de Dieu. Pensons plutôt à ces mères et à ces pères qui sont si patients avec leurs enfants qui « les rendent fous ». Voilà la voie du Seigneur : la voie de la douceur et de la patience. Jésus a parcouru cette voie : enfant, il a supporté la persécution et l’exil, puis, adulte, les calomnies, les pièges, les fausses accusations au tribunal ; et il a supporté tout cela avec douceur. Par amour pour nous, il a même supporté la croix.
« Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés ». Oui, ceux qui ont un sens profond de justice, et pas seulement envers les autres, mais avant tout envers eux-mêmes, ceux-là seront rassasiés, parce qu’ils sont prêts à accueillir la justice la plus grande, celle que Dieu seul peut donner.
Et puis « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ». Heureux ceux qui savent pardonner, qui ont de la miséricorde pour les autres, qui ne jugent pas tout et tout le monde, mais qui cherchent à se mettre à la place des autres. Le pardon est ce dont nous avons tous besoin, personne n’est exclu. C’est pour cela qu’au début de la messe, nous nous reconnaissons tels que nous sommes, c’est-à-dire pécheurs. Et ce n’est pas une façon de parler, une formalité: c’est un acte de vérité. « Seigneur, me voici, aie pitié de moi ». Et si nous savons donner aux autres le pardon que nous demandons pour nous, nous sommes heureux. Comme nous le disons dans le « Notre Père » : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».
« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». Regardons le visage de ceux qui se promènent en semant la zizanie : sont-ils heureux ? Ceux qui cherchent toujours les occasions pour embrouiller, pour profiter des autres, sont-ils heureux ? Non, ils ne peuvent pas être heureux. En revanche, ceux qui, quotidiennement, patiemment, cherchent à semer la paix, sont des artisans de paix, de réconciliation, ceux-là, oui, ils sont heureux, parce qu’ils sont les vrais enfants de notre Père du Ciel, qui sème toujours et uniquement la paix, au point d’avoir envoyé dans le monde son Fils comme semence de paix pour l’humanité.
Chers frères et sœurs, voilà la voie de la sainteté, et c’est la voie même du bonheur. C’est la voie qu’a parcourue Jésus, ou plutôt, il est Lui-même cette voie : celui qui marche avec lui et passe à travers lui entre dans la vie, dans la vie éternelle. Demandons au Seigneur la grâce d’être des personnes simples et humbles, la grâce de savoir pleurer, la grâce d’être doux, la grâce d’œuvrer pour la justice et la paix, et surtout la grâce de nous laisser pardonner par Dieu pour devenir des instruments de sa miséricorde.
C’est ce qu’ont fait les saints, qui nous ont précédés dans la patrie céleste. Ils nous accompagnent pendant notre pèlerinage terrestre, ils nous encouragent à avancer. Que leur intercession nous aide à marcher sur la voie de Jésus et obtienne le bonheur éternel pour nos frères et sœurs défunts, pour lesquels nous offrons cette messe.
13.10.13
MESSE POUR LA JOURNÉE MARIALE
À L'OCCASION DE L' ANNÉE DE LA FOI
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
Dimanche 13 octobre 2013
Dans le Psaume, nous avons récité : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles » (Ps 97, 1).
Aujourd’hui nous sommes devant une des merveilles du Seigneur : Marie ! Une créature humble et faible comme nous, choisie pour être Mère de Dieu, Mère de son Créateur.
En regardant justement Marie, à la lumière des lectures que nous avons écoutées, je voudrais réfléchir avec vous sur trois réalités : La première, Dieu nous surprend ; la deuxième, Dieu nous demande la fidélité ; la troisième, Dieu est notre force.
1. La première : Dieu nous surprend. L’épisode de Naaman, chef de l’armée du roi d’Aram, est singulier : pour guérir de la lèpre, il s’adresse au prophète de Dieu, Élisée, qui n’accomplit pas de rites magiques, ni ne lui demande des choses extraordinaires, mais d’avoir seulement confiance en Dieu et de se plonger dans l’eau du fleuve ; non pas cependant dans l’eau des grands fleuves de Damas, mais du petit fleuve Jourdain. C’est une demande qui laisse Naaman perplexe, et même surpris : quel Dieu peut être celui qui demande quelque chose d’aussi simple ? Il veut faire marche arrière, mais ensuite il fait le pas, il se plonge dans le Jourdain et il guérit immédiatement (cf. 2 R 5, 1-14). Voici, Dieu nous surprend ; il est vraiment dans la pauvreté, dans la faiblesse, dans l’humilité qui se manifeste et nous donne son amour qui nous sauve, nous guérit et nous donne force. Il demande seulement que nous suivions sa parole et que nous ayons confiance en Lui.
C’est l’expérience de la Vierge Marie : devant l’annonce de l’Ange, elle ne cache pas son étonnement. C’est la stupeur de voir que, pour se faire homme, Dieu l’a vraiment choisie, elle, une simple jeune fille de Nazareth, qui ne vit pas dans les palais du pouvoir et de la richesse, qui n’a pas accompli des exploits, mais qui est ouverte à Dieu, sait se fier à Lui, même si elle ne comprend pas tout : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). C’est sa réponse. Dieu nous surprend toujours, il rompt nos schémas, bouleverse nos projets, et nous dit : fais-moi confiance, n’aie pas peur, laisse-toi surprendre, sors de toi-même et suis-moi !
Aujourd’hui demandons-nous tous si nous avons peur de ce que Dieu pourrait me demander ou de ce qu’il me demande. Est-ce que je me laisse surprendre par Dieu, comme a fait Marie, ou est-ce que je m’enferme dans mes sécurités, sécurités matérielles, sécurités intellectuelles, sécurités idéologiques, sécurités de mes projets ? Est-ce que je laisse vraiment Dieu entrer dans ma vie ? Comment est-ce que je lui réponds ?
2. Dans le passage de saint Paul que nous avons écouté, l’Apôtre s’adresse à son disciple Timothée en lui disant de se souvenir de Jésus Christ, si nous persévérons avec Lui, avec Lui aussi nous règnerons (cf. 2 Tm 2, 8-13). Voici le deuxième point : se souvenir toujours du Christ, la mémoire de Jésus Christ, et cela c’est persévérer dans la foi : Dieu nous surprend avec son amour, mais il demande la fidélité dans le fait de le suivre. Nous pouvons devenir « non-fidèles », mais lui ne le peut pas, il est « le fidèle » et il nous demande la même fidélité. Pensons à toutes ces fois où nous nous sommes enthousiasmés pour quelque chose, pour une initiative, pour un engagement, mais ensuite, face aux premiers problèmes, nous avons jeté l’éponge. Et malheureusement, cela arrive aussi dans les choix fondamentaux, comme celui du mariage. La difficulté d’être constants, d’être fidèles aux décisions prises, aux engagements pris. Il est souvent facile de dire « oui », mais ensuite, on n’arrive pas à répéter ce « oui » chaque jour. On ne réussit pas à être fidèles.
Marie a dit son « oui » à Dieu, un « oui » qui a bouleversé son humble existence de Nazareth, mais ce « oui » n’a pas été l’unique, au contraire il a été seulement le premier de beaucoup de « oui » prononcés dans son cœur dans ses moments joyeux, comme aussi dans les moments de douleur, beaucoup de « oui » qui atteignent leur sommet dans celui dit au pied de la Croix. Aujourd’hui, il y a ici beaucoup de mamans ; pensez jusqu’où est arrivée la fidélité de Marie à Dieu : voir son Fils unique sur la Croix. La femme fidèle, debout, détruite à l’intérieur, mais fidèle et forte.
Et je me demande : suis-je un chrétien “par à-coups”, ou suis-je un chrétien toujours ? La culture du provisoire, du relatif pénètre aussi dans la vie de la foi. Dieu nous demande de lui être fidèles, chaque jour, dans les actions quotidiennes et il ajoute que, même si parfois nous ne lui sommes pas fidèles, Lui est toujours fidèle et avec sa miséricorde il ne se lasse pas de nous tendre la main pour nous relever, de nous encourager à reprendre la marche, pour revenir à Lui et lui dire notre faiblesse pour qu’il nous donne sa force. Et cela c’est le chemin définitif : toujours avec le Seigneur, même dans nos faiblesses, même dans nos péchés. Ne jamais aller sur la route du provisoire. Cela nous tue. La foi est fidélité définitive, comme celle de Marie.
3. Le dernier point : Dieu est notre force. Je pense aux dix lépreux de l’Évangile guéris par Jésus : ils vont à sa rencontre, ils s’arrêtent à distance et ils crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous ! » (Lc 17, 13). Ils sont malades, ils ont besoin d’être aimés, d’avoir de la force et ils cherchent quelqu’un qui les guérisse. Et Jésus répond en les libérant tous de leur maladie. C’est impressionnant, cependant, de voir qu’un seul revient sur ses pas pour louer Dieu, haut et fort, et le remercier. Jésus lui-même le remarque : dix ont crié pour obtenir la guérison et un seul est revenu pour crier à haute voix son merci à Dieu et reconnaître que c’est Lui notre force. Savoir remercier, savoir louer pour ce que le Seigneur fait pour nous.
Regardons Marie : après l’Annonciation, le premier geste qu’elle accomplit est un geste de charité envers sa vieille parente Élisabeth ; et les premières paroles qu’elle prononce sont : « Mon âme exalte le Seigneur », c’est-à-dire un chant de louange et d’action de grâce à Dieu, non seulement pour ce qu’il a fait en elle, mais aussi pour son action dans toute l’histoire du salut. Tout est donné par lui. Si nous pouvons comprendre que tout est don de Dieu, quel bonheur dans notre cœur ! Tout est donné par lui. Il est notre force ! Dire merci est si facile, et pourtant si difficile ! Combien de fois nous disons-nous merci en famille ? C’est un des mots-clés de la vie en commun. « Vous permettez », « excusez-moi », « merci » : si dans une famille on se dit ces trois mots, la famille progresse. « Vous permettez », « excusez-moi », « merci ». Combien de fois disons-nous « merci » en famille ? Combien de fois disons-nous merci à celui qui nous aide, nous est proche, nous accompagne dans la vie ? Souvent nous tenons tout pour acquis ! Et cela arrive aussi avec Dieu. C’est facile d’aller chez le Seigneur demander quelque chose, mais aller le remercier : « Bah, je n’y pense pas ».
En continuant la célébration eucharistique invoquons l’intercession de Marie, pour qu’elle nous aide à nous laisser surprendre par Dieu sans opposer de résistance, à lui être fidèles chaque jour, à le louer et à le remercier, car c’est lui notre force. Amen.
* * *
ACTE DE CONFIANCE À MARIE
11.02.13
Eglise > 2013-02-11 12:00:39
Le Pape renonce à poursuivre son Pontificat
Benoît XVI se démet de ses fonctions, à partir du 28 février. Le Pape l’a annoncé, en personne lundi matin, en latin.
Ses déclarations en français
Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
09.01.13
Mercredi 9 janvier 2013
Audience générale du pape Benoît XVI
" Chers frères et sœurs, le mot ‘incarnation’ retentit souvent dans nos églises, en ce temps de Noël. Mais quel est son sens ? Pour l’expliquer, saint Ignace d’Antioche et surtout saint Irénée partent du Prologue de Saint Jean qui dit : « Le Verbe s’est fait chair » (1, 14). Le mot ‘chair’ indique l’homme dans son intégralité. Dieu a pris notre humanité pour nous donner sa divinité et nous permettre d’être ses fils. Voici le grand don de Noël : en son Fils, Dieu s’est donné lui-même pour nous. Il nous montre ainsi le modèle du don. Celui-ci ne doit pas se réduire au matériel. La personne qui est incapable de donner un peu d’elle-même, donne toujours trop peu. Notre foi ne concerne pas seulement notre esprit et notre cœur, mais toute notre vie. Le Verbe incarné était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout a été créé. Son Incarnation réalise une nouvelle création. Le Christ est le Nouvel Adam qui révèle pleinement l’homme à l’homme et lui montre son vrai visage et sa vocation. Chers amis, en ce temps de Noël, méditons la grande richesse du Mystère de l’Incarnation. Laissons Dieu nous transformer toujours plus en image de son Fils fait homme pour nous. "
L’Osservatore Romano en italien du 10 janvier titre en effet à la une : « Le mystère d’un Dieu qui a des mains et un cœur d’homme ».
30.12.12
T'offrir ma pauvreté
Seigneur de tendresse et d'amour,
Me voici devant vous, pauvre, vide et dispersé.
Je n’ai rien à vous offrir, si ce n’est ma pauvreté
Mais vous, donnez-moi de vous aimer tous les jours davantage ;
Et surtout de savoir que vous m'aimez.
C’est la seule chose que je vous demande.
Vous m’avez aimé jusqu’à vouloir naître dans une crèche.
Jusqu’ à vouloir devenir l’un d’entre nous.
En ce temps béni de Noël,
Affermissez-moi dans votre Amour, toujours davantage.
Pour que je puisse aller vers mes frères
Surtout les plus pauvres et les plus angoissés
Et les aider à voir combien vous, vous les aimez.
Père Pierre Ceyrac, jésuite missionnaire en Inde ,
né le 4 février 1914 à Meyssac, en Corrèze et décédé le 30 mai 2012 à Chennai, en Inde
21.06.12
Lettre de sainte Marguerite-Marie Alacoque
Il me semble que le grand désir que Notre Seigneur a que son Sacré Cœur soit honoré par quelque hommage particulier, est afin de renouveler dans les âmes les effets de la Rédemption. Car son Sacré Cœur est une source inépuisable qui ne cherche qu'à se répandre dans les cœurs humbles, vides, et qui ne tiennent à rien pour être toujours prêts à se sacrifier à son bon plaisir.
