04.03.07

Chaque année, en ce temps de carême, la liturgie propose à notre réflexion le récit de la Transfiguration, selon Matth, Marc ou Luc. Remarquons tout d'abord, que Luc ne parle pas de transfiguration comme les autres Évangélistes parce qu'il s'adresse à de païens qui développent des théories sur la métamorphose, une transformation de notre corps, c'est une autre manière d'exprimer unr transfiguration, aussi écrit-il : « Son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. » Jésus homme, c'est la face visible du Dieu invisible. Dieu, on ne peut pas le voir, mais des hommes ont vu Jésus. A la Transfiguration Jésus dévoile en partie sa véritable identité. A la veille d'événements douloureux, la Transfiguration de Jésus, c'est un réconfort pour les disciples d'autant plus que Pierre vient de signifier qu'il n'accepte pas la mort de Jésus. Pour les trois disciples, la Transfiguration est une expérience mystique qui place Jésus dans la lignée de Moïse : la Loi, et d'Elie : le prophète. Et comme au baptême, il y a la voix du Père qui se fait entendre, mais ici, il ajoute : « écoutez-le. ».Jésus nous a donné la charte de la nouvelle alliance qui se résume dans un mot « aimer ». Il a bien dit qu'il ne venait pas abolir la loi ou les prophètes symbolisés à la Transfiguration par Moïse et Elie, mais les parfaire. La Transfiguration prépare les apôtres au sacrifice de la Croix, signe de la nouvelle alliance, la liturgie de ce jour nous rappelle la première alliance conclue entre Dieu et Abraham.
Dieu s'est révélé à Abraham et lui a dit de partir de Ur en Chaldée pour aller en pays de Canaan. Abraham a exprimé sa confiance en Dieu, Dieu lui a fait des promesses, en particulier de multiplier sa descendance, une descendance aussi nombreuse que les étoiles. Mais comment d'une manière concrète Abraham va-t-il comprendre que Dieu réalisera ses promesses. Dieu va faire alliance avec lui à la manière de l'époque, on sacrifie des animaux, on les partage en deux et chaque contractant passe au milieu des animaux, ce qui signifie : « si je ne tiens pas ma promesse, que je sois partagé en deux comme ces animaux. » Et voilà qu'Abraham est frappé d'un mystérieux sommeil et pendant ce sommeil, le feu divin passe au milieu des animaux. Dieu s'est engagé d'une manière unilatérale. Dieu fait en quelque sorte irruption dans le monde humain, il sera présent tout au long de l'histoire des descendants d'Abraham. Jésus à la Transfiguration prépare la nouvelle alliance qui élèvera l'homme à la dignité de fils de Dieu pour le conduire au royaume des cieux.
C'est pour cela que saint Paul pouvait écrire aux chrétiens de Philippe: « nous sommes citoyens des cieux » et Jésus transformera nos pauvres corps en son corps glorieux, le corps glorieux c'est son corps ressuscité au matin de Pâques et non le corps de la Transfiguration où il a laissé apparaître sa divinité, dans une vision exceptionnelle.Citoyens des cieux, nous ne devons pas nous comporter en ennemis du Christ et vivre en matérialiste, on pourrait parler des deux cités, mais n'oublions pas que si nous marchons vers la cité des cieux, nous sommes dans la cité terrestre, sans nous y attacher et faire le but de notre vie, mais en y travaillant à mettre plus de justice, de paix, d'amour, de partage, et en y annonçant le royaume de Dieu.
Au milieu des épreuves, renouvelons notre confiance en Dieu, si nous ne sommes pas toujours fidèles à l'Alliance, lui est toujours fidèle et nous attend comme le Père de l'enfant prodigue. Jésus restera toujours un peu mystérieux pour nous, comme il l'a été pour les apôtres. Il est important que nous fassions une expérience de Jésus, il y a des signes au cours de la vie qui sont un véritable contact avec lui, une rencontre en vérité. Le carême peut être un temps privilégié pour cette expérience, aller au désert ou sur la montagne pour parler à Dieu, c'est la prière. Lors de la Transfiguration, Jésus a été sur la montagne pour prier et c'est pendant qu'il priait que son visage devint tout autre. Il y a des personnes qui sont d'une certaine manière transfigurées lorsqu'elle prient, et leur attitude invite à la prière, cela arrive même à des enfants, et à des tout petits.
