21.02.07

Chers frères et sœurs,
Le Mercredi des Cendres, que nous célébrons aujourd'hui, est pour nous, chrétiens, un jour particulier de recueillement et de réflexion. Nous entreprenons, en effet le chemin du Carême, fait d'écoute de la Parole de Dieu, de prière et de pénitence. Il s'agit de quarante jours au cours desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ, nous avons été sauvés du pouvoir du mal : en effet, le Christ, écrit l'apôtre Jean, s'est fait victime d'expiation pour nos péchés (cf. 1 Gn 2, 2), et saint Pierre ajoute : Il est mort pour les péchés une fois pour toutes (cf. 1 P 3, 18).
Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle, rétabli gratuitement dans la dignité d’enfant de Dieu. C'est pourquoi, dans la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la « première résurrection » (cf. Ap 20, 5; Rm 6, 1-11; Jn 5, 25-28). Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un « catéchuménat » renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de « redevenir » chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année : c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ. Saint Augustin a dit un jour que notre vie est un unique exercice du désir de s'approcher de Dieu, de devenir capables de laisser entrer Dieu dans notre être. « La vie tout entière du fervent chrétien — dit-il — est un saint désir ». S'il en est ainsi, au cours du Carême, nous sommes encouragés encore plus à arracher « de nos désirs les racines de la vanité » pour éduquer le cœur à désirer, c'est-à-dire à aimer Dieu. « Dieu : — dit encore saint Augustin — ces deux syllabes sont tout ce que nous désirons » (cf. Tract. in Iohn., 4). Et souhaitons que nous commencions réellement à désirer Dieu et ainsi, à désirer la vie véritable, l'amour lui-même et la vérité.
L'exhortation rapportée par l'évangéliste Marc retentit alors de manière ô combien opportune : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Le désir sincère de Dieu nous conduit à rejeter le mal et à accomplir le bien. Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ : notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir, et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ ; se convertir n'est pas un effort pour s'auto-réaliser, car l'être humain n'est pas l'archétype de son destin éternel. Ce n'est pas nous qui avons créé nos personnes. C'est pourquoi l'autoréalisation est une contradiction et est également trop peu pour nous. Nous avons une destination plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste précisément à ne pas se considérer les « créateurs » de soi-même et ainsi découvrir la vérité, car nous ne sommes pas les auteurs de nous-mêmes. La conversion consiste à accepter librement et avec amour de dépendre en tout de Dieu, notre véritable Créateur, de dépendre de l'amour. Ce n'est pas une dépendance mais la liberté. Se convertir signifie alors ne pas rechercher son succès personnel — qui est quelque chose qui passe — mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, « mon tout en tout ». Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.
J'ai voulu souligner l'immense amour que Dieu éprouve pour nous, dans le message pour le Carême, publié il y a quelques jours, afin que les chrétiens de chaque communauté puissent s'arrêter spirituellement, au cours du temps quadragésimal, avec Marie et Jean, le disciple bien-aimé, aux côtés de Celui qui, sur la Croix, a consommé pour l'humanité le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Oui, chers frères et sœurs, la Croix est la révélation définitive de l'amour et de la miséricorde divine également pour nous, les hommes et les femmes de notre époque, trop souvent distraits par des préoccupations et des intérêts terrestres et passagers. Dieu est amour, et son amour est le secret de notre bonheur. Cependant, pour entrer dans ce mystère d'amour il n'y a pas d'autre voie que celle de nous perdre, de nous donner, la voie de la Croix. « Si quelqu'un veut marcher derrière moi — dit le Seigneur —, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive » (Mc 8, 34). Voilà pourquoi la Liturgie quadragésimale, alors qu'elle nous invite à réfléchir et à prier, nous incite à valoriser davantage la pénitence et le sacrifice, pour rejeter le péché et le mal et vaincre l'égoïsme et l'indifférence. La prière, le jeûne et la pénitence, les œuvres de charité envers nos frères deviennent ainsi les sentiers spirituels à parcourir pour retourner à Dieu, en réponse aux appels répétés à la conversion contenus également dans la liturgie d'aujourd'hui (cf. Jl 2, 12-13; Mt 6, 16-18).
Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à « redonner », à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l'Eglise antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps « eucharistique » au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
Bon Carême à tous!

Mercredi des Cendres 2007
Le Carême, un temps de printemps pour nos âmes
Le mot Lent : Carême est un ancien mot pour printemps. Le temps de Carême est un temps pour nos vies personnelles d'apparition d'une nouvelle vie et de disparition des vieilles attitudes figées. C'est un temps pour défricher le sol, pour débarrasser les détritus , pour tailler. C'est un temps pour se préparer au grand événement pascal.