Ce divin Cœur est une source intarissable, où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement de miséricorde pour le pécheurs, sur lesquels découle l'esprit de contrition et de pénitence. Le second est de charité, qui s'étend pour le secours de tous les misérables qui sont en quelque nécessité, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection ; ils y trouveront de quoi vaincre les obstacles. Du troisième découlent l'amour et la lumière pour les parfaits amis qu'il veut unir à lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes, afin qu'ils sa consacrent entièrement à lui procurer de la gloire, chacun en sa manière.
Ce divin cœur est un abîme de bien, où les pauvres doivent abîmer leurs nécessités ; un abîme de joie où il faut abîmer toutes nos tristesses ; un abîme d'humiliation pour notre orgueil, un abîme de miséricorde pour les misérables, et un abîme d'amour, où il nous faut abîmer toutes nos misères.
Il faut vous unir, en tout ce que vous ferez, au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, au commencement pour vous servir de dispositions, et à la fin pour satisfaction. Comme par exemple : vous ne pouvez rien faire à l'oraison ? Contentez-vous d'offrir celle que ce divin Sauveur fait pour nous au très Saint Sacrement de l'autel, offrant ses ardeurs pour réparer toutes vos tiédeurs. Et dites dans chacune de vos actions : « Mon Dieu, je vais faire ou souffrir cela dans le Sacré Cœur de votre divin Fils, et selon ses saintes intentions que je vous offre pour réparer tout ce qu'il y a d'impur ou d'imparfait dans les miennes. » Et ainsi de tout le reste. Et lorsqu'il vous arrivera quelque peine, affliction ou mortification, dites-vous à vous-mêmes : « Prends ce que le sacré Cœur de Jésus Christ t'envoie pour t'unir à lui. »
Et tâchez surtout de conserver la paix du cœur, qui vaut plus que tous les trésors imaginables. Le moyen de la conserver, c'est de ne plus avoir de volonté, mais mettre celle de ce divin Cœur en place de la nôtre, pour la laisser vouloir pour nous tout ce qui lui sera le plus glorieux, nous contentant de nous soumettre et abandonner.
18.12.10
Une route de lumières
Giovanni Maria Vian
Les médias, distraits par des apparences souvent futiles, n'ont pas consacré une grande attention à la visite que Benoît XVI a effectuée dans l'une des paroisses de son diocèse...Pour analyser l'histoire des derniers siècles, en rappelant les nombreux prophètes, idéologues et dictateurs qui ont répondu : non ce n'est pas Jésus, c'est nous qui changeons le monde. Et ils l'ont changé, mais – a constaté le Pape – en laissant le vide et de grandes destructions : « Ce n'était pas eux ». C'est pourquoi nous devons encore interroger le Christ, dont Benoît XVI a imaginé une phrase, comme une devise non écrite, àgraphon, qui contient la réponse : « Voyez ce que, moi, j'ai fait. Je n'ai pas accompli une révolution sanglante, je n'ai pas changé le monde par la force, mais j'ai allumé de nombreuses lumières qui forment, entre temps, une grande route de lumières au cours des millénaires ».
Des lumières qui ont été allumées dans les ombres et dans les difficultés de chaque jour par des hommes et des femmes comme Maximilien Kolbe, Damien de Veuster, Mère Teresa de Calcutta : car « ce n'est pas la révolution violente du monde, ce ne sont pas les grandes promesses qui changent le monde, mais c'est la lumière silencieuse de la vérité », qui provient de ce Dieu proche qui nous donne la certitude de ne pas être oubliés, comme si l'homme était un produit du hasard.
Nous devons nous rapprocher de ce Dieu – a dit le Pape avec des paroles comprises par tous. Pour devenir « une des plus petites lumières » qu'il a allumées dans l'histoire et apporter ainsi, dans la veillée active de l'attente, la lumière dans le monde. Cette lumière qui est venue pour illuminer chaque homme.
Troisième dimanche de l'Avent
Seule la lumière silencieuse de la Vérité
change le monde
Dans la matinée du dimanche 12 décembre 2010, le Pape Benoît XVI, Evêque de Rome, s'est rendu en visite pastorale dans la paroisse romaine « Saint Maximilien Kolbe ». Au cours de la Messe célébrée dans l'église paroissiale, le Saint-Père a prononcé l'homélie suivante :
… L'Avent est une puissante invitation pour tous à laisser entrer toujours davantage Dieu dans notre vie, dans nos maisons, dans nos quartiers, dans nos communautés, pour avoir une lumière parmi les nombreuses ombres, les multiples difficulté de chaque jour...
Votre communauté comprend en son sein de nombreuses familles venant de l'Italie centrale et méridionale à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie. Au fil des temps, la communauté a grandi et s'est en partie transformée, avec l'arrivée de nombreuses personnes des pays de l'Est européen et d'autres pays. Précisément à partir de cette situation concrète de la paroisse, efforcez-vous de croître toujours davantage dans la communion avec tous : il est important de créer des occasions de dialogue et de favoriser la compréhension réciproque entre les personnes provenant de cultures, de modèles de vie et de conditions sociales différentes. Mais il faut surtout chercher à les faire participer à la vie chrétienne, à travers une pastorale attentive aux besoins réels de chacun. Ici, comme dans chaque paroisse, il faut partir des « voisins » pour parvenir jusqu'aux personnes les plus « éloignées », pour apporter une présence évangélique dans les milieux de vie et de travail....
Sachez donc créer une communauté avec tous, unis dans l'écoute de la Parole de Dieu et dans la célébration des sacrements, en particulier de L'Eucharistie.A cet égard, la mission diocésaine en cours, sur le thème « Eucharistie dominicale et témoignage de la charité », constitue une occasion propice pour approfondir et mieux vivre ces deux composantes fondamentales de la vie et de la mission de l'Eglise et de chaque croyant, c'est-à-dire l'Eucharistie du dimanche et la pratique de la charité. Réunis autour de l'Eucharistie, nous ressentons plus facilement que la mission de chaque communauté chrétienne est d'apporter le message de l'amour de Dieu à tous les hommes. Voilà pourquoi il est important que l'Eucharistie soit toujours le cœur de la vie des fidèles...
Chers frères et sœurs, à côté de l'invitation à la joie, la liturgie d'aujourd'hui – avec les paroles de saint Jacques que nous avons entendues – nous adresse également celle d'être constants et patients dans l'attente du Seigneur qui vient, et de l'être ensemble, comme communauté, en évitant les plaintes et les jugements (cf. Jc 5, 7-10).
Dans l'Evangile, nous avons cependant la question de Jean-Baptiste qui se trouve en prison ; Jean-Baptiste qui avait annoncé la venue du Juge qui change le monde, et qui à présent voit que le monde reste le même. Il fait donc demander à Jésus : « Est-ce toi, celui qui doit venir ? Ou devons-nous en attendre un autre ? ». Au cours des deux, trois derniers siècles de nombreuses personnes ont demandé : « Mais est-ce réellement toi ? Ou le monde doit être changé de manière plus radicale ? Tu ne le fais pas ? » Et de nombreux prophètes, idéologues et dictateurs sont venus, qui ont dit :
« Ce n'est pas lui ! Il n'a pas changé le monde ! C'est nous ! ». Et ils ont créé leurs empires, leurs dictatures, leur totalitarisme qui auraient dû changer le monde. Et cela l'a changé, mais de manière destructrice. Aujourd'hui nous savons que ces grandes promesses n'ont laissé qu'un grand vide et une grande destruction. Ce n'était pas eux.
Et ainsi nous devons à nouveau voir le Christ et demander au Christ : « Est-ce toi ? ». Le Seigneur, de la manière silencieuse qui lui est propre, répond : « Voyez ce que, moi, j'ai fait. Je n'ai pas accompli une révolution sanglante, je n'ai pas changé le monde par la force, mais j'ai allumé de nombreuses lumières qui forment, entre temps, une grande route de lumière au cours des millénaires ».
Commençons ici, dans notre paroisse : saint Maximilien Kolbe, qui se propose de mourir de faim pour sauver un père de famille. Quelle grande lumière est-il devenu ! Quelle lumière est venue de cette figure et a encouragé les autres à se donner, à être proches de ceux qui souffrent, des opprimés ! Pensons au père que Damien de Veuster représentait pour les lépreux, lui qui a vécu et est mort avec et pour les lépreux, et qui a ainsi mis cette communauté en lumière. Pensons à Mère Teresa, qui a donné tant de lumière à tant de personnes, qui, après une vie sans lumière, sont mortes avec un sourire, car elles étaient touchées par la lumière de l'amour de Dieu.
Nous pourrions continuer ainsi et nous verrions, comme le Seigneur l'a dit dans sa réponse à Jean, que ce n'est pas la révolution violente du monde, ce ne sont pas les grandes promesses qui changent le monde, mais c'est la lumière silencieuse de la vérité, de la bonté de Dieu qui est le signe de sa présence et nous donne la certitude que nous sommes aimés jusqu'au bout et que nous ne sommes pas oubliés, que nous ne sommes pas un produit du hasard, mais d'une volonté d'amour.
Ainsi, nous pouvons vivre, nous pouvons ressentir la proximité de Dieu. « Dieu est proche », dit la première lecture d'aujourd'hui, il est proche, mais nous, nous sommes souvent loin. Rapprochons-nous, marchons vers sa lumière, prions le Seigneur et dans le contact de la prière devenons nous-mêmes lumière pour les autres.
Cela est aussi précisément le sens de l'Eglise paroissiale : entrer ici, entrer en dialogue, en contact avec Jésus, avec le Fils de Dieu, de manière à ce que nous devenions nous-mêmes l'une des plus petites lumières qu'Il a allumées et que nous apportions la lumière dans le monde qui sent qu'il est racheté.
Notre esprit doit s'ouvrir à cette invitation et nous marcherons ainsi avec joie vers Noël, en imitant la Vierge Marie, qui a attendu dans la prière, avec une joyeuse impatience., la naissance du Rédempteur. Amen !
17.06.10

Discours de Benoît XVI pour l'inauguration du congrès du diocèse de Rome
Sur le thème de l'Eucharistie et de la charité
ROME, Jeudi 17 juin 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le discours prononcé par Benoît XVI le 15 juin pour l'inauguration, en la basilique Saint-Jean-du-Latran, du Congrès du diocèse de Rome sur le thème : « 'Leurs yeux s'ouvrirent, ils le reconnurent et l'annoncèrent'. L'Eucharistie du dimanche et le témoignage de la charité » .
Chers frères et sœurs,
Le Psaume dit : « qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble ! » (Ps 133, 1). Il en est véritablement ainsi : c'est pour moi un motif de profonde joie de me retrouver avec vous et de partager le si grand bien que les paroisses et les autres réalités ecclésiales de Rome ont réalisé en cette année pastorale. Je salue avec une affection fraternelle le Cardinal vicaire et je le remercie pour les paroles courtoises qu'il m'a adressées et pour l'engagement qu'il place quotidiennement dans le gouvernement du diocèse, dans le soutien aux prêtres et aux communautés paroissiales. Je salue les évêques auxiliaires, tous les prêtres et chacun de vous. J'adresse une pensée cordiale à tous ceux qui sont malades et qui traversent des difficultés particulières, en les assurant de ma prière.
Comme l'a rappelé le cardinal Vallini, nous sommes engagés, depuis l'an dernier, dans l'examen de la pastorale ordinaire. Ce soir, nous réfléchirons sur deux points d'une importance primordiale : « L'Eucharistie du dimanche et le témoignage de la charité ». Je connais le grand travail que les paroisses, les associations et les mouvements ont réalisé, à travers des rencontres de formation et de confrontation, pour approfondir et mieux vivre ces deux composantes fondamentales de la vie et de la mission de l'Église et de tout chrétien. Cela a également favorisé la coresponsabilité pastorale qui, dans la diversité des ministères et des charismes, doit toujours plus se diffuser si nous désirons réellement que l'Évangile atteigne le cœur de chaque habitant de Rome. Beaucoup a été fait, et nous en rendons grâce au Seigneur ; mais il reste encore beaucoup à faire, toujours avec son aide.
La foi ne peut jamais être présupposée, car chaque génération a besoin de recevoir ce don à travers l'annonce de l'Evangile, et de connaître la vérité que le Christ nous a révélée. L'Eglise est donc toujours engagée à proposer à tous le dépôt de la foi qui contient également la doctrine sur l'Eucharistie - mystère central « qui contient tout le trésor spirituel de l'Eglise, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque » (Conc. œcum. Vat. II décr. Presbyterorum ordinis, n. 5) - ; doctrine qui aujourd'hui, malheureusement, n'est pas suffisamment comprise dans sa valeur profonde et dans son importance pour l'existence des croyants. C'est pourquoi il est important que les diverses communautés de Rome ressentent l'exigence d'approfondir la connaissance du mystère du Corps et du Sang du Seigneur. Dans le même temps, dans l'esprit missionnaire que nous voulons alimenter, il est nécessaire que se diffuse l'engagement d'annoncer cette foi eucharistique, afin que chaque homme rencontre Jésus Christ qui nous a révélé le Dieu « proche », ami de l'humanité, et d'en témoigner à travers une vie éloquente de charité.