« Si vous ne ressemblez à ces petits enfants ». Soyons ici-bas des citoyens des cieux.
31.12.06

Lorsque, en 1993, j'ai été en Terre Sainte avec Mgr Thomas et le ministres institués, prêtres, diacres et leurs épouses, on a pu assister, devant le Mur des lamentations à une Bar-Mitzva ; des hommes en grande tenue de prière se réunissent autour d'un enfant ( 12 ans accomplis ) qui devient responsable, c'est à dire adulte. Il a mis le talit (un châle), voile de la prière publique, les téphilim (phylactères) qu'il mettra sur le front et le bras gauche, le rouleau de la Loi, le jeune en lit un passage, on chante, on scande en battant des mains, les femmes à l'écart poussent des cris dans le genre de « you-you ». C'est la fête qui correspond un peu à notre Communion Solennelle. J'imagine volontiers que c'est peut-être à une fête semblable que fait allusion St Luc dans le récit de l'Evangile de ce jour bien qu'il dise que c'est pour la fête de Pâques. Et c'est au retour alors que les hommes et les femmes marchent en groupes séparés, et les garçons surtout après la Bar-Mitzva sont plutôt avec les hommes, que Joseph et Marie ne retrouvent pas Jésus à l'étape du soir. On comprend leur angoisse. Vous, pères et mères de famille , imaginez qu'un de vos enfants disparaisse. Et en fait cela arrive assez souvent, et nous voyons tous les services, hommes, hélicoptères et chiens, mis en oeuvre pour retrouver l'enfant perdu, sans compter la diffusion de photos, les appels sur les ondes. Il n'y avait rien de tous ces services et techniques au temps de Jésus, simplement ce qu'on peut appeler le téléphone arabe, alors, imaginez, pendant 3 jours ils l'ont cherché cet enfant dont ils connaissaient l'origine particulière, et que Dieu leur avait confié. En écrivant 3 jours, sans doute Luc pensait aux 3 jours dans le tombeau et à cette réflexion « pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ». C'est une réponse semblable que Jésus fait à ses parents « comment se fait-il que vous m'ayez cherché? Ne le saviez-vous pas, c'est chez mon Père que je dois être ». Eh oui, Dieu passe avant les parents, Jésus semble vouloir marquer les distances, il s'étonne qu'on le cherche. Et cependant, il est reparti avec eux, et l'Évangéliste a soin de nous dire qu'il leur était soumis, mais on comprend que Marie garde tous ces évènements dans son coeur, comme à Noël et elle a du en faire part à Luc qui nous rapporte cet événement. Avec nos connaissances catéchétiques et théologiques, et le credo de Nicée-Constantinople, on peut se demander pourquoi Marie n'a pas compris qui était Jésus, elle qui était à l'origine du mystère de l'Incarnation, comme on vient de le rappeler en fêtant Noël. Ce mystère, elle vivait au quotidien et le découvrait au fur et à mesure des évènements . Dieu a engagé Marie sur la voie royale, mais il ne la met pas à l'abri des surprises de la route. Pour Joseph et Marie, comme pour nous, la Foi est une aventure. Et en vivant leur vie de famille comme tous les foyers, ils éprouvent, comme tout croyant, la difficulté de lire dans la foi telle situation concrète surtout si elle est imprévue et complexe. Avec leurs difficultés, Joseph et Marie collaborent à l'oeuvre du salut.
Et pour accomplir cette oeuvre de salut Jésus quittera sa famille « l'homme quittera son père et sa mère » est-il écrit au début de la Bible, que ce soit pour fonder une famille ou pour un don à Dieu. Anne avait consacré son enfant Samuel à à Dieu, nous a rappelé la première lecture. Jésus, lui, est Fils de Dieu et Dieu lui-même, il était venu parmi nous pour accomplir une mission. Et aujourd'hui, il y a des enfants qui quittent leur famille pour se donner entièrement à Dieu. Et il arrive que des parents acceptent difficilement ce départ et on oublie, peut-être parce que l'enfant est trop programmé, que l'arrivée d'un enfant dans une famille, c'est un don de Dieu et qu'on peut lui donner celui qu'il a donné. St Jean dans sa 1ère lettre dont on vient de lire un passage, rappelle l'amour de Dieu, et l'amour que nous devons avoir les uns pour les autres, et d'abord en famille, c'est un lien d'amour qui unit les époux qui se sont choisis, mais les enfants n'ont pas choisi leurs parents et les frères et soeurs ne se choisissent pas, c'est l'amour qui doit faire le lien, comme il doit le faire entre tous les hommes. Le geste de paix doit exprimer cet amour des uns pour les autres.
26.12.06

NOËL 2006 : L' événement qui rassemble : une naissance, quelle que soit la manière de fêter Noël : manière païenne, matérialiste, il s'agit alors d'une vieille et belle légende. Manière humaine, il s'agit de la naissance de Jésus fondateur d'une secte qui dure depuis 2000 ans ! Manière chrétienne, ce doit être la nôtre, c'est-à-dire l'anniversaire de la Naissance du Fils de Dieu fait homme, le Messie promis et attendu depuis longtemps. Dans un passé lointain, Dieu a parlé par les prophètes, à Noël, Dieu vient lui-même nous parler. Noël rassemble la famille humaine, la famille chrétienne. Noël : une naissance qui a marqué l'humanité mais qui est pratiquement passée inaperçue au moment même sauf auprès de bergers et de rois Mages. On s'occupait des grands de ce monde, Jésus a-t-il été recensé ? 2000 ans après on parle de Jésus, et pas des grands. Le Magnificat, dit bien, « il renverse les puissants, il élève les humbles. » Si au 19ème on a essayé de faire oublier Jésus, à la fin du 20ème Jésus inquiète, il suffit de regarder les nombreuses publications, films, vidéo-cassettes qui le concernent. On démontre l'historicité de Jésus ou on la conteste. Ce sont les Evangiles auxquels nous croyons qui nous permettent de dire que Jésus est le Fils de Dieu. Ne demandons pas à des historiens de démontrer l'In carnation du Fils de Dieu, et sa naissance miraculeuse. Matthieu démontre aux Juifs que Jésus est le Messie promis, né d'une vierge, et nous venons d'entendre le texte de Luc qui écrit pour les Grecs, et qui veut aller à l'origine des choses : Jésus fruit de l'Esprit-Saint, né de la Vierge Marie est Fils du Dieu Très Haut. Pierre arrivera à cet acte de Foi : « tu es le Messie, le Fils du Dieu Vivant » et Jésus lui répondra : « Heureux es-tu car cette révélation t'est venue de mon Père ». La mémoire de cet homme nommé Jésus né en Palestine a été transmise par les premiers disciples et les communautés chrétiennes et consigné dans les Evangiles. Des historiens païens de l'époque ont parlé d'un certain Jésus. Les biographies de Jésus ne sont pas des preuves de la Foi Chrétienne, aujourd'hui des chrétiens n'acceptent pas tous les articles du Credo, dès les premiers siècles la divinité de Jèsus a été niée par la grande hérésie d'Arius et l'Eglise a con voqué le Concile de Nicée pour mettre les choses au point. Pour ses contemporains, Jésus est un pauvre, né loin de chez lui et ce sont des méprisés, des exclus de la société qui sont informés les premiers. Quel contraste entre la puissance de l'empereur et Dieu dans ce nouveau-né si fragile, quel contraste entre le palais impérial et la crèche. Jésus ne vient pas résoudre nos problèmes, il vient les partager, à nous de les résoudre. Noël aujourd'hui, c'est nous retrouver en famille, penser aux plus pauvres, aux isolés, aux malades, à la misère des pays en guerre. A l'occasion de Noël beaucoup d'organismes ont essayé d'atténuer un peu la souffrance des hommes. Qu'avons-nous fait et que pouvons- nous faire ? Ce devrait être Noël tous les jours. Que Noël soit une fête de joie, qu'elle nous apporte un peu de chaleur et surtout qu'elle nous révèle Jésus Fils de Dieu, Lumière des hommes. ».