Le Carême c'est six semaines. Il commence avec le mercredi des Cendres en nous proposant de construire ce temps saint sur la charité (les oeuvres de miséricorde, l'aumône), la prière et la pénitence. C'est l'ordre proposé par Jésus dans l'Évangile du Mercredi des Cendres. Le temps de Carême, par conséquent, avec sa riche liturgie, se construit sur et autour de ces trois thèmes fondamentaux. Ce sont les éléments de base de la vie chrétienne, mais ils sont mis en valeur spécialement pendant le Carême.
Jésus connut ce temps de réflexion que ces quarante jours de Carême nous présentent. Jésus a fait ses nouveaux choix finaux, définitifs dans le vaste désert de silence, de solitude et de sécheresse de Judée. Il pensa à l'orientation de sa vie, à la présence du Père, à faire fidèlement la volonté de son Père, à l'utilisation de son temps, à son pouvoir et à ses dons personnels.
Remarquez, cela aurait pu être une terrible tentation pour Jésus au cours de sa vie terrestre d'utiliser son pouvoir selon sa convenance, d'abuser de ses dons et de devenir ainsi un héros mondial aux yeux des hommes...ce qu'il n'a jamais fait, même pas une fois. Jésus ne voulut être ni un héros mondial, ni un politicien; il voulut être seulement un guide religieux qui était envoyé par le Père pour nous montrer le chemin vers le ciel. « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »(Jn 3, 16-17).
Le lieu qu'il choisit était un désert aride, loin de tout et de tous; et cela aussi ne fut pas pour un jour ou deux, mais pour une longue période de quarante jours.
Le moyen qu'il choisit pour arriver à y voir vraiment clair dans ses convictions fut la prière intense, avec des sortes effrayantes de solitude et de jeûne...qui durant sa vie publique l'ont fait se briser et se donner totalement aux autres, pour satisfaire la faim et la soif du coeur, de l'esprit, de l'âme et du corps humain. Cela il put le faire seulement parce qu'il appartenait totalement à son Père, sans condition, sans limites, inconditionnellement. De cette longue retraite que fit Jésus, il sortit armé du pouvoir du Saint Esprit. En même temps il devint aussi conscient de la présence et du pouvoir apparent du démon. Satan est vraiment trompeur et faux. Ses suggestions ne peuvent jamais être une aide à la longue. « Il est le père du mensonge ». Il n'y a ni bonté ni aucune bonne foi en lui. Il est totalement mauvais. Cependant, il est extrêmement intelligent pour égarer les gens à travers ses machinations et ses supercheries insidieuses. Il peut venir à nous en ange de lumière pour nous tromper au moment opportun, quand peut-être nous sommes fatigués, découragés, affamés ou faibles dans notre corps, notre esprit et notre âme. Le démon n'a pas honte. Il continue à tourmenter les âmes faibles, étudiant très soigneusement et attentivement les points faibles, les moments et les lieux. Il connaît chacun de nous mieux que nous nous connaissons nous-mêmes.
Imaginez ce qu'il fit à Jésus dans le désert au bout de quarante jours de jeûne et de prière. Les évangiles synoptiques nous rendent compte de ce que satan a essayé de faire avec Jésus dans le désert (Mt 4, 1-11; Mc 1, 12-13; Lc 4,1-13) et sur la Croix. (Mc 15, 31-32).
Là il n'a pas pu faire avec Jésus ce qu'il a fait avec Eve dans le jardin, quand elle regardait le fruit défendu. Écoutez ce que dit le livre de la Genèse: « La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux, qu'il avait un aspect agréable et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence. Elle prit de ce fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. » (Gn 3,6).
Par contre, nous voyons Jésus , qui fut sérieusement tenté, pas une fois mais trois fois en peu de temps, mais sans aucun succès. Cela vaut la peine de remarquer comment St Luc le présente à la fin des trois tentations, quand satan perdit complètement sa bataille contre Jésus: « Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé » (Lc 4,13).
A cet égard le document « Vita Consecrata » nous exhorte, en disant: «Il est aussi nécessaire de déceler et de surmonter certaines tentations qui se présentent parfois, par ruse diabolique, sous les apparences du bien... »(Vita Consecrata 38, 3).
Le Carême est un temps de plus de:
1.SOLITUDE: la solitude du désert afin de contempler avec Marie le visage défiguré de Jésus.
2.SILENCE: « L'appel à la sainteté ne peut être entendu et suivi que dans le silence de l'adoration devant la transcendance infinie de Dieu... »(Vita Consecrata 38)
.