Dans toute sa vie publique, à travers la prédication de l'Evangile et les signes miraculeux, Jésus a annoncé la bonté et la miséricorde du Père à l'égard de l'homme. Cette mission a atteint son sommet sur le Golgotha, où le Christ crucifié a révélé le visage de Dieu, afin que l'homme, en contemplant la Croix, puisse reconnaître la plénitude de l'amour (cf. Benoît XVI, Enc. Deus caritas est, n. 12). Le sacrifice du Calvaire est mystérieusement anticipé dans la Dernière Cène lorsque Jésus, partageant avec les Douze le pain et le vin, les transforme dans son corps et dans son sang, qu'il devait offrir peu après comme Agneau immolé. L'Eucharistie est le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus Christ, de son amour jusqu'à la fin pour chacun de nous, mémorial qu'il a voulu confier à l'Église afin qu'il soit célébré tout au long les siècles. Selon la signification du verbe juif zakar, le « mémorial » n'est pas simplement le souvenir de quelque chose qui a eu lieu par le passé, mais une célébration qui actualise cet événement, de façon à en reproduire la force et l'efficacité salvifique. Ainsi il « rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l'humanité » (Compendium du Catéchisme de l'Église catholique, 280). Chers frères et sœurs, à notre époque, le mot sacrifice n'est pas apprécié, il semble même appartenir à d'autres époques et à une autre façon de concevoir la vie. Mais, bien compris, il est et demeure fondamental, car il nous révèle de quel amour Dieu nous aime, dans le Christ.
Dans le don que Jésus fait de lui-même, nous trouvons toute la nouveauté du culte chrétien. Dans l'Antiquité, les hommes offraient en sacrifice aux divinités les animaux ou les prémices de la terre. Jésus, en revanche, s'offre lui-même, son corps et toute son existence : Lui-même en personne devient ce sacrifice que la liturgie offre dans la messe. En effet, à travers la consécration, le pain et le vin deviennent son véritable corps et son sang. Saint Augustin invitait les fidèles à à ne pas s'arrêter à ce qui apparaissait à leur vue, mais à aller au-delà : « Reconnaissez dans le pain - disait-il - ce même corps qui pendait sur la croix, et dans la coupe ce même sang qui jaillissait de son flanc » (Disc. 228 b, 2). Pour expliquer cette transformation, la théologie a créé le terme « transsubstantiation » un terme qui a retenti pour la première fois dans cette basilique au cours du IVe concile du Latran, dont on célébrera le VIIIe centenaire dans cinq ans. A cette occasion furent inclues dans la profession de foi les expressions suivantes : « Le corps et le sang, dans le sacrement de l'autel, sont vraiment contenus sous les espèces du pain et du vin, le pain étant transsubstantié dans le corps et le sang dans le vin par la puissance divine » (DS, 802). Il est donc fondamental que dans les itinéraires d'éducation à la foi des enfants, des adolescents et des jeunes, ainsi que dans les « centres d'écoute » de la Parole de Dieu, on souligne que dans le sacrement de l'Eucharistie, le Christ est véritablement, réellement et substantiellement présent.
La messe, célébrée dans le respect des normes liturgiques et avec une valorisation adéquate de la richesse des signes et des gestes, favorise et promeut la croissance de la foi eucharistique. Dans la célébration eucharistique, nous n'inventons pas quelque chose, mais nous entrons dans une réalité qui nous précède, et qui embrasse même le ciel et la terre, et donc également le passé, le futur et le présent. Cette ouverture universelle, cette rencontre avec tous les fils et les filles de Dieu constitue la grandeur de l'Eucharistie : nous allons à la rencontre de la réalité de Dieu présent dans le corps et le sang du ressuscité parmi nous. C'est pourquoi les prescriptions liturgiques dictées par l'Eglise ne sont pas des choses extérieures, mais expriment de façon concrète la réalité de la révélation du corps et du sang du Christ et ainsi, la prière révèle la foi selon l'antique principe lex orandi-lex credendi. C'est pourquoi nous pouvons dire que « la meilleure catéchèse sur l'Eucharistie est l'Eucharistie elle-même bien célébrée ». (Benoît XVI, Exhort. apost. post-synodale Sacramentum caritatis, 64). Il est nécessaire que dans la liturgie ressorte avec clarté la dimension transcendante, celle du Mystère, de la rencontre avec le Divin, qui illumine et élève également la dimension « horizontale », c'est-à-dire le lien de communion et de solidarité qui existe entre ceux qui appartiennent à l'Église. En effet, lorsque cette dernière domine, on ne comprend pas pleinement la beauté, la profondeur, et l'importance du mystère célébré. Chers frères dans le sacerdoce, l'évêque vous a confié, le jour de votre ordination sacerdotale, le devoir de présider l'Eucharistie. Ayez toujours à cœur l'exercice de cette mission : célébrer les mystères divins avec une intense participation intérieure, afin que les hommes et les femmes de notre temps puissent être sanctifiés, mis en contact avec Dieu, vérité absolue et amour éternel.
Et rappelons-nous également que l'Eucharistie, liée à la croix et à la résurrection du Seigneur, a dicté une nouvelle structure à notre époque. Le Ressuscité s'était manifesté le jour après le sabbat, le premier jour de la semaine, jour du soleil et de la création. Depuis le début, les chrétiens ont célébré leur rencontre avec le Ressuscité, l'Eucharistie, en ce premier jour, en ce nouveau jour du véritable soleil de l'histoire, le Christ Ressuscité. Et ainsi, le temps commence toujours à nouveau avec la rencontre avec le Ressuscité et cette rencontre donne son contenu et sa force à la vie de chaque jour. C'est pourquoi il est très important pour nous chrétiens de suivre ce rythme nouveau du temps, de rencontrer le Ressuscité le dimanche, ainsi que de « prendre » avec nous sa présence, qui nous transforme et transforme notre temps. En outre, je vous invite tous à redécouvrir la fécondité de l'adoration eucharistique : devant le Très Saint Sacrement, nous faisons l'expérience de façon toute particulière du fait de « demeurer » avec Jésus, que Lui-même, dans l'Évangile de Jean, place comme condition nécessaire pour porter beaucoup de fruit (cf. Jn 15, 5) et éviter que notre action apostolique ne se réduise à un activisme stérile, mais soit au contraire le témoignage de l'amour de Dieu.
La communion avec le Christ est toujours aussi communion avec son corps qui est l'Église, comme le rappelle l'apôtre Paul en disant : « Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10, 16-17). C'est en effet l'Eucharistie qui transforme un simple groupe de personnes en communauté ecclésiale : l'Eucharistie fait Église. Il est donc fondamental que la célébration de la messe soit effectivement le sommet, la « structure portante » de la vie de chaque communauté paroissiale. Je vous exhorte tous à mieux prendre soin, également à travers des groupes liturgiques particuliers, de la préparation et de la célébration de l'Eucharistie, pour que ceux qui y participent puissent rencontrer le Seigneur. Elle est le Christ ressuscité, qui se rend présent dans notre aujourd'hui et nous rassemble autour de lui. En nous nourrissant de Lui nous sommes libérés des liens de l'individualisme et, au moyen de la communion avec Lui, nous devenons nous-mêmes, ensemble, une seule chose, son Corps mystique. Ainsi sont dépassées les différences dues à la profession, à la classe sociale, à la nationalité, parce que nous nous découvrons membres d'une unique grande famille, celle des enfants de Dieu, dans laquelle une grâce particulière est donnée à chacun pour l'utilité commune. Le monde et les hommes n'ont pas besoin d'une intégration sociale supplémentaire, mais ils ont besoin de l'Église, qui est dans le Christ comme un sacrement, « c'est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain » (Conc. œcum. Vat. II, Const. Lumen gentium, n. 1), appelée à faire resplendir sur tous les peuples la lumière du Seigneur ressuscité.
Jésus est venu pour nous révéler l'amour du Père, parce que « l'homme ne peut vivre sans amour » (Jean-Paul II, Enc. Redemptor hominis, n. 10). L'amour est, en effet, l'expérience fondamentale de tout être humain, ce qui donne une signification, ce qui donne un sens à la vie de chaque jour. Nourris par l'Eucharistie nous aussi, à l'exemple du Christ, nous vivons pour Lui, pour être témoins de l'amour. En recevant le Sacrement, nous entrons en communion de sang avec Jésus Christ. Dans la conception hébraïque, le sang indique la vie ; ainsi nous pouvons dire que, en nourrissant du Corps du Christ, nous accueillons la vie de Dieu et nous apprenons à regarder la réalité avec ses yeux, en abandonnant la logique du monde pour suivre la logique divine du don et de la gratuité. Saint Augustin rappelle que durant une vision, il lui sembla entendre la voix du Seigneur, qui lui disait : « Je suis la nourriture des adultes. Grandis, et tu me mangeras, sans pour autant me transformer en toi, comme la nourriture de ta chair ; mais tu te transformeras en moi » (cf. Confessions VII, 10, 16). Quand nous recevons le Christ, l'amour du Dieu s'étend dans notre intimité, il modifie radicalement notre cœur et nous rend capables de gestes qui, par la force de diffusion du bien, peuvent transformer la vie de ceux qui sont à nos côtés. La charité est en mesure d'engendrer un changement authentique et permanent de la société, en agissant dans les cœurs et dans les esprits des hommes, et quand elle est vécue dans la vérité, elle « est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l'humanité tout entière » (Benoît XVI, Enc. Caritas in veritate, n. 1). Le témoignage de la charité pour le disciple de Jésus n'est pas un sentiment passager, mais au contraire c'est ce qui façonne la vie en toute circonstance. Je vous encourage tous, en particulier la Caritas et les diacres, à vous engager dans le domaine délicat et fondamental de l'éducation à la charité, comme dimension permanente de la vie personnelle et communautaire.
Notre Ville demande aux disciples du Christ, avec une annonce renouvelée de l'Évangile, un témoignage plus clair et plus limpide de la charité. C'est dans un langage d'amour, désireux du bien intégral de l'homme, que l'Église parle aux habitants de Rome. Au cours de ces années de mon ministère en tant que votre Évêque, j'ai eu l'occasion de visiter divers lieux où la charité est vécue avec intensité. Je suis reconnaissant à tous ceux qui s'engagent dans les diverses structures caritatives, pour le dévouement et la générosité avec lesquels ils servent les pauvres et les marginaux. Les personnes dans le besoin et la pauvreté de tant d'hommes et de femmes nous interpellent profondément : c'est le Christ lui-même qui chaque jour, à travers les pauvres, nous demande de lui donner à manger et de lui offrir à boire, de le visiter dans les hôpitaux et les prisons, de l'accueillir et le vêtir. L'Eucharistie célébrée nous impose et en même temps nous rend capables de devenir, à notre tour, pain rompu pour nos frères, en allant au devant de leurs exigences et en faisant le don de nous-mêmes. C'est pourquoi une célébration eucharistique qui ne conduit pas à rencontrer les hommes là où ils vivent, travaillent et souffrent, pour leur apporter l'amour de Dieu ne manifeste pas la vérité qu'elle renferme. Pour être fidèles au mystère que l'on célèbre sur les autels nous devons, comme nous y exhorte l'apôtre Paul, offrir nos corps, nous-mêmes, en sacrifice spirituel agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1) en ces circonstances qui nous demandent de faire mourir notre moi et constituent notre « autel » quotidien. Les gestes de partage créent la communion, renouvellent le tissu des relations interpersonnelles, en leur donnant la forme de la gratuité et du don, et elles permettent la construction de la civilisation de l'amour. A une époque comme aujourd'hui de crise économique et sociale, nous sommes solidaires avec ceux qui vivent dans l'indigence pour offrir à tous l'espérance d'un lendemain meilleur et digne de l'homme. Si nous vivons réellement comme disciples du Dieu-Charité, nous aiderons les habitants de Rome à se découvrir frères et fils de l'unique Père.
La nature elle-même de l'amour requiert des choix de vie définitives et irrévocables. Je m'adresse en particulier à vous, très chers jeunes : n'ayez pas peur de choisir l'amour comme la règle suprême de la vie. N'ayez pas peur d'aimer le Christ dans le sacerdoce et, si vous entendez dans votre cœur l'appel du Seigneur, suivez-le dans cette extraordinaire aventure d'amour, en vous abandonnant avec confiance à Lui ! N'ayez pas peur de former des familles chrétiennes qui vivent l'amour fidèle, indissoluble et ouvert à vie ! Témoignez que l'amour, ainsi que l'a vécu le Christ et l'enseigne le Magistère de l'Église, n'ôte rien à notre bonheur, mais au contraire donne cette joie profonde que le Christ a promis à ses disciples.
Que la Vierge Marie accompagne avec son intercession maternelle le chemin de notre Église de Rome. Que Marie, qui vécut de manière tout à fait singulière la communion avec Dieu et le sacrifice de son Fils sur le Calvaire, nous obtienne de vivre toujours plus intensément, pleinement et consciemment, le mystère de l'Eucharistie, pour annoncer, par la parole et par notre vie, l'amour que Dieu nourrit pour tout homme. Chers amis, je vous assure de ma prière et je vous donne à tous et de tout cœur la Bénédiction apostolique. Merci.
16.05.10
Mercredi 12 mai 2010
Benoît XVI dans l'avion qui le conduisait à Lisbonne, au Portugal :
... " Avant tout je voudrais exprimer ma joie d'aller à Fatima, de prier devant la Vierge de Fatima, qui est pour nous un signe de la présence de la foi, que c'est des petits proprement que nait une nouvelle force de la foi, qui ne se limite pas aux seuls petits, mais qui a un message pour tout le monde et rejoint le cours de l'histoire dans son présent et l'éclaire. En 2000, dans la présentation, j'avais dit qu'une apparition, c'est-à-dire un événement surnaturel, qui ne vient pas seulement de l'imagination de la personne, mais en réalité de la Vierge Marie, du surnaturel, qu'un tel événement entre dans un sujet et s'exprime dans les possibilités du sujet. Le sujet est déterminé par ses conditions historiques, personnelles, de tempérament, et donc traduit ce grand événement surnaturel dans ses possibilités de voir, d'imaginer, d'exprimer, mais dans ses expressions, formées par le sujet, se cache un contenu qui va au-delà, plus profondément, et c'est seulement dans le cours de l'histoire que nous pouvons voir toute la profondeur, qui était - disons - « vêtue » dans cette vision possible aux personnes concrètes. Je dirais donc, ici aussi, au-delà de cette grande vision de la souffrance du Pape, que nous pouvons en premier lieu rapporter au Pape Jean-Paul II, sont indiquées des réalités de l'avenir de l'Église qui au fur et à mesure se développent et se manifestent. Par conséquent, il est vrai que au-delà du moment indiqué dans la vision, on parle, on voit la nécessité d'une passion de l'Église, qui naturellement se reflète dans la personne du Pape, mais le Pape est pour l'Église et donc ce sont des souffrances de l'Église qui sont annoncées. Le Seigneur nous a dit que l'Église aurai toujours souffert, de diverses façons, jusqu'à la fin du monde. L'important est que le message, la réponse de Fatima, ne réside pas substantiellement dans des dévotions particulières, mais dans la réponse de fond, c'est-à-dire la conversion permanente, la pénitence, la prière et les trois vertus théologales : foi, espérance et charité. Ainsi voyons-nous ici la réponse véritable et fondamentale que l'Église doit donner, que nous, chacun de nous, devons donner dans cette situation. Quant aux nouveautés que nous pouvons découvrir aujourd'hui dans ce message, il y a aussi le fait que les attaques contre le Pape et contre l'Église ne viennent pas seulement de l'extérieur, mais les souffrances de l'Église viennent proprement de l'intérieur de l'Église, du péché qui existe dans l'Église. Ceci s'est toujours su, mais aujourd'hui nous le voyons de façon réellement terrifiante : que la plus grande persécution de l'Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais naît du péché de l'Église et que donc l'Église a un besoin profond de ré-apprendre la pénitence, d'accepter la purification, d'apprendre d'une part le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice. En un mot, nous devons ré-apprendre cet essentiel : la conversion, la prière, la pénitence et les vertus théologales. Nous répondons ainsi, nous sommes réalistes en nous attendant que le mal attaque toujours, qu'il attaque de l'intérieur et de l'extérieur, mais aussi que les forces du bien sont toujours présentes et que, à la fin, le Seigneur est plus fort que le mal, et pour nous la Vierge est la garantie visible, maternelle, de la bonté de Dieu, qui est toujours la parole ultime dans l'histoire."
Père Lombardi : Merci, Sainteté, de la clarté, de la profondeur de vos réponses et de cette parole conclusive d'espérance que vous nous avez donnée. Nous vous souhaitons vraiment de pouvoir accomplir sereinement ce voyage si prenant et de pouvoir aussi le vivre avec toute la joie et la profondeur spirituelle que la rencontre avec le mystère de Fatima nous inspire. Bon voyage à vous, et nous chercherons à bien faire notre tâche et à relayer objectivement ce que vous ferez.
Editorial du Journal du Dimanche
16 mai 2010
par Olivier Jay
La main ne tremble pas
Enfin ! Benoît XVI a su trouver les mots justes. Dans l'avion pour Fatima, il a mis fin aux maladresses et circonvolutions de la curie romaine sur les scandales pédophiles . Une seule ligne : l'Eglise ne doit pas sacrifier la justice au pardon. Il n'y aura plus de miséricorde pour empêcher le jugement des hommes de faire son office. Pour reprendre le dilemme de Camus, un chrétien n'a pas à choisir « entre la justice et sa mère ».
Deuxième tournant : l'Eglise ne peut fuir ses responsabilités en stigmatisant ses ennemis. Il y a scandale et les responsabilités sont à l'intérieur de l'Eglise. La main de Benoît XVI le timide ne tremble pas sous la pression, il est vrai, de révélations d'une extrême gravité. Cinq « démissions » d'évêques – allemand, irlandais, belge – en quelques semaines. Une congrégation reprise en main après les horreurs commises par son fondateur. Tout est mis sur la place publique après des années de secret.
Jean-Paul II avait réparé des erreurs de l'Histoire, comme l'Inquisition. Mais jamais un pape n'avait réglé d'une manière aussi nette les fautes du présent , hormis Pie XI sanctionnant en 1926 les évêques proches de l'Action française. L'année 2010 marquera l'histoire de l'Eglise. Il n'y a plus de complot. Il n'y a que de mauvais chrétiens.
13.05.10
Prière de Benoît XVI à la Chapelle des apparitions de Fatima
Mercredi 12 mai 2010
PRIÈRE À LA VIERGE
Notre-Dame
et Mère de tous les hommes et de toutes les femmes,
me voici comme un fils
qui rend visite à sa Mère
et le fait en compagnie
d'une multitude de frères et de sœurs.
En tant que Successeur de Pierre,
à qui fut confiée la mission
de présider au service
de la charité dans l'Église du Christ
et de confirmer chacun dans la foi
et dans l'espérance,
je veux présenter à ton
Cœur Immaculé
les joies et les espérances
ainsi que les problèmes et les souffrances
de chacun de tes fils et de tes filles
qui se trouvent ici, à la Cova di Iria,
ou qui, de loin, nous sont unis.
Mère très aimable,
tu connais chacun par son nom,
avec son visage et son histoire,
et, à tous, tu manifestes avec amour
ta bienveillance maternelle
qui jaillit du cœur même de Dieu Amour.
Tous, je te les confie et te les consacre,
Mère Très Sainte,
Mère de Dieu et notre Mère.
* * *
Le Vénérable Pape Jean-Paul II,
qui t'a rendu trois fois visite, ici à Fatima,
et qui a remercié cette « main invisible »
qui l'a délivré de la mort
lors de l'attentat du treize mai,
sur la Place Saint-Pierre, il y a presque trente ans,
a voulu offrir au Sanctuaire de Fatima
une balle qui l'avait blessé gravement
et qui fut placée dans ta couronne de Reine de la Paix.
C'est une profonde consolation pour nous
de savoir que tu es couronnée
non seulement avec l'argent
et l'or de nos joies et de nos espérances,
mais aussi avec le ‘projectile' qui symbolise
nos préoccupations et nos souffrances.
Je rends grâce, Mère bien-aimée,
pour les prières et les sacrifices
que les jeunes bergers
de Fatima faisaient pour le Pape,
guidés par les sentiments
que tu leur avais inspirés au cours des apparitions.
Je remercie aussi tous ceux qui,
chaque jour,
prient pour le Successeur de Pierre
et pour ses intentions
afin que le Pape soit fort dans la foi,
audacieux dans l'espérance et ardent dans l'amour.
* * *
Mère bien-aimée de nous tous,
je remets ici, dans ton Sanctuaire de Fatima,
la Rose d'Or
que j'ai apportée de Rome,
en hommage de gratitude de la part du Pape
pour les merveilles que le Tout-Puissant
a accomplies à travers toi
dans le cœur d'un grand nombre de pèlerins
qui viennent ici dans cette maison qui est à toi.
Je suis sûr que les bergers de Fatima
les Bienheureux François et Jacinthe
et la Servante de Dieu Lucie de Jésus
nous accompagnent en cette heure de supplication et de jubilation.
Photo prise par Fabienne à Fatima le 13 Juillet 1988
31.01.10
4ème Dimanche du temps ordinaire
31 janvier 2010
ANTIENNE D'OUVERTURE
Sauve-nous, Seigneur notre Dieu ; rassemble tes enfants dispersés. Nous rendrons grâce à ton saint nom, nous te bénirons dans la joie.
PRIÈRE. Accorde-nous, Seigneur, de pouvoir t'adorer sans partage, et d'avoir pour tout homme une vraie charité. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
Lecture du livre de Jérémie (1, 4-5, 17-19)
LE SEIGNEUR m'adressa la parole et me dit : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au j our, je t'ai consacré ; … Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du Seigneur.»
PSAUME 70
Sans fin je proclamerai ta victoire et ton salut
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m'as choisi dès le ventre de ma mère...
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (12, 31 à 13, 13)
FRÈRES, … J'aurais beau... me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne ma sert à rien...
Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel disparaîtra... ce jour-là, nous verrons face à face... Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi,
l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (4, 21-30)
Alléluia. Alléluia. De l'Orient à l'Occident, parmi toutes les nations, on reconnaîtra le salut de notre Dieu. Alléluia.
… « Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »... Puis il ajouta : « Amen je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays...
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
Homélie de Dom Patrick Olive prise dans Ephata
" Personne n'aime s'entendre dire une vérité qui lui déplaît. Et lorsque le Christ se présente à ses concitoyens, ceux-ci ne veulent pas le reconnaître pour ce qu'Il est. Ils ont peur de lui et ont une réaction de défense en cherchant à le tuer. Les habitudes sont bouleversées : cet homme qu'on connaissait bien, voilà qu'Il se présente comme envoyé de Dieu ; impossible de dépasser les apparences pour le reconnaître. Ainsi en va-t-il de nos propres existences. La fréquentation de la Parole de Dieu peut la rendre banale à nos yeux habitués, lui faire perdre son tranchant. Et lorsqu'on lui laisse dévoiler toute son ampleur, nous sommes tentés de la rejeter comme irrecevable. Nous marchons ainsi entre deux abîmes et il faut découvrir peu à peu le chemin de crête ; il s'agit certes de fréquenter la Parole mais aussi de dépasser le niveau superficiel d'un contact purement matériel. Elle doit pénétrer notre cœur comme un glaive : il s'agit de se laisser interroger, purifier, transformer par elle et donc d'y reconnaître une puissance capable de nous tirer de notre médiocrité pour nous conduire à la sainteté. Les paroles de l'Écriture sont un chemin sûr qui conduit à Dieu mais on peut manquer ce chemin : laissons l'Esprit Saint éclairer notre route à la rencontre de Jésus et nous le reconnaîtrons."
Angélus du dimanche 31 janvier
Texte intégral
ROME, Dimanche 31 janvier 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée ce dimanche par le pape Benoît XVI, avant la prière de l'Angélus, depuis la fenêtre de son bureau qui donne place Saint-Pierre, en présence de milliers de visiteurs, en particulier les jeunes de l'action catholique de Rome, au terme de leur « Caravane de la Paix ». Une jeune fille de leur groupe a participé à l'angélus à la gauche du pape et a libéré avec lui deux colombes au terme de la prière.
AVANT L'ANGELUS
" Chers frères et sœurs,
Dans la liturgie de ce dimanche, on lit l'une des pages les plus belles du Nouveau Testament et de toute la Bible que l'on appelle « l'hymne à la charité » de l'apôtre Paul (1 Co 12,31-13,13). Dans sa première lettre aux Corinthiens, après avoir expliqué, par l'image du corps, que les différents dons de l'Esprit Saint concourent au bien de l'unique Eglise, Paul montre la « voie » de la perfection. Celle-ci, a-t-il dit, ne consiste pas dans la possession de qualités exceptionnelles : parler des langues nouvelles, connaître tous les mystères, avoir une foi prodigieuse ou accomplir des gestes héroïques. Elle consiste en revanche dans la charité - agapè - c'est-à-dire l'amour authentique, celui que Dieu a révélé en Jésus Christ. La charité est le don « le plus grand », qui donne de la valeur à tous les autres, et cependant, « elle ne se vante pas, elle ne se gonfle pas d'orgueil », au contraire, « elle se réjouit dans la vérité » et du bien d'autrui. Qui aime vraiment « ne cherche pas son propre intérêt », « ne tient pas compte du mal reçu », « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (cf. 1 Co 13,4-7). A la fin, lorsque nous nous rencontrerons face à face avec Dieu, tous les autres dons disparaîtront ; le seul qui demeurera pour l'éternité, c'est la charité, parce que Dieu est amour et nous serons semblables à Lui, en communion parfaite avec Lui.
Pour le moment, nous sommes en ce monde, la charité est ce qui distingue le chrétien. Elle est la synthèse de toute sa vie : de ce qu'il croit et de ce qu'il fait. C'est pour cela que, au début de mon pontificat, j'ai voulu consacrer ma première encyclique justement au thème de l'amour : « Deus caritas est ». Comme vous vous en souvenez, cette encyclique se compose de deux parties qui correspondent à deux aspects de la charité : sa signification et ensuite sa mise en œuvre pratique. L'amour est l'essence de Dieu lui-même, c'est le sens de la création et de l'histoire, c'est la lumière qui donne bonté et beauté à l'existence de tout homme. En même temps, l'amour est, pour ainsi dire, le « style » de Dieu et de l'homme croyant, c'est le comportement de qui, répondant à l'amour de Dieu, situe sa vie comme un don de soi à Dieu et au prochain. En Jésus Christ, ces deux aspects forment une unité parfaite : Il est l'Amour incarné. Cet Amour nous est révélé pleinement dans le Christ crucifié. En posant sur lui notre regard, nous pouvons confesser avec l'apôtre Jean : « Nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (cf. 1 Jn 4,16 ; Encyclique « Deus caritas est », 1).
Chers amis, si nous pensons aux saints, nous reconnaissons la vérité de leurs dons spirituels, et aussi de leurs caractères humains. Mais la vie de chacun d'eux est un hymne à la charité, un cantique vivant à l'amour de Dieu ! Aujourd'hui, 31 janvier, nous rappelons en particulier saint Jean Bosco, fondateur de la famille salésienne et patron des jeunes. En cette année sacerdotale, je voudrais invoquer son intercession pour que les prêtres soient toujours plus des éducateurs et des pères pour les jeunes ; et afin qu'en faisant l'expérience de cette charité, de nombreux jeunes accueillent l'appel à donner leur vie pour le Christ et pour l'Evangile. Que Marie Auxiliatrice, modèle de charité, nous obtienne ces grâces.
APRES L'ANGELUS
Le dernier dimanche de janvier est la Journée mondiale des lépreux. On pense spontanément au père Damien de Veuster, qui donna sa vie pour ces frères et soeurs, et que j'ai proclamé saint en octobre dernier. Je confie à sa protection céleste toutes les personnes qui souffrent encore aujourd'hui malheureusement de cette maladie, de même que les agents de la santé et les bénévoles qui se oeuvrent afin que puisse exister un monde sans lèpre. Je salue en particulier l'Association italienne des amis de Raoul Follereau.
