« ...Voulez -vous avoir la grâce de venir... »

Autrefois une invitation fut faite, et le salut du monde dépendait de la réponse. Notre Père céleste demanda à Marie de lui faire la grâce de devenir la Mère de son Fils. Ce fut une bonne chose pour nous que sa réponse immédiate et joyeuse à l'invitation de Dieu fut « Oui ». A ce moment-là les pleurs de l'humble servante de Nazareth se dissipèrent; elle fut assurée qu'elle avait trouvé grâce auprès de Dieu.

Lourdes naquit de Bernadette. A travers elle un nouveau moment de salut fut offert à la race humaine. La grande histoire commença par une invitation. « Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours? » Tout le plan divin pour Lourdes était suspendu au « oui » de cette petite fille.

Nous sommes immédiatement dans le monde des merveilles. Dès ce premier instant la dame avait gagné son cœur. Dans le rayonnement de son sourire elle transportait un message qui transforma la peur de l'enfant en joie. C'était l'amour à première vue. Obéir c'est la façon d'aimer; la demande de l'amoureux est un commandement. Elle accepta donc l'invitation. Et une fois qu'elle eut promis de venir, aucunes menaces ni la prison ni les barrières ne l'empêcheront de s'approcher.

La Mère du Bel Amour lui avait fait la grâce de l'inviter, comme, il y a longtemps, elle avait invité tous ceux qui l'aimaient à venir. « Venez à moi, vous qui me désirez et rassasiez-vous de mes fruits. » (Sir 24, 19). Cette pauvre enfant désirait venir, et en raison de sa réponse généreuse elle mangera de riches fruits à la Grotte.

Voici une autre merveille. La Reine demande comme une grâce la visite d'une pauvre enfant ignorante. C'est la courtoisie du Ciel d'accorder une grâce avant de demander un retour. Le plus grand s'incline devant le plus petit. Le Seigneur, plein de grâce et de miséricorde, prend l'initiative, se dépêchant d'aller, les bras ouverts, vers le pécheur. Et Bernadette, aussi, aurait très bien pu demander, « Comment m'est-il donné que vienne à moi la Mère de mon Seigneur? » (Lc 1, 43). Il n'y a pas d'explication humaine à part celle de dire avec St François d'Assise, « Dieu est courtois »-et sa Mère aussi-. C'est la première leçon que la dame lui a appris, et elle fit partie de toute sa vie. La bienveillance du Ciel était dans le parfum et la tendresse de ces premières paroles de la dame.

Avec une invitation il y eut une promesse de récompense. « Je ne vous promets pas le bonheur dans ce monde mais dans l'autre. » La dame l'invitait à la Grotte pour lui faire ressentir un bonheur qu'elle n'avait jamais connu, et aussi au delà à un bonheur dont la joie de la Grotte n'était qu'une ombre pâle.

Nous apprenons la grâce à son école à elle qui est pleine de grâce. Le Pape Paul VI nous a donné une belle pensée. « Admirer la grâce en Marie c'est respecter la grâce en nous-mêmes. » Nous pouvons apprendre d'elle, qui s'est penchée gracieusement sur une pauvre enfant, et a eu tant de révérence pour la beauté de l'âme de cet enfant, que c'est une chose plus noble de donner que de recevoir, de se rendre compte combien le plus petit des enfants de Dieu est digne de notre respect.

PRIÈRE:

Vierge Immaculée, en demandant une grâce à une pauvre enfant vous lui avez accordé la grâce de votre amour. Appelez-moi et attirez-moi dans le sanctuaire de votre Cœur Immaculé.