10.12.06

Dimanche 10 Décembre
L'Avent est un temps de préparation à un avénement qui est double: des prophètes de l'Ancien
Testament pensent à la venue du Messie attendu ; un signe, c'est le retour de exilés à Jérusalem dont parle aujourd'hui le prophète Baruch : « Jérusalem, quite ta robe de tristesse...et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours...Debout, Jérusalem! ...vois tes enfants rassemblés du levant au couchant par la parole du Dieu Saint. »
Le deuxième avènement, c'est la fin des temps, Jésus nous en parlait dans l'Évangile de dimanche dernier.
L'Évangile de ce jour nous parle de Jean le Baptiste et le situe dans le temps. Il est envoyé pour préparer ses compatriotes à la venue du Messie, et il les invite à la conversion en proposant un baptême qui sera le baptême dit de pénitence. St Luc reprend les paroles du prophète Baruch pour déterminer la mission de Jean le Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. »
Aujourd'hui, pendant ce temps de l'Avent, nous pensons plus spécialement au temps où l'humanité attendait le Sauveur promis et nous nous préparons à fêter l'anniversaire de sa venue à Noël. Le texte de l'Évangile cite le prophète Isaïe qui invitait son peuple à préparer le chemin du Seigneur, c'est à dire à se préparer à le recevoir. Aujourd'hui, la liturgie, en proposant à notre réflexion ce passage de l'Évangile, veut nous inviter à nous préparer au retour du Seigneur à la fin des temps et comme il faut toujours être prêt, c'est aujourd'hui qu'il faut nous préparer à recevoir le Seigneur. On peut même dire qu'il va venir au milieu de nous par l'Eucharistie, et si nous communions, il vient en nous sous forme de nourriture qui nous soutient dans notre marche vers Dieu. Il faut donc toujours se préparer à le recevoir.
«Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. »Cette invitation d'Isaïe s'adressait d'abord aux déportés d'Israël car bientôt leur captivité va être terminée, et si parmi vous il y a d'anciens prisonniers de guerre ou des déportés, vous comprenez mieux ce qu'est ce retour, alors il faut tout faire pour faciliter le retour, supprimer les obstacles, faire en sorte une route droite et plane dans le désert. Et sans doute le Psaume 125 qui vient d'être lu à la suite du texte de Baruch qui fait allusion au même événement, a-t-il été composé à ce moment là ou chanté sur le chemin du retour « Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve!... nous poussions des cris de joie, on disait parmi les nations : « Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous ...Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. »
« Préparez le chemin du Seigneur », cela commence par la catéchèse qui prépare le chemin du Seigneur au milieu des plus jeunes ou invite les jeunes à suivre le chemin du Seigneur. Cela doit commencer dès le plus jeune âge en famille,certains disent même que l'enfant est déjà marqué avant sa naissance par la pensée et la volonté de sa maman. Il y a ensuite dans les organisations paroissiales , l' éveil à la Foi, le catéchisme du primaire, l'Aumônerie des colléges qui continue dans le second cycle, et qui ne s'arrête pas là,: il y a des groupes d'aumônerie dans les grandes écoles, il y a aussi les mouvements de jeunes et d'adultes dans le secteur, il y a pour les retraités le Mouvement Chrétien des Retraités. Il y a aussi des groupes de prière et tous, jusqu'au dernier instant de notre vie , on approfondit notre connaissance de Dieu et on se prépare à sa venue. Vous avez entendu parler de la lettre aux catholiques de France, du rapport de Mgr Dagens : « proposer la Foi dans la société actuelle. » C'est tout le but de la mission de l'Église donc de chacun d'entre nous, puisque depuis notre baptême, nous sommes prophètes, tous nous devons nous sentir concernés comme témoins.
Pour préparer le chemin du Seigneur, voyons ce que chacun d'entre nous peut faire : pour la préparation de Noël pas de problème: tout l'environnement nous y invite, pensons tout de même aux problèmes financiers, nous savons qu'un certain nombre d'associations religieuses ou laïques pensent aux plus démunis,: dimanche prochain il y aura à la salle de la Bonnette à La Queue lez Yvelines un repas spectacle organisé par le Secours Catholique de notre secteur.
Préparer Noël : voyons comment nous pouvons apporter paix et joie autour de nous. Et souhaitons que se réalise en Israël et partout dans le monde ces paroles prophétiques de Baruc: « Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice. »