Aujourd'hui on célèbre également la deuxième Journée d'intercession pour la paix en Terre sainte. En communion avec le patriarche latin de Jérusalem et le custode de Terre sainte, je m'unis spirituellement à la prière de nombreux chrétiens du monde entier et je salue cordialement ceux qui sont rassemblés ici pour cette circonstance.
La crise économique provoque la perte de nombreux postes de travail et cette situation exige un grand sens des responsabilités de la part de tous : entrepreneurs, travailleurs, gouvernants. Je pense à quelques réalités difficiles en Italie comme par exemple Termini Imerese et Portovesme ; je m'associe par conséquent à l'appel de la Conférence épiscopale italienne qui a encouragé à faire tout ce qui est possible pour préserver et développer l'emploi, en assurant un travail digne et adéquat pour les besoins des familles.
Les garçons et filles de l'Action catholique de Rome nous apportent un message de paix. Deux d'entre eux sont ici près de moi. Je les salue, ainsi que tous les autres, qui se trouvent sur la Place, accompagnés par le cardinal vicaire, leurs familles et leurs éducateurs. Chers jeunes, je vous remercie car, avec votre « Caravane de la paix » et le symbole des colombes que nous relâcherons dans un instant, vous donnez à tous un signe d'espérance. A présent, écoutons le message que vous avez préparé.
[Lecture du message]
Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Chers pèlerins francophones, la Parole de Dieu nous convie aujourd'hui à accueillir avec foi notre vocation chrétienne, car chacun de nous est appelé à faire fructifier les dons qu'il a reçus pour bâtir l'Église. En cette Année Sacerdotale, demandons au Seigneur que sa Parole bouscule de nombreux jeunes hommes afin qu'ils puissent entendre son appel à le suivre comme prêtre et y répondre avec générosité. Que la Vierge Marie, Mère de l'Église, soutienne tous ceux qui sont engagés dans l'humble et exaltant ministère sacerdotal ! Bon dimanche et bonne semaine à tous ! "
Le 31 janvier 2003, à 90 ans passés le « Père au lard », le père Werenfried van Straaten, fondateur de l'œuvre catholique internationale : l'Aide à l'Église en détresse (AED), nous quittait.
le Père Werenfried connaissait bien Mère Teresa et ce fut lui qui la fit connaître en Europe. Il avait fait sa connaissance en 1956 lors d’un voyage en Inde et cette rencontre lui avait fait une forte impression. Il lui rendit visite dans la « Maison des Mourants » qu’elle avait fondée à Calcutta, alla avec elle de brancard à brancard et bénit les malades l’un après l’autre. Un petit bébé qu’il venait de baptiser mourut même dans ses bras. Depuis lors, il était très proche de Mère Teresa et la soutenait activement, et Mère Teresa fut elle aussi impressionnée par le Père Werenfried....
La Bible de l’enfant est une initiative du fondateur de l’AED, le Père Werenfried van Straaten. En 1979, les Nations Unies ayant déclaré une « année de l’enfant », il distribua les premiers exemplaires à l’occasion de la rencontre des évêques sud-américains avec le pape Jean-Paul II, dans la ville mexicaine de Puebla. Le Père Werenfried se conforma ainsi à un souhait du Pape : apportez la Parole de Dieu aux plus faibles, les enfants, qui souffrent de la pauvreté et de la détresse dans de nombreux pays, et sont « si pauvres qu’ils ne peuvent s’offrir aucun livre », indiquait le père Werenfried.
Père Werenfried, Merci, priez, priez pour nous !
Saint Jean Bosco, priez, priez
aussi pour nous et pour tous les jeunes ! Merci !
19.01.10
PAPA
Tu nous a quittés
un vendredi 17 janvier,
sur la pointe des pieds.
La dernière fois que je t'avais parlé,
tu m'avais dit :
« Je suis foutu » ! :
Ce n'était pas très gai !
Je t'avais dit d'espérer !
J'aurais aimé te revoir,
juste un soir,
mais je garderai
dans mon cœur
ces instants de bonheur,
le souvenir de ce déjeuner
où nous avons tant ri
malgré la maladie !
Et maintenant, le temps a passé
mais tu es toujours dans mes pensées,
et malgré ton passé chargé,
j'espère que tu as trouvé la sérénité
et que tu connais la vraie VIE
avec Maman réuni !
Pour m'avoir donné la VIE,
à toi, à tous les deux,
13.12.09
3ème Dimanche de l' Avent
Dimanche 13 décembre 2009
Dimanche de la Joie
Antienne d'ouverture
Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche.
Prière
Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d'un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment ouvert. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.
Lecture du livre de Sophonie (3, 14-18a)
POUSSE DES CRIS DE JOIE, fille de Sion ! … Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem ! … Le Seigneur ton Dieu est en toi...
Cantique (Isaïe 12)
R. Laissons éclater notre joie : Dieu est au milieu de nous.
… Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël !
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (4, 4-7)
FRÈRES, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie...
Évangile
Alléluia. Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et porter témoignage à la Lumière. Alléluia.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (3, 10-18)
Les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » ...
« Moi, je vous baptise avec de l'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu... Par ces exhortations et bien d'autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Homélie du Pape Benoît XVI : Célébration des premières vêpres de l'Avent, 28 novembre 2009
« … l'Avent est le temps de la présence et de l'attente de l'éternité. Précisément pour cette raison, c'est, de manière particulière, le temps de la joie, d'une joie intériorisée, qu'aucune souffrance ne peut effacer. La joie du fait que Dieu s'est fait enfant. Cette joie, présente en nous de manière invisible, nous encourage à aller de l'avant avec confiance. La Vierge Marie est le modèle et le soutien de cette joie intime, au moyen de laquelle nous a été donné l'Enfant Jésus. Puisse-t-elle nous obtenir, fidèle disciple de son Fils, la grâce de vivre ce temps liturgique vigilants et actifs dans l'attente. Amen! »
MESSAGE DE NOËL DE NOTRE ÉVÊQUE
ÉRIC AUMONIER
Noël est la fête des pauvres par excellence.
Secret de cette fête.
Secret difficile à percer à qui ne se fait pas pauvre, ou ne connaît la pauvreté que de façon lointaine ou livresque.
Joie à cause de la présence d'un enfant, à cause de Dieu se faisant enfant pour rejoindre les enfants, petits et grands.
Joie de sa simple présence, inattendue, surprenante, mais bien réelle.
Discrète et presque invisible, insistante pourtant. Avec ses cris, ses silences, ses yeux ouverts ou fermés, sa bouche attendant qu'on le nourrisse, ses gestes apprivoisant l'air, les choses, le temps.
Joie de ce Quelqu'un, ici, maintenant, qui entre en relation et la cherche...
Il n'a que Lui-même à offrir pauvrement. Dans le silence et la passion.
Pas d'introductions infinies d'ambassadeurs ou d'huissiers pour lui être présenté, mais seulement l'attention de Marie, et sa délicatesse.
Pas besoin de cadeaux pour se faire bien voir ; les bergers sont arrivés avant les mages.
Pas de passe-droit pour l'écouter et le suivre, mais l'art de regarder où va l'étoile de l'Esprit « qui souffle là où il veut ».
C'est pourquoi la joie de Noël passe par les barreaux des prisons, ou par les abris de fortune des sinistrés oubliés de Manille et d'ailleurs...
Passera-t-elle notre porte ?
Benoît XVI
Angélus du dimanche 13 décembre
ROME, Dimanche 13 Décembre 2009
Chers frères et sœurs !
Nous sommes désormais au troisième dimanche de l'Avent. Aujourd'hui, la liturgie évoque l'invitation de l'Apôtre Paul : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous ! » (Ph 4, 4-5). Alors qu'elle nous accompagne vers Noël, notre Mère l'Eglise nous aide à redécouvrir le sens et le goût de la joie chrétienne, si différente de celle du monde. En ce dimanche, selon une belle tradition, les enfants de Rome viennent faire bénir par le Pape les santons de l'Enfant Jésus qu'ils mettront dans leurs crèches. Et en effet, je vois ici, place Saint Pierre, beaucoup d'enfants et de jeunes avec leurs parents, leurs enseignants et leurs catéchistes. Très chers enfants, je vous salue tous avec affection et je vous remercie d'être venus. C'est pour moi un motif de joie de savoir que l'usage de faire une crèche se conserve dans vos familles. Mais il ne suffit pas de répéter un geste traditionnel, aussi important soit-il. Il faut chercher à vivre dans la réalité de tous les jours ce que la crèche représente, c'est-à-dire l'amour du Christ, son humilité, sa pauvreté. C'est ce que fit saint François à Greccio : il représenta une scène vivante de la Nativité, pour pouvoir la contempler et l'adorer, mais surtout pour mieux savoir mettre en pratique le message du Fils de Dieu, qui par amour pour nous s'est dépouillé de tout et s'est fait petit enfant.
La bénédiction des « Bambinelli » - comme on dit à Rome - nous rappelle que la crèche est une école de vie, où nous pouvons apprendre le secret de la joie véritable. Cela ne consiste pas tant à avoir beaucoup de choses, mais à se sentir aimés du Seigneur, en se faisant don pour les autres et en s'entraidant. Regardons la crèche : la Vierge et saint Joseph ne ressemblent pas à une famille très chanceuse ; ils ont eu leur premier enfant au cœur de grands désagréments ; et pourtant ils sont emplis d'une joie intime, parce qu'ils s'aiment, qu'ils s'aident et surtout qu'ils sont certains que Dieu, qui s'est fait présent dans l'Enfant Jésus, est à l'œuvre dans leur histoire. Et les bergers ? Quelle raison auraient-ils de se réjouir ? Ce Nouveau Né ne changera certainement pas leur condition de pauvreté et de marginalisation. Mais la foi les aide à reconnaître ce « nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche », comme le « signe » de l'accomplissement des promesses de Dieu pour tous les hommes « qu'il aime » (Lc 2,12.14) pour eux-mêmes !
Voilà, chers amis, en quoi consiste la joie véritable : c'est de sentir que notre existence personnelle et communautaire est visitée et remplie d'un grand mystère, le mystère de l'amour de Dieu. Pour nous réjouir, nous avons besoin non seulement de choses, mais d'amour et de vérité : nous avons besoin d'un Dieu proche, qui réchauffe notre cœur et qui réponde à nos attentes profondes. Ce Dieu s'est manifesté en Jésus, né de la Vierge Marie. C'est pourquoi ce « Bambinello », que nous mettons dans la cabane ou dans la grotte, est le centre de tout, il est le cœur du monde. Prions pour que tous les hommes, comme la Vierge Marie, puissent accueillir au cœur de leur vie le Dieu qui s'est fait enfant, source de la joie véritable.
29.11.09
Dimanche 29 novembre 2009
1er dimanche de l'Avent
Saint Martin de Thoiry
1ère et 3ème étapes de baptême de 17 enfants du catéchisme.
Lecture du livre de Jérémie ( 33, 14-16 )
" PAROLE DU SEIGNEUR, Voici venir des jours où j'accomplirai la promesse de bonheur que j'ai adressée à la maison d'Israël et à la maison de Juda... En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu'on lui donnera : "Le-Seigneur-est-notre-Justice."
PSAUME 24 (25)
R : Vers toi, Seigneur j'élève mon âme, vers toi mon Dieu.
... Il est droit, il est bon le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles le chemin...
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (3, 12-4, 2)
" FRÈRES, que le Seigneur vous donne entre vous et à l'égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous... "
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (21, 25-28.34-36)
" JÉSUS parlait à ses disciples de sa venue : " ... Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme "
Bénédiction solennelle
... La venue du Rédempteur pauvre parmi les pauvres est déjà une grande joie ; quand il apparaîtra dans toute sa gloire, qu'il vous ouvre le bonheur sans fin.
- Amen...
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Après la marche dans le désert du Tassili des AJJER, dans le silence,
nous plongeons dans L'Avent :
la Grande Attente du Sauveur dans le Silence et la Prière.
Joyeux Temps de l'Avent !
18.10.09

Dimanche 18 octobre 2009
29ème dimanche du Temps ordinaire
Journée missionnaire mondiale
Saint Luc
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l'homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 35-45
"... Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. "
MÉDITATION de Saint Augustin
Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir.
Celui qui est à la tête du peuple doit d'abord comprendre qu'il est le serviteur de tous. Qu'il ne dédaigne pas ce service, d'être ainsi le serviteur de tous ; car le Christ, Seigneur des Seigneurs, n'a pas dédaigné de se mettre à notre service. C'est un mouvement selon la chair qui avait insinué chez les diciples du Christ comme un désir de grandeur.
Mais le Seigneur médecin était là ; c'est lui qui réprime leur enflure. Il leur montre un petit enfant, l'exemple de l'humilité. Car c'est un grand mal que l'orgueil, le premier mal, l'origine de tout péché. Aussi l'apôtre recommande-t-il aux responsables d'Eglise, parmi toutes les vertus, l'humilité.
Qui veut être le plus grand parmi vous, explique-t-il, qu'il soit le serviteur.
Frères, c'est en évêque que je vous parle ; et mes avertissements me font craidre pour moi-même, me rappelant l'avis de l'apôtre : Je ne cours pas au hasard ; je réduis mon corps en servitude, afin qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois pas moi-même réprouvé. Voilà comment il a servi, voilà quels serviteurs il nous demande d'être. Jésus a donné sa vie ; Il nous a rachetés ; qui de nous peut racheter quelqu'un ? C'est par sa mort, par son sang que nous avons été rachetés de la mort. Nous étions étendus à terre et, par son humilité, nous avons été relevés ; l'apôtre Jean nous exhorte à l'imiter : Christ a donné sa vie pour nous. Et nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères !
Méditation de Mère Teresa
Notre Dame nous donne les meilleures leçons d'humilité.
Elle était pleine de grâce, pourtant elle se se proclama esclave du Seigneur.
Alors qu'elle était Mère de Dieu, elle s'en alla visiter sa cousine Élisabeth pour assumer les tâches du foyer.
Bien que conçue sans péché, elle se retrouve avec Jésus humilié, la croix sur le dos, sur le chemin du Calvaire et demeure au pied de la croix comme une pécheresse qui aurait besoin de rédemption.
MESSAGE DU PAPE BENOÎT XVI
POUR LA JOURNÉE MONDIALE DES MISSIONS 2009
... La Mission de l'Eglise consiste à " contaminer " d'espérance tous les peuples.
... Appelés à évangéliser y compris par le martyre
En cette Journée consacrée aux Missions, je rappelle dans la prière ceux qui ont fait de leur vie une consécration exclusive au travail d’évangélisation. Une mention particulière s’adresse à ces Eglises locales et à ces missionnaires hommes et femmes qui ont à témoigner et à répandre le Royaume de Dieu dans des situations de persécution, avec des formes d’oppression qui, vont de la discrimination sociale jusqu’à la prison, à la torture et à la mort. Ils sont nombreux ceux qui, actuellement, sont mis à mort à cause de Son Nom ». Ce qu’écrivait mon vénéré Prédécesseur le Pape Jean Paul II est toujours d’une actualité terrible : « La mémoire jubilaire nous a ouvert un spectacle surprenant, nous montrant que notre temps est particulièrement riche de témoins qui, d'une manière ou d'une autre, ont su vivre l'Évangile dans des situations d'hostilité et de persécution, souvent jusqu'à donner le témoignage suprême du sang ». (Novo Millenio Ineunte, 41)
La participation à la Mission du Christ, en effet, marque aussi la vie des annonciateurs de l’Evangile, auxquels est réservé le même destin que leur Maître. « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15, 20). L’Eglise se place sur la même voie, et subit le même sort que le Christ, parce qu’elle n’agit pas sur la base d’une logique humaine, ou en comptant sur les raisons de la force, mais en suivant la Voie de la Croix, et en se faisant, dans une obéissance filiale au Père, témoin et compagne de voyage de cette humanité.
Aux Eglises antiques tout comme aux Eglises de fondation récente, je rappelle qu’elles sont placées par le Seigneur comme sel de la terre et lumière du monde, appelées à répandre le Christ, Lumière des Nations, jusqu’aux extrémités de la terre. La ‘Missio Ad Gentes’ doit être la priorité de leurs plans pastoraux.
20.03.09

La Rumeur
La "rumeur", c'est "un bruit qui court", une nouvelle qui se répand dans le public, dont l'origine et la véracité sont incertaines, dit le Petit Robert.
Elle court, elle court la rumeur...
La rumeur, ce sont d'abord quelques gouttes d'eau, quelques mots échangés, qui se transforment rapidement en ruisseau puis en fleuve, en torrent, en mer déchaînée, en tsunami qui emporte tout, qui tue tout sur son passage. De quelques mots échangés par quelques personnes, souvent seulement deux, la rumeur se propage à d'autres et bientôt toute une histoire fausse est bâtie.
La rumeur entraîne avec elle, comme une tornade, tout sur son passage: même celui qui ne fait que tendre l'oreille se laisse entraîner à continuer à bâtir l'histoire et participe sans s'en rendre compte à la destruction. Une fois le tsunami passé il faut quelquefois des années et plus pour reconstruire, des années pour que les arbres repoussent après la tempête.
La rumeur peut aussi être comme une fuite que l'on n'a pas détectée, qui s'étend dans toute la maison et met plusieurs mois avant de devenir une inondation et alors les dégâts sont considérables et même une fois la ou les fuites réparées, l'humidité continue toujours à remonter et remonter...et l'odeur de moisissure persiste malgré toutes les nouvelles techniques et produits performants. Il faut attendre que ça sèche...
La rumeur ronge, blesse, tue, si on ne l'arrête pas.
Même quand on sait que l'histoire est fausse, montée de toutes pièces et que l'on veut rétablir la vérité pour les personnes concernées, c'est très compliqué et il en reste toujours quelque chose et à la moindre tempête la rumeur peut ressurgir, comme un virus hospitalier qui peut dormir dans le corps de l'homme pendant plusieurs années...
Mais la rumeur fuit et disparait devant le Pardon et la Patience.
Et surtout: Jésus-Christ tue la rumeur car Il est la Vérité.
Il a vaincu la mort. Il est la Vie.
LA RESURRECTION
La Vie.
"Il est vraiment ressuscité"
"Il est Vivant"
"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie"
Jésus-Christ entraîne aussi tout sur son passage, mais pour nous donner la Vie, Sa Vie qui est éternelle. Il ne s'agit plus de tsunami mais de flots de grâces.
Son Amour nous transperce, nous blesse, mais pour nous remplir, nous combler. Nous n'avons pas à nous défendre mais au contraire à nous abandonner. Nous ne sommes plus en danger si nous Le laissons faire et nous utiliser comme Il le veut.
Il suffit de se laisser aimer et de Le laisser aimer à travers nous tous ceux que nous rencontrons, sans exception, et ainsi le virus se propage: le virus crucifiant de l'Amour.
Mais évidemment il ne suffit pas de le penser, de le croire et de l'écrire. Pour y arriver il faut se laisser décaper, vider. Il faut suivre Jésus sur la Croix, pour qu'Il nous ressuscite avec Lui, qu'Il prenne toute la place. Nous n'y arrivons jamais complètement, nous ne nous laissons pas faire très longtemps! C'est un perpétuel combat et un perpétuel recommencement!
Seule la Sainte Vierge Marie a été Toute à Jésus, Toute au Père, Toute à l'Esprit Saint. Elle s'est laissée faire. Elle a suivi Jésus jusqu'au bout, jusqu'à la Croix. Elle était toute Humilité et pleine de Grâce, pleine d'Amour, toute à la Sainte Trinité. Elle est notre Mère pleine de tendresse et elle nous prend par la main pour nous conduire sur le Chemin...
Les flots du Jourdain à sa Source (lors de notre voyage en Israël)
06.02.09
Vendredi 6 février 2009
Lecture de la lettre aux Hébreux 13, 1-8
"Frères, persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. Souvenez-vous de ceux qui sont en prison, car vous partagez leur épreuve. Souvenez-vous de ceux qui sont maltraités, car vous aussi vous avez un corps..."
Persévérez dans l'amour fraternel
La fraternité est bien plus que la convivialité, elle est communion dans la différence. Au lieu de nous blesser, la différence devrait nous enrichir, mais c'est toujours le contraire. Même dans une fratrie, la fraternité n'apparaît pas spontanément. Elle est l'oeuvre d'un dépassement, elle s'enfante dans le pardon, elle est le fruit d'un amour, celui des parents, pr exemple. La fraternité n'exige pas d'abord l'égalitarisme mais le partage. Elle n'impose pas l'uniformité mais l'unité.
Vivre la fraternité est crucifiant. Comme l'écrit saint Paul, les uns comme les autres, réunis en un seul corps, le Christ voulait les réconcilier avec Dieu par la croix : en sa personne, il a tué la haine (Ep 2, 16). Tous les hommes de communion ont été victimes de violence. Il n'y a pas de fraternité qui échappe à cette réalité mystérieuse. La fraternité selon l'Évangile suppose de contempler Jésus sur la croix. N'est-ce pas sa denière prière avant de mourir : Père, qu'ils soient un en nous afin que le monde croie (Jn 17, 21) ? Il n'y a pas de fraternité, finalement, qui ne puisse naître sans le don d'une vie. Aimez-vous les uns les autres, dit Jésus, comme je vous ai aimés (Jn 13, 34). Il s'agit bien de fraternité, de communion dans la différence. Jésus n'a pas dit "les uns les uns" mais bien les uns les autres.
Mgr Jean-Claude Boulanger
Mgr Jean-Claude Boulanger, accompagnateur national de la fraternité séculiaire
Charles-de-Foucauld, est évêque de Sées.
05.04.08
Homélie de Pâques par le P. Xavier MANZANO,
vicaire de la Basilique du Sacré-Coeur du Prado à Marseille et directeur spirituel des Laïcs Missionnaires de la Charité de Marseille.
« Le disciple entre dans le tombeau et il regarde le linceul resté là et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul mais roulé à part à sa place ».
Frères et sœurs,
Si l'on en croit Saint Jean, le Christ est sorti nu du tombeau. Pour sa renaissance, il est sorti nu comme au jour de sa naissance. Pas de question de pudeur ou de vague décence là-dedans ! Celui qui, au soir du Jeudi Saint, s'est mis nu devant ses disciples pour leur laver les pieds, Celui que l'on a mis à nu, au sommet du Golgotha, pour se partager ses vêtements, Celui-là n'a désormais plus voulu comme habit, voilant et révélant sa divinité, que notre simple humanité. Et notre humanité, en chaque fibre, devient l'écrin que Dieu s'est choisi pour se révéler et se communiquer. Et cela, frères et sœurs, c'est notre libération. Quand le Fils de Dieu, jusqu'au bout, se revêt de notre nudité, il nous montre que nous n'avons plus à nous cacher, comme Adam et Eve, devant notre Dieu qui nous appelle : « Où es-tu ? » Autrement dit, nous n'avons plus à jouer un rôle, à dissimuler nos fragilités et nos défauts sous le pâle vernis de nos vanités, à nous cacher notre mort sous des éternités de pacotille. Car le Christ est ressuscité ! A celui qui s'est mis complètement à nu, qui s'est plongé dans la plus extrême fragilité, qui s'est dépouillé de tout, même de sa divinité, « Père, entre tes mains, je remets mon esprit », le Père a répondu : au cœur de la mort héritée d'Adam, ultime négation, Il lui a rendu la vie divine dont rien ni personne ne peut avoir raison. Mais, frères et sœurs, pour comprendre à quel point cette nouvelle nous touche, nous avons besoin de signe.
Ce signe est aussi nu et simple que le Christ : un tombeau vide et des linges abandonnés. Et pourtant avec quelle précision l'Apôtre Saint Jean nous le décrit-il ! Si nous avions des doutes ou si notre cœur restait froid à l'extraordinaire annonce de la Résurrection, il n'est qu'à le lire et à l'entendre : « Le disciple entra dans le tombeau et il regarde le linceul resté là et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul mais roulé à part à sa place ». Autrement dit, « j'y étais ». Frères et sœurs, cette annonce toute simple nous pose la question fondamentale de notre foi : acceptons-nous d'entrer dans ce témoignage des Apôtres ? Trop souvent, le caractère extraordinaire de ce que les disciples nous ont rapporté nous terrifie et nous cherchons à l'esquiver. Trop souvent, nous avons vu de doctes professeurs nous affirmer que la Résurrection était une manière de parler, qu'il s'agissait d'une expérience que les disciples avaient fait les yeux fermés, j'en passe et des meilleures. Frères et sœurs, les Apôtres ont pris des risques énormes pour nous transmettre cette extraordinaire nouvelle, ils ont bravé les pires dangers et parcouru le monde, ils ont été jusqu'à la mort pour affirmer la réalité de ce qu'ils ont vu et entendu : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie (...), nous vous l'annonçons afin que vous soyez en communion avec nous » (1 Jn. 1, 1-3). Saint Paul, quant à lui, va jusqu'à affirmer : « Si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi » (1 Co. 15, 14). Oui, frères et sœurs, lorsque nous entendons des témoignages aussi brûlants, aussi directs, que devons-nous en conclure ? Les Apôtres ont-ils fait une vague expérience spirituelle ? Ont-ils été victimes d'une hallucination collective ? Ont-ils consommé des produits que la morale réprouve ? Ou bien nous ont-ils donné le témoignage de l'expérience extraordinaire qu'ils ont vécue et qui a embrasé toute leur vie : voir leur Seigneur et Maître investi de la vie nouvelle que le Père lui a conférée, le toucher de leurs mains, l'entendre leur parler, souffler sur eux pour leur donner l'Esprit, leur expliquer les Ecritures et leur rompre le pain. Frères et sœurs, si nous sommes ici, si nous sommes chrétiens, c'est parce que nous nous fions entièrement à ce témoignage, c'est parce que, sans avoir vu, nous savons que le Christ est à jamais vivant, c'est parce qu'Il a reçu, en notre chair, cette vie divine que rien n'arrête et qu'Il veut nous donner. Nous blasphémerions notre foi si nous édulcorions, pour la rendre apparemment plus acceptable, la nouvelle inouïe dont elle est porteuse : le Christ est ressuscité !
Dès lors, frères et sœurs, que nous croyons à cette Bonne Nouvelle, tout change ! Le Baptême que nous avons reçu et qu'ont reçu plus de deux mille personnes la nuit dernière en France est le moyen authentique par lequel le Christ nous associe à son triomphe. Pourquoi ? Parce que le Christ est vivant ! L'Eucharistie que nous allons célébrer nous donne authentiquement le corps et le sang de notre Seigneur, venu répandre jusqu'au fond de notre chair tous les dons de la vie éternelle. Pourquoi ? Parce que le Christ est vivant ! La prière que nous adressons quotidiennement à Dieu ne tombe pas dans le vide mais nous pouvons ouvrir notre cœur à la réponse mystérieuse qu'il nous fait. Pourquoi ? Parce que le Christ est vivant ! Nous pouvons reconnaître que nous sommes faibles, fragiles, pécheurs, mortels, sans aucune crainte et sans nous dissimuler bêtement. Pourquoi ? Parce que le Christ est vivant ! Nous pouvons prier pour nos chers défunts et les rejoindre dans la communion des saints : ils ne sont pas perdus à jamais. Pourquoi ? Parce que le Christ est vivant !
