11.02.08
"BERNADETTE PARLE (Chapitre 13) : SOUVENIRS INEFFAÇABLES
« ...Je porte la Grotte dans mon coeur... »
QUAND Marie laissa Bethléhem et tous les instants précieux de l'enfance de Jésus derrière elle, elle put faire la route en paix avec une grande joie dans son âme. Il y avait un chant dans son cœur, la musique lointaine des souvenirs les plus doux. Chacun de ses regards, chaque sourire, chaque mot qu'Il lui avait dit, elle les conservait précieusement, « les méditant dans son cœur. ». Pas de détails sur cette expérience jamais effacée; elle ne laissait rien derrière. « Marie gardait dans son cœur tous ces évènements... »
Il en fut ainsi pour Bernadette. Chaque détail de cette vision bénite fut enregistré pour toujours dans sa mémoire. La vision de la Vierge Immaculée n'était pas comme un éclair de lumière passager, pas juste une joie éphémère qui disparut comme une traînée de nuage. Chaque détail, chaque sourire, chaque geste, resta vivant toute sa vie comme des fleurs printanières. Elle aussi, elle recueillit ces évènements, les méditant dans son cœur.
Ils colorèrent toute sa vie. Elle vécut sa vie dans un passé qui déborda toujours dans le présent. C'est pourquoi elle put dire au revoir sans larmes, même si ce fut douloureux pour elle de le laisser derrière. Elle emporta avec elle un souvenir vivant. « Je porte la Grotte dans mon cœur. »
Son cœur devint un trésor de souvenirs tendres. Ils ne devinrent jamais comme des photographies qui passent avec la poussière des années; ils restèrent clairs et présents pour elle à travers les nuages et le soleil de toutes ses journées. « Chaque jour je vais en pèlerinage à ma Grotte bien-aimée. », dit-elle. Ce fut le caractère particulier de son chemin de sainteté. Le Pape Jean-Paul I disait: « Celui qui aime, voyage. » La petite fille voyagea parce qu'elle aima. De même qu' elle avait descendu avec empressement et en courant les rues étroites de Lourdes jusqu'à la Grotte pour retrouver la dame, chaque jour de sa vie elle fit aussi le même parcours en esprit.
Marie, dans l'Évangile, « avança dans son pèlerinage de foi » (C. Vat, II). Bernadette aussi fit un pèlerinage de foi à sa Grotte bien-aimée, chaque jour de sa vie; et, à travers ce pèlerinage, la lumière splendide de sa foi fit ressortir toujours plus clairement devant ses yeux la beauté et la sainteté de Marie.
Elle aussi avança. Connaître c'est aimer. Bernadette grandit en amour à travers son pèlerinage quotidien. Elle porta la Grotte dans son cœur. Elle porta, surtout, le message central qu'elle avait reçu, qui devint la réalité vivante de sa vie – que sa mission était d'être façonnée dans l'amour à travers la douleur; sa prière était d'intercéder pour que le monde pécheur pleure ses péchés.
Bernadette vécut au point de rencontre des souvenirs et des rêves; des souvenirs ineffaçables des instants glorieux: des rêves de ce bonheur extraordinaire à venir, quand le voyage sera terminé, et que même la Grotte n'existera plus, et que ce sera alors la pleine vision et la compagnie éternelle de la Dame qui avait pris son cœur.
PRIÈRE :
Chère Bernadette, aidez-moi à voir Marie à travers vos yeux afin que je vive en sa présence; et à l'entendre avec vos oreilles, afin que je conserve précieusement son message dans mon cœur.

Seule photