14.11.07
Samedi 10 novembre 2007 Saint Léon le Grand, pape et docteur de l'Église
Homélie de saint Ambroise sur le bien de la mort, ( prise dans l'office des lectures du samedi de la 31ème semaine dans la Liturgie des Heures, que nous avons lue avec les LMC pendant l'adoration chez les Srs M.C., et qui nous a interpellés.)
« Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui »
L'Apôtre dit: Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Puis, pour nous apprendre qu'il y a une mort dans cette vie, et une mort qui est bonne, il nous exhorte à porter la mort de Jésus dans notre corps ; car celui qui a en lui la mort de Jésus aura aussi la vie de Jésus dans son corps.
Que la mort agisse donc en nous, pour que la vie aussi y agisse. Cette vie-là est bonne après la mort, elle est bonne après la victoire, elle est bonne quand le combat est terminé, si bien que la loi de la chair ne pourra plus combattre la loi de l'esprit ; alors il n'y aura plus en nous la contradiction apportée par ce corps de mort, mais il y aura dans ce corps de mort la victoire. Et je me demande moi-même si cette mort-là n'aurait pas plus de force que la vie. Mais oui, je suis poussé par l'autorité de l'Apôtre, qui dit : La mort est à l'oeuvre en nous, mais la vie en vous. La mort d'un seul a engendré la vie de combien de peuples! C'est pourquoi saint Paul enseigne que ceux qui vivent ici-bas doivent désirer cette mort-là, pour que la mort du Christ transparaisse dans notre corps. Cette mort-là, c'est la mort bienheureuse par laquelle l'homme extérieur tombe en ruines pour que l'homme intérieur se renouvelle, et notre demeure terrestre se détruit pour que notre habitation céleste nous soit ouverte.
Il imite donc la mort, celui qui s'éloigne des relations de la chair et se débarrasse de ces liens dont le Seigneur te dit, par le prophète Isaïe : Défais tous les liens injustes, délie les obligations nées de contrats imposés, libère les opprimés et détruis toutes les fraudes iniques.
Le Seigneur a souffert d'être affronté à la mort afin de faire disparaître la faute. Mais pour que la nature ne trouve pas son achèvement dans la mort, la résurrection des morts a été accordée. C'est ainsi que, la mort mettant fin à la faute, la résurrection ferait subsister la nature.
Aussi cette mort est-elle un passage pour tous les hommes. Il faut que tu passes constamment : passage de la corruption à l'incorruption, de la mortalité à l'immortalité, des agitations à la tranquillité. Ne sois pas heurté par le nom de la mort, mais réjouis-toi pour les bienfaits d'un heureux passage. Qu'est-ce que la mort, sinon l'ensevelissement des vices, le surgissement des vertus? C'est pourquoi il est dit : Que mon âme meure parmi les âmes des justes, c'est à dire : qu'elle soit ensevelie pour enterrer ses vices, et qu'elle obtienne la grâce des justes qui portent la mort du Christ dans leur corps et dans leur âme.
Par son étrange et fulgurante interprétation du Calvaire, Rembrandt provoque une émotion brusque chez le spectateur projeté soudain dans un univers visionnaire, très émotionnel. L’estampe des Trois Croix apparaît comme une œuvre inspirée. L’impression de surnaturel créée par la violence du clair-obscur, du graphisme, des variations successives de la lumière et des ténèbres, par l’épouvante et le désarroi qui saisit la foule, par le chaos qui règne et la sensation d’intemporalité, projette ses effets vers l’extérieur. C’est d’une manière synthétique, et cependant dans un style pictural, que Rembrandt conçoit cette représentation de la mort du Christ en s’appuyant sur des artifices jusqu’à l’abstraction. Son œuvre atteint un sommet de l’art.
Il situe la scène dans un triangle de lumière et dispose les participants en demi-cercle au pied des trois croix, sur un vaste plateau où le spectateur est invité à pénétrer. La profondeur est rendue par des pans d’obscurité obliques, ouverts vers l’extérieur, de part et d’autre du cône de clarté dont la source est située au-delà de la feuille. Le Christ est l’élément central de la composition, entouré du bon larron à sa droite et du mauvais larron à sa gauche. Marie-Madeleine éplorée enserre la croix ; à ses côtés, à droite, saint Jean se tient la tête dans les mains, désespéré ; devant lui les saintes femmes soutiennent Marie. Le centurion converti et repenti, descendu de cheval, s’est agenouillé devant Jésus. À la droite du Christ se tiennent l’armée romaine immobile et la foule agitée dans des attitudes diverses, exprimant souvent la douleur : une personne se cache le visage, une autre se jette à terre – il s’agit peut-être de Simon de Cyrène –, au premier plan, soutenue par deux hommes. Habituellement, ces comportements ne sont pas figurés. Dans l’angle inférieur droit, une caverne s’ouvre sur des ténèbres.
(commentaire pris sur le site de la B.N.F.)