Oui, frères et sœurs, la Résurrection du Christ est notre triomphe et notre joie. Par elle, tout ce qui semblait nous menacer, la souffrance, le péché, la loi inexorable de la mort, a été brisé : le Christ n'a pas vécu sa Passion, son amour de son Père et de nous, sa filiation divine pour rien. Le Père Lui a répondu et Il l'a fait dans la chair humaine qu'Il partage avec nous. Le salut qu'Il nous apporte est donc plein, total et entier : il irradie chaque fibre de notre chair, elle aussi appelée dans le Christ à la résurrection. Alors, frères et sœurs, plus de crainte, ni de peur. A notre Dieu qui nous cherche avec tant de patience et de génie, qui nous crie depuis toujours « Où es-tu ? », répondons résolument, avec la force même du Christ : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ! ». Allons-y comme nous sommes, sans nous déguiser ou nous grimer, sachant qu'il n'est pas une de nos faiblesses que Dieu ne veuille soulager, pas un de nos péchés qu'Il ne veuille pardonner, pas une de nos morts dont Il ne veuille nous relever. Débarrassons-nous des faux vernis et des éternités au rabais, présentons-nous à Lui comme nous sommes, aussi nus que le Christ pour être revêtus de la vie divine. Si nous le faisons, alors l'extraordinaire joie des Apôtres deviendra la nôtre et se lira sur notre visage, dans nos actes et nos paroles. Alors nous pourrons crier au monde à notre tour l'extraordinaire nouvelle : « Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! ».
Xavier Manzano
15.02.08

Benoît XVI : Angélus 10 février 2008, 1er dimanche de Carême
"Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, avec le jeûne et le rite des Cendres, nous sommes entrés dans le carême. Mais que signifie « entrer dans le carême » ? Cela signifie entrer dans un temps d'engagement particulier dans le combat spirituel qui nous oppose au mal présent dans le monde, en chacun de nous et autour de nous. Cela signifie regarder le mal en face et s'apprêter à lutter contre ses effets, surtout contre ses causes, jusqu'à la dernière cause, qui est satan. Cela signifie ne pas décharger le problème du mal sur les autres, sur la société ou sur Dieu, mais reconnaître et prendre consciemment ses responsabilités. A cet égard, l'invitation de Jésus à prendre chacun sa « croix » et à le suivre avec humilité et confiance (cf. Mt 16, 24), est plus urgente que jamais, pour nous les chrétiens. La « croix », même si elle est lourde, n'est pas synonyme de malchance, de malheur à éviter à tout prix, mais d'opportunité pour se mettre à la suite de Jésus et prendre ainsi des forces pour lutter contre le péché et le mal. Entrer dans le carême signifie donc renouveler notre décision personnelle et communautaire d'affronter le mal ensemble, avec le Christ. Le chemin de la croix est en effet le seul qui conduise à la victoire de l'amour sur la haine, du partage sur l'égoïsme, de la paix sur la violence. Vu de cette manière, le carême est vraiment une occasion d'important engagement ascétique et spirituel, fondé sur la grâce du Christ.
Cette année, le début du carême coïncide, de manière providentielle, avec le 150e anniversaire des apparitions de Lourdes. Quatre ans après la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par le bienheureux Pie IX, Marie apparut pour la première fois, le 11 février 1858, à sainte Bernadette Soubirous, dans la grotte de Massabielle. D'autres apparitions suivirent, accompagnées d'événements extraordinaires, et à la fin, la Sainte Vierge prit congé de la jeune voyante en lui révélant, dans le dialecte local : « Je suis l'Immaculée Conception ». Le message que la Vierge continue de diffuser à Lourdes est un rappel des paroles que Jésus prononça précisément au début de sa mission publique et que nous entendons à plusieurs reprises en ces jours de carême : « Convertissez-vous et croyez à l'Evangile », priez et faites pénitence. Accueillons l'invitation de Marie qui fait écho à celle du Christ et demandons-lui de nous obtenir d' « entrer » avec foi dans le carême, pour vivre ce temps de grâce avec une joie intérieure et un engagement généreux.
Nous confions également à la Vierge les malades et ceux qui en prennent soin avec amour. On célèbre en effet demain, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, la Journée mondiale du malade. Je salue de tout cœur les pèlerins qui se rassembleront dans la Basilique Saint-Pierre, sous la conduite du cardinal Lorenzo Barragán, président du Conseil pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé. Je ne pourrai malheureusement pas les rencontrer car j'entame ce soir les Exercices spirituels, mais dans le silence et dans le recueillement, je prierai pour eux et pour toutes les besoins de l'Eglise et du monde. Je remercie d'ores et déjà sincèrement ceux qui voudront bien me porter dans leur prière."
12.02.08
Dimanche 10 février 2008 1er Dimanche de Carême, Dimanche de la Solidarité
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (4, 1-11)
« JÉSUS, après son baptême, fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon...Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »...
Homélie de Monseigneur Jacques Perrier (évêque de Tarbes et Lourdes) à Lourdes
Demain, nous fêterons Notre Dame de Lourdes. 150 ans plus tôt, la Vierge Marie apparaissait à Bernadette Soubirous ici même, à la grotte de Massabielle. Cette année-là, le 11 février, le Carême allait commencer. Sur les dix-huit apparitions, deux seulement auront lieu après Pâques. Le temps des apparitions correspond, massivement, avec le Carême.
Le calendrier liturgique de 2008 est assez proche de celui de 1858 puisque nous entrons tout juste dans le Carême. Entre le temps des apparitions et la montée vers Pâques, s’agit-il d’une simple coïncidence de dates ? Peut-être pas.
En 1858, à la demande du Pape de l’époque, l’évêque de Tarbes, Mgr Laurence, avait demandé à ses curés d’organiser un Carême particulièrement intense au plan spirituel. Aux trois dimensions traditionnelles du Carême qui nous ont été rappelées à la messe du mercredi des Cendres – l’aumône, la prière et le jeûne – l’évêque ajoutait une autre recommandation : la prédication. Nous dirions aujourd’hui : la catéchèse des adultes ou la formation permanente.
Le pauvre curé de Lourdes, qui allait devenir célèbre par la suite, l’abbé Peyramale, n’avait pas réussi à trouver de prédicateur. Il avait écrit à son évêque pour lui demander ce qu’il convenait de faire. L’évêque a-t-il répondu ? Les archives sont silencieuses. Mais la Sainte Vierge a répondu. Elle est venue former Bernadette en lui inspirant confiance, en lui apprenant le signe de croix, en parlant avec elle, en lui demandant de venir régulièrement à la Grotte, en l’invitant aussi à prendre le chemin austère de la pénitence. Finalement, le 25 mars, jour de l’Annonciation, elle lui révèle son nom : « Je suis l’Immaculée Conception. »
Ce qui se passe à la Grotte rejaillit sur toute la paroisse. Le curé en est tout surpris, car il restera sceptique à l’égard des prétendues apparitions jusqu’à ce que la Dame ait dit son nom. Mais, comme il est honnête, il est obligé de constater que le Carême de cette année-là, même sans prédicateur exceptionnel, réussit beaucoup mieux que celui des années précédentes.
Par Bernadette interposée, Marie a donc guidé la paroisse vers Pâques et vers la communion pascale qui, pour beaucoup de catholiques d’alors, était la seule communion de l’année. Bernadette qui, à 14 ans, désespérait de pouvoir jamais « faire sa Première Communion », communiera, elle aussi, à la Fête-Dieu suivante.
Quelles leçons tirer de cette coïncidence entre le temps des apparitions et le Carême ? Que le Carême est, dans l’année, le temps favorable pour l’approfondissement de la foi : ne le laissons pas filer. Que Marie nous conduit toujours à son Fils. Que le Carême doit nous faire redécouvrir tout autant l’Eucharistie que le Baptême. Que l’aide spirituelle peut nous arriver de là où nous ne l’attendions pas. Lourdes n’attendait rien de Bernadette et pourtant…
Tout au long des semaines de ce Carême, en suivant le calendrier des apparitions, nous pourrons découvrir de multiples points de contact entre ce temps liturgique et l’aventure de Bernadette. J’en signale un pour aujourd’hui. Il s’agit de la promesse.
Le serpent promet à la femme : « Vous ne mourrez pas. Vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux. » À Jésus, le Tentateur promet « tous les royaumes de la terre avec leur gloire. » Promesse alléchante, puisque le désir de la femme pourrait être satisfait immédiatement. Quant au Christ, le Tentateur imagine qu’il est assoiffé de pouvoir, comme lui. Il essaie donc de le séduire par une promesse de pouvoir. Promesses alléchantes mais fallacieuses puisque la promesse de l’immortalité conduit à la mort et que la promesse de royauté aurait conduit le Christ à l’asservissement. Le Tentateur, en effet, avait mis une condition : que le Christ se prosterne devant lui. Évidemment, échec.
Marie aussi fait une promesse à Bernadette. « Je ne te promets pas d’être heureuse dans ce monde mais dans l’autre. » L’autre monde n’est pas seulement celui qui s’ouvre au-delà de la mort. Il s’ouvre aujourd’hui, à condition que nous suivions le Christ qui marche vers Jérusalem. La clé qui ouvre la porte de l’autre monde, c’est la conversion aux Béatitudes, ce concentré de l’Évangile. Une fois ouverte, cette porte donne sur l’éternité.
Dans le monde actuel qui ne vit qu’au présent et n’aime pas trop l’effort, qui peut entendre la promesse de Marie ? Les apparitions de Lourdes comme le Carême nous posent la même question, celle de l’espérance à laquelle notre Pape a consacré sa deuxième encyclique : où plaçons-nous notre espérance ? À quoi sommes-nous prêts pour entrer dans la grande espérance ? Marie et Bernadette ont aidé la paroisse de Lourdes en 1858. Qu’elles nous aident à vivre un Carême authentique : c’est ainsi que nous entrerons dans la vérité des apparitions.
07.10.07

Dimanche 7 octobre 2007 27ème dimanche du temps ordinaire
Fête de Notre Dame du Rosaire
Fête de la Congrégation des Missionnaires de la Charité
Lecture du livre d'Habacuc (1, 2-3 ; 2, 2-4)
« COMBIEN DE TEMPS, Seigneur, vais-je t'appeler au secours, et tu n'entends pas, crier contre la violence, et tu ne délivres pas !...
Alors le Seigneur me répondit : « Tu vas mettre par écrit la vision, ...Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, à son heure. Celui qui est insolent n'a pas l'âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité. »
Psaume 94
Aujourd'hui, ne fermons pas notre coeur, mais écoutons la voix du Seigneur !
...Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit.
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (1, 6-8. 13-14)
« FILS BIEN-AIMÉ, je te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t'ai imposé les mains. Car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison... »
Alléluia. Alléluia. Dieu nous a fait renaître d'une semence impérissable : sa parole vivante qui
demeure pour toujours. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 5-10)
« LES APÔTRES dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : »La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : »Déracine-toi et va te planter dans la mer » ; il vous obéirait...
De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : « Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que votre devoir. »
VIVRE L'ÉVANGILE CETTE SEMAINE ( pris dans Prions en Église )
Quand les événements du monde ou les aléas de nos histoires personnelles viennent ébranler nos convictions et troubler notre vision de Dieu, sachons, comme Habacuc, en faire le terreau de notre prière. Essayons de ne pas enfouir nos questions et de ne pas nous détourner de ce Dieu que nous ne comprenons plus. Et, tel le prophète, mettons-nous en position d'écoute vigilante pour « guetter ce que dira le Seigneur ». Ce qui suppose de prendre « le bouclier de la foi » (Ép 6, 16) et de ne pas fuir le combat spirituel. Peut-être entendrons-nous alors, que la promesse de Dieu de renouveler toute chose – à commencer par nous-même - « se réalisera certainement, mais au temps fixé », et « ne décevra pas ». Alors, même si son accomplissement « paraît tarder », sachons attendre et implorer la force de l'Esprit pour qu'il nous apprenne à vivre une espérance active, fondée sur la confiance et l'amour.
Soeur Emmanuelle Billoteau
ermite bénédictine
Hier, 1er samedi d'octobre, c'était la 1ère profession et le renouvellement annuel des voeux privés des Laïcs Missionnaires de la Charité dans de nombreuses parties du monde.
A Paris chez les soeurs Missionnaires de la Charité à la soup kitchen 60 rue de la Folie Méricourt,
Benoîte a prononcé ses 1ers voeux privés de LMC et Karine, Michèle, Jacqueline, Jean-Claude et moi avons renouvelé nos voeux au cours de la Messe présidée par notre Directeur Spirituel : le Père Philippe Pignel après une journée de récollection au 62 rue de la Folie Méricourt au couvent des soeurs M.C. Pour Jean-Claude et moi c'était la 20ème fois !
Le thème de la récollection le matin avec le Père Pignel portait sur le thème : « Viens, sois Ma lumière », paroles que Jésus a adressées à la bienheureuse Mère Teresa. Nous avons eu ensuite l'adoration du Saint Sacrement exposé avec confessions, le déjeûner : temps de partage puis la préparation des intentions de Prière Universelle pour la Messe et la répétition des chants. Puis
Soeur Anne Maylis a continué de nous parler pendant une heure de cet appel de Jésus : « Viens, sois Ma lumière » qui était également adressé à chacun d'entre nous...
Nous avons eu un autre temps d'adoration puis la Messe avec de nombreux participants de tout âge, pays, couleur et état de vie.
Ce furent des instants forts de partage, de communion, d'espérance, de joie, même si de nombreuses personnes vivaient de grandes souffrances.
Merci Seigneur !