3.RENONCEMENT: infuser dans notre Communauté et en moi l'esprit de prière, de renoncement de soi et de charité.
4.PAIX: fais de moi un canal de ta paix.
5.JOIE: là où il y a la tristesse, que j'apporte la joie.
6.ESPERANCE: là où il y a le désespoir que j'apporte l'espérance.
7.FOI: là où il y a le doute que j'apporte la foi.
8.AMOUR: là où il y a la haine que j'apporte l'amour.
9.PARDON: là où il y a le mal que j'apporte l'esprit de pardon.
10.PRIÈRE: une prière plus fervente.
11.SACRIFICE: offrir davantage de sacrifices.
12.OEUVRES DE MISÉRICORDE: oeuvres de miséricorde spirituelles et corporelles (voir Statuts §31).
13.FIDÉLITÉ: à ses devoirs d'état, tâches attribuées, etc.
14.PÉNITENCE: redécouvrir la valeur et l'importance des pratiques ascétiques traditionnelles, telles que le jeûne et l'abstinence. Ces pratiques peuvent s'effectuer doucement, assidûment et avec sérénité à l'imitation solidaire de la souffrance de Jésus, et en réparation pour nos péchés et ceux des autres et comme signe de son désir de s'identifier avec l' « homme des douleurs », comme une expression de son amour pour les membres souffrants du corps mystique de Jésus Christ: « ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis dans ma propre chair» (Col 1, 24).
15.« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés... Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.» (cf. Jn 15,13).
16.S'arrêter davantage sur les lectures liturgiques, basées sur les trois thèmes: la prière, la pénitence et les oeuvres de miséricorde.
17.Suivre de très près et très fidèlement la liturgie de la Messe, la Liturgie des Heures, y compris l'Office des Lectures.
18.Etre de plus en plus doux, bon, se souciant et portant les épreuves de la vie. «Il vaut mieux faire des erreurs dans la bonté que faire des miracles dans la méchanceté. »( Bienheureuse Teresa M.C.)
Lisons, pendant ce temps saint, en le méditant en profondeur plusieurs fois, le passage suivant ensemble avec « Vita Consecrata » n° 82:
« Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient: la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit...les trois ne font qu'un et se donnent mutuellement la vie.
En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise...Donc, celui qui prie doit jeûner; celui qui jeûne doit avoir pitié; qu'il écoute l'homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d'entendre lorsqu'on le supplie.
Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer; celui qui veut qu'on lui donne doit donner. C'est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu'on refuse à autrui...
Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un seul patronage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer en notre faveur, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme. »(cf. le Sermon 43 de St Pierre Chrysologue de l'Office des Lectures du mardi de la 3ème semaine de Carême).
« L'Évangile devient opérant par la charité, qui est la gloire de l'Église et le signe de sa fidélité au Seigneur. C'est ce que montre toute l'histoire de la vie consacrée, que l'on peut considérer comme une exégèse vivante de la parole de Jésus: « Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,40). De nombreux Instituts, surtout à l'époque moderne, sont nés précisément pour répondre à tel ou tel besoin des pauvres. Et même lorsque cette finalité n'a pas été déterminante, l'attention et l'intérêt portés aux plus démunis et exprimés par la prière, l'accueil et l'hospitalité, ont toujours été naturellement présents dans les différentes formes de vie consacrée, y compris la vie contemplative. Comment pourrait-il en être autrement, dès lors que le Christ contemplé dans la prière est Celui-là même qui vit et souffre dans les pauvres? Dans ce sens, l'histoire de la vie consacrée est riche d'exemples merveilleux et parfois géniaux. Saint Paulin de Nole, qui avait distribué ses biens aux pauvres pour se consacrer pleinement à Dieu, fit construire les cellules de son monastère au-dessus d'un hospice destiné précisément aux indigents. Il se réjouissait à la pensée de cet « échange de dons » singulier: les pauvres, assistés par lui, affermissaient par leur prière les « fondations » mêmes de sa maison, tout entière vouée à la louange de Dieu. Saint Vincent de Paul, pour sa part, aimait dire que, lorsqu'on est contraint d'interrompre la prière pour assister un pauvre dans le besoin, en réalité , on ne l'interrompt pas, parce que c'est « quitter Dieu pour Dieu ». (Vita Consecrata 82).
Le Carême est un temps d'écoute.La Parole de Dieu nous est donnée en abondance. Regardez les textes du Carême, les riches paraboles, le choix des Évangiles, les grands thèmes de la foi, de la conversion et du retour à Dieu, qui nous attend et nous aime déjà. Il nous est demandé de faire plus que juste écouter en ce temps de Carême. Il nous est demandé de faire de la Parole de Dieu un jugement sur nos vies.