En cette fête de Notre Dame du Rosaire, fête de toute la famille des Missionnaires de la Charité, nous nous souvenons tout particulièrement des paroles de Mère Teresa adressées aux Laïcs Missionnaires de la Charité le 2 mai 1990 :
« Mes chers Laïcs Missionnaires de la Charité
Priez toujours ensemble et vous resterez ensemble.
Soyez tout à Jésus à travers Marie.
Prions »
21.09.07

Seigneur, quand ma croix
devient lourde,
donne-moi la croix d'un autre à partager.
Quand je suis pauvre,
conduis-moi à quelqu'un dans le besoin.
Quand je n'ai pas de temps,
donne-moi quelqu'un que je puisse aider un instant.
Quand je suis humilié,
donne-moi quelqu'un dont j'aurai à faire l'éloge.
Mère Teresa
06.03.07
Ma belle-mère aurait aujourd'hui 97 ans. Joyeux anniversaire Marguerite et Quentin dont c'était l'anniversaire hier.
Nous avons appris la mort de Noël Copin, ancien directeur du journal La Croix, décédé dimanche matin 4 mars à l'âge de 77 ans des suites d'un cancer.
Nous nous souvenons de lui les jours de fêtes de l'association « Votre Ecole chez Vous », que nous avons connue grâce à une amie qui y enseigne et ensuite grâce à Olga, notre fille, qui en fit partie en tant qu'élève handicappée et malade. C'est une école à domicile pour les enfants malades ou avec un handicap de toutes sortes. Noël Copin en fut le Président à partir de 1995. Je me souviens en particulier d'une sortie à France Miniature. C'était un homme très tendre et attentionné avec tous ces enfants blessés dans leur corps et dans leur esprit. Nous rendons grâce pour tout ce qu'il a donné !
Ces derniers mots à ses proches furent : « PRIEZ ! PRIEZ! PRIEZ! ».
Prions pour lui et avec lui. Merci Noël
Aujourd'hui avec le « chapelet itinérant » nous sommes allés à Autouillet chez Danielle Vincent.
Évangile de Jésus Christ selon saint Mathieu (23, 1-12)
« ...Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »
Homélie du père Thomas Philippe O.P. prise dans Ephata
Dès le début du carême, Jésus nous incitait à faire l'aumône, prier et jeûner non « pour être vu des hommes », mais uniquement pour notre Père. Notre moi cherche toujours à être reconnu, il aime tout ce qui le met en avant, il se complaît dans les flatteries. N'ayons pas peur de demander la mort de ce moi, pour qu'enfin notre coeur puisse ressusciter avec Jésus. Regardons Marie, « humble servante du Seigneur », en qui s'est réalisée dans toute sa logique d'amour cette règle mystérieuse : Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé. Marie était immaculée et son Dieu pouvait d'emblée « regarder sa bassesse ».Nous qui sommes pécheurs, nous avons besoin d'être « abaissés », et pour cela l'humiliation est une très bonne école. Demandons à l'Esprit Saint de nous faire aimer les humiliations. Cessons de nous affliger de nos défauts, s'ils peuvent contribuer à nous humilier ; regrettons uniquement ce qu'il y a en nous de péché. On aime si peu être humilié ! C'est une des pratiques les plus difficiles ! Ne choisissons pas les humiliations, ne les recherchons pas, mais demandons à Dieu de nous donner celles dont nous avons besoin, et efforçons-nous de les vivre dans la joie ! L'humiliation est une grâce, elle nous « abaisse », mais si nous l'acceptons, elle nous plonge dans la miséricorde du coeur de Jésus, qui nous « élève » avec lui jusqu'au Père.

21.02.07

Chers frères et sœurs,
Le Mercredi des Cendres, que nous célébrons aujourd'hui, est pour nous, chrétiens, un jour particulier de recueillement et de réflexion. Nous entreprenons, en effet le chemin du Carême, fait d'écoute de la Parole de Dieu, de prière et de pénitence. Il s'agit de quarante jours au cours desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ, nous avons été sauvés du pouvoir du mal : en effet, le Christ, écrit l'apôtre Jean, s'est fait victime d'expiation pour nos péchés (cf. 1 Gn 2, 2), et saint Pierre ajoute : Il est mort pour les péchés une fois pour toutes (cf. 1 P 3, 18).
Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle, rétabli gratuitement dans la dignité d’enfant de Dieu. C'est pourquoi, dans la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la « première résurrection » (cf. Ap 20, 5; Rm 6, 1-11; Jn 5, 25-28). Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un « catéchuménat » renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de « redevenir » chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année : c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ. Saint Augustin a dit un jour que notre vie est un unique exercice du désir de s'approcher de Dieu, de devenir capables de laisser entrer Dieu dans notre être. « La vie tout entière du fervent chrétien — dit-il — est un saint désir ». S'il en est ainsi, au cours du Carême, nous sommes encouragés encore plus à arracher « de nos désirs les racines de la vanité » pour éduquer le cœur à désirer, c'est-à-dire à aimer Dieu. « Dieu : — dit encore saint Augustin — ces deux syllabes sont tout ce que nous désirons » (cf. Tract. in Iohn., 4). Et souhaitons que nous commencions réellement à désirer Dieu et ainsi, à désirer la vie véritable, l'amour lui-même et la vérité.
L'exhortation rapportée par l'évangéliste Marc retentit alors de manière ô combien opportune : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Le désir sincère de Dieu nous conduit à rejeter le mal et à accomplir le bien. Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ : notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir, et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ ; se convertir n'est pas un effort pour s'auto-réaliser, car l'être humain n'est pas l'archétype de son destin éternel. Ce n'est pas nous qui avons créé nos personnes. C'est pourquoi l'autoréalisation est une contradiction et est également trop peu pour nous. Nous avons une destination plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste précisément à ne pas se considérer les « créateurs » de soi-même et ainsi découvrir la vérité, car nous ne sommes pas les auteurs de nous-mêmes. La conversion consiste à accepter librement et avec amour de dépendre en tout de Dieu, notre véritable Créateur, de dépendre de l'amour. Ce n'est pas une dépendance mais la liberté. Se convertir signifie alors ne pas rechercher son succès personnel — qui est quelque chose qui passe — mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, « mon tout en tout ». Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.
J'ai voulu souligner l'immense amour que Dieu éprouve pour nous, dans le message pour le Carême, publié il y a quelques jours, afin que les chrétiens de chaque communauté puissent s'arrêter spirituellement, au cours du temps quadragésimal, avec Marie et Jean, le disciple bien-aimé, aux côtés de Celui qui, sur la Croix, a consommé pour l'humanité le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Oui, chers frères et sœurs, la Croix est la révélation définitive de l'amour et de la miséricorde divine également pour nous, les hommes et les femmes de notre époque, trop souvent distraits par des préoccupations et des intérêts terrestres et passagers. Dieu est amour, et son amour est le secret de notre bonheur. Cependant, pour entrer dans ce mystère d'amour il n'y a pas d'autre voie que celle de nous perdre, de nous donner, la voie de la Croix. « Si quelqu'un veut marcher derrière moi — dit le Seigneur —, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive » (Mc 8, 34). Voilà pourquoi la Liturgie quadragésimale, alors qu'elle nous invite à réfléchir et à prier, nous incite à valoriser davantage la pénitence et le sacrifice, pour rejeter le péché et le mal et vaincre l'égoïsme et l'indifférence. La prière, le jeûne et la pénitence, les œuvres de charité envers nos frères deviennent ainsi les sentiers spirituels à parcourir pour retourner à Dieu, en réponse aux appels répétés à la conversion contenus également dans la liturgie d'aujourd'hui (cf. Jl 2, 12-13; Mt 6, 16-18).
Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à « redonner », à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l'Eglise antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps « eucharistique » au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
Bon Carême à tous!
19.02.07
2007-02-13
Message de carême de Benoît XVI :
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37)
CARÊME 2007, MESSAGE DE BENOÎT XVI
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé.» (Jn 19, 37)
Chers frères et sœurs!
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. » (Jn 19, 37). C’est le thème biblique qui guidera cette année notre réflexion quadragésimale. Le Carême est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l’Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Aussi, avec une participation plus fervente, nous tournons notre regard, en ce temps de pénitence et de prière, vers le Christ crucifié qui, en mourant sur le Calvaire, nous a révélé pleinement l’amour de Dieu. Je me suis penché sur le thème de l’amour dans l’encyclique « Deus caritas est », en soulignant ses deux formes fondamentales : l’agape et l’eros.
L’amour de Dieu : agape et eros.
Le terme agape, que l’on trouve très souvent dans le Nouveau Testament, indique l’amour désintéressé de celui qui recherche exclusivement le bien d’autrui ; le mot eros, quant à lui, désigne l’amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l’union avec l’aimé.
L’amour dont Dieu nous entoure est sans aucun doute agape. En effet, l’homme peut-il donner à Dieu quelque chose de bon qu’Il ne possède pas déjà ? Tout ce que la créature humaine est et a, est un don divin : aussi est-ce la créature qui a besoin de Dieu en tout. Mais l’amour de Dieu est aussi eros. Dans l’Ancien Testament, le Créateur de l’univers montre envers le peuple qu’il s’est choisi une prédilection qui transcende toute motivation humaine. Le prophète Osée exprime cette passion divine avec des images audacieuses comme celle de l’amour d’un homme pour une femme adultère (3, 1-3) ; Ézéchiel, pour sa part, n’a pas peur d’utiliser un langage ardent et passionné pour parler du rapport de Dieu avec le peuple d’Israël (16, 1-22). Ces textes bibliques indiquent que l’eros fait partie du cœur même de Dieu : le Tout-puissant attend le « oui » de sa créature comme un jeune marié celui de sa promise.
Malheureusement, dès les origines, l’humanité, séduite par les mensonges du Malin, s’est fermée à l’amour de Dieu, dans l’illusion d’une impossible autosuffisance (Jn 3, 1-7). En se repliant sur lui-même, Adam s’est éloigné de cette source de la vie qu’est Dieu lui-même, et il est devenu le premier de « ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (Hb 2, 15).
Dieu, cependant, ne s’est pas avoué vaincu, mais au contraire, le « non » de l’homme a été comme l’impulsion décisive qui l’a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice.
La Croix révèle la plénitude de l’amour de Dieu.
C’est dans le mystère de la Croix que se révèle pleinement la puissance irrésistible de la miséricorde du Père céleste. Pour conquérir à nouveau l’amour de sa créature, Il a accepté de payer un très grand prix : le sang de son Fils Unique. La mort qui, pour le premier Adam, était un signe radical de solitude et d’impuissance, a été ainsi transformée dans l’acte suprême d’amour et de liberté du nouvel Adam.
Aussi pouvons- nous bien affirmer, avec Maxime le Confesseur, que le Christ « mourut, si l’on peut dire, divinement parce que il mourut librement » (Ambigua, 91, 1956). Sur la Croix, l’eros de Dieu se manifeste à nous. Eros est effectivement – selon l’expression du Pseudo-Denys – cette force « qui ne permet pas à l’amant de demeurer en lui-même, mais le pousse à s’unir à l’aimé » (De divinis nominibus, IV, 13 : PG 3, 712). Existe-t-il plus « fol eros » (N. Cabasilas, Vita in Christo, 648) que celui qui a conduit le Fils de Dieu à s’unir à nous jusqu’à endurer comme siennes les conséquences de nos propres fautes ?
« Celui qu’ils ont transpercé »
Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l’amour de Dieu, un amour dans lequel Eros et Agapè, loin de s’opposer, s’illuminent mutuellement. Sur la Croix c’est Dieu lui-même qui mendie l’amour de sa créature : Il a soif de l’amour de chacun de nous. L’apôtre Thomas reconnut Jésus comme « Seigneur et Dieu » quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n’est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l’expression la plus émouvante de ce mystère de l’amour.
On pourrait précisément dire que la révélation de l’eros de Dieu envers l’homme est, en réalité, l’expression suprême de son agape. En vérité, seul l’amour dans lequel s’unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit : « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d’accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s’agit de correspondre à un tel amour pour ensuite s’engager à le communiquer aux autres : le Christ « m’attire à lui » pour s’unir à moi, pour que j’apprenne à aimer mes frères du même amour.
Le sang et l’eau.
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé ». Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d’où jaillissent « du sang et de l’eau » (Jn 19, 34) ! Les Pères de l’Église ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie. Avec l’eau du Baptême, grâce à l’action du Saint Esprit, se dévoile à nous l’intimité de l’amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l’étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3,14). Le sang, symbole de l’amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique : « L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus… nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande » (Encyclique Deus caritas est, 13).
Nous vivons alors le Carême comme un temps « eucharistique », dans lequel, en accueillant l’amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole. Contempler « celui qu’ils ont transpercé » nous poussera de cette manière à ouvrir notre cœur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l’être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d’exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l’abandon de tant de personnes.
Le Carême est pour chaque chrétien une expérience renouvelée de l’amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour « redonner » au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques.
Marie, Mère du Bel Amour, tu nous guides dans ce chemin du Carême, chemin d’authentique conversion à l’amour du Christ.
A vous, chers frères et sœurs, je souhaite un chemin du Carême profitable, et je vous adresse affectueusement à tous une spéciale Bénédiction Apostolique.
Du Vatican, le 21 novembre 2006.
BENEDICTUS PP. XVI
Anniversaires:
Dimanche 18 février, nous avons souhaité à la maison les 35 ans de Vincent :déjà, avec Jenny, Eirik, Olga et Romain revenu de Londres pour le week end ( et qui s'est fait mal au genou en jouant au foot samedi : genou gonflé...)
Aujourd'hui Jessy s'est fait opéré d'un genou : ligaments...
On est dans les problèmes de genoux : à genoux !
Jean : « silence radio » s'est reconnecté !
Karine H. a fêté ses 50 ans et surtout la fête de sainte Bernadette.