Le Carême est un temps de pénitence spéciale et d'évaluation personnelle. On nous rappelle les paroles du Christ que si nous ne faisons pas pénitence nous périrons tous également: « Renoncez à vous-mêmes, prenez votre croix et suivez-moi. » (Mc 8, 34). « Il faut aussi redécouvrir les moyens de l'ascèse, caractéristiques de la tradition spirituelle de l'Église et de chaque Institut. Ils ont constitué, et ils constituent toujours, un soutien puissant pour un cheminement authentique vers la sainteté. L'ascèse, aidant à dominer et à corriger les tendances de la nature humaine blessée par le péché, est vraiment indispensable pour que la personne consacrée reste fidèle à sa vocation et suive Jésus sur le chemin de la Croix. »(Vita Consecrata 38,2).
Applications pratiques:
Essayer de sourire plus tendrement et de garder un esprit de sérénité et de joie.
Étude sérieuse de la Passion de Jésus et la contempler.
Ne jamais perdre de temps à ne rien faire. Rappelons-nous le célèbre dicton: « Le coeur de l'homme oisif est l'atelier du démon. » Ne donnons aucune occasion à notre adversaire, au démon, qui « comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. (cf. 1 P 5, 8-9a)
« Le mérite de la croix que nous portons ne dépend pas de son poids mais de la façon dont nous la portons. »(St François de Sales).
« Vous attraperez plus de mouches avec une cuiller pleine de miel qu'avec cent barrils de vinaigre. »
« Cela est fait par ceux qui du matin au soir se soumettent joyeusement à une règle, qui s'efforcent d'être attentifs à leurs prières, et se recueillent toute la journée, qui font silence quand ils ont envie de parler, qui évitent la vue d'objets qui excitent la curiosité, qui supportent sans se plaindre le temps qui n'est pas de saison, qui montre de la bienveillance envers ceux pour lesquels ils ressentent une antipathie naturelle , qui acceptent humblement et patiemment les reproches qu'on leur fait, qui s'adaptent aux goûts, aux désirs et aux tempéraments des autres, qui supportent la contradiction sans s'irriter...faire cela, pas une seule fois en passant, mais habituellement, le faire pas simplement patiemment mais joyeusement – c'est déjà une vertu héroique et quand plus tard des situations sérieuses se présenteront, l'action héroïque ne sera pas trop difficile: car nous aurons alors la force de l'Esprit Saint. » (A. Tanquerey).
Je vous souhaite un Saint Carême rempli de Joie.
Dieu vous bénisse.
P. Sebastian Vazhakala M.C.
19.02.07
2007-02-13
Message de carême de Benoît XVI :
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37)
CARÊME 2007, MESSAGE DE BENOÎT XVI
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé.» (Jn 19, 37)
Chers frères et sœurs!
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. » (Jn 19, 37). C’est le thème biblique qui guidera cette année notre réflexion quadragésimale. Le Carême est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l’Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Aussi, avec une participation plus fervente, nous tournons notre regard, en ce temps de pénitence et de prière, vers le Christ crucifié qui, en mourant sur le Calvaire, nous a révélé pleinement l’amour de Dieu. Je me suis penché sur le thème de l’amour dans l’encyclique « Deus caritas est », en soulignant ses deux formes fondamentales : l’agape et l’eros.
L’amour de Dieu : agape et eros.
Le terme agape, que l’on trouve très souvent dans le Nouveau Testament, indique l’amour désintéressé de celui qui recherche exclusivement le bien d’autrui ; le mot eros, quant à lui, désigne l’amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l’union avec l’aimé.
L’amour dont Dieu nous entoure est sans aucun doute agape. En effet, l’homme peut-il donner à Dieu quelque chose de bon qu’Il ne possède pas déjà ? Tout ce que la créature humaine est et a, est un don divin : aussi est-ce la créature qui a besoin de Dieu en tout. Mais l’amour de Dieu est aussi eros. Dans l’Ancien Testament, le Créateur de l’univers montre envers le peuple qu’il s’est choisi une prédilection qui transcende toute motivation humaine. Le prophète Osée exprime cette passion divine avec des images audacieuses comme celle de l’amour d’un homme pour une femme adultère (3, 1-3) ; Ézéchiel, pour sa part, n’a pas peur d’utiliser un langage ardent et passionné pour parler du rapport de Dieu avec le peuple d’Israël (16, 1-22). Ces textes bibliques indiquent que l’eros fait partie du cœur même de Dieu : le Tout-puissant attend le « oui » de sa créature comme un jeune marié celui de sa promise.
Malheureusement, dès les origines, l’humanité, séduite par les mensonges du Malin, s’est fermée à l’amour de Dieu, dans l’illusion d’une impossible autosuffisance (Jn 3, 1-7). En se repliant sur lui-même, Adam s’est éloigné de cette source de la vie qu’est Dieu lui-même, et il est devenu le premier de « ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (Hb 2, 15).
Dieu, cependant, ne s’est pas avoué vaincu, mais au contraire, le « non » de l’homme a été comme l’impulsion décisive qui l’a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice.
La Croix révèle la plénitude de l’amour de Dieu.
C’est dans le mystère de la Croix que se révèle pleinement la puissance irrésistible de la miséricorde du Père céleste. Pour conquérir à nouveau l’amour de sa créature, Il a accepté de payer un très grand prix : le sang de son Fils Unique. La mort qui, pour le premier Adam, était un signe radical de solitude et d’impuissance, a été ainsi transformée dans l’acte suprême d’amour et de liberté du nouvel Adam.
Aussi pouvons- nous bien affirmer, avec Maxime le Confesseur, que le Christ « mourut, si l’on peut dire, divinement parce que il mourut librement » (Ambigua, 91, 1956). Sur la Croix, l’eros de Dieu se manifeste à nous. Eros est effectivement – selon l’expression du Pseudo-Denys – cette force « qui ne permet pas à l’amant de demeurer en lui-même, mais le pousse à s’unir à l’aimé » (De divinis nominibus, IV, 13 : PG 3, 712). Existe-t-il plus « fol eros » (N. Cabasilas, Vita in Christo, 648) que celui qui a conduit le Fils de Dieu à s’unir à nous jusqu’à endurer comme siennes les conséquences de nos propres fautes ?
« Celui qu’ils ont transpercé »
Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l’amour de Dieu, un amour dans lequel Eros et Agapè, loin de s’opposer, s’illuminent mutuellement. Sur la Croix c’est Dieu lui-même qui mendie l’amour de sa créature : Il a soif de l’amour de chacun de nous. L’apôtre Thomas reconnut Jésus comme « Seigneur et Dieu » quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n’est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l’expression la plus émouvante de ce mystère de l’amour.
On pourrait précisément dire que la révélation de l’eros de Dieu envers l’homme est, en réalité, l’expression suprême de son agape. En vérité, seul l’amour dans lequel s’unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit : « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d’accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s’agit de correspondre à un tel amour pour ensuite s’engager à le communiquer aux autres : le Christ « m’attire à lui » pour s’unir à moi, pour que j’apprenne à aimer mes frères du même amour.
Le sang et l’eau.
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé ». Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d’où jaillissent « du sang et de l’eau » (Jn 19, 34) ! Les Pères de l’Église ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie. Avec l’eau du Baptême, grâce à l’action du Saint Esprit, se dévoile à nous l’intimité de l’amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l’étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3,14). Le sang, symbole de l’amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique : « L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus… nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande » (Encyclique Deus caritas est, 13).
Nous vivons alors le Carême comme un temps « eucharistique », dans lequel, en accueillant l’amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole. Contempler « celui qu’ils ont transpercé » nous poussera de cette manière à ouvrir notre cœur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l’être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d’exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l’abandon de tant de personnes.
Le Carême est pour chaque chrétien une expérience renouvelée de l’amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour « redonner » au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques.
Marie, Mère du Bel Amour, tu nous guides dans ce chemin du Carême, chemin d’authentique conversion à l’amour du Christ.
A vous, chers frères et sœurs, je souhaite un chemin du Carême profitable, et je vous adresse affectueusement à tous une spéciale Bénédiction Apostolique.
Du Vatican, le 21 novembre 2006.
BENEDICTUS PP. XVI
Anniversaires:
Dimanche 18 février, nous avons souhaité à la maison les 35 ans de Vincent :déjà, avec Jenny, Eirik, Olga et Romain revenu de Londres pour le week end ( et qui s'est fait mal au genou en jouant au foot samedi : genou gonflé...)
Aujourd'hui Jessy s'est fait opéré d'un genou : ligaments...
On est dans les problèmes de genoux : à genoux !
Jean : « silence radio » s'est reconnecté !
Karine H. a fêté ses 50 ans et surtout la fête de sainte Bernadette.

Cette lettre est une méditation sur le mot HOLY à partir des quatre lettres qui le composent
H comme Humility (Humilité)............................................Page 2
O comme Obedience (Obéissance).........................................Page 3
L comme Love (Amour)...................................................Page 4
Y comme Yearning (Désir)...............................................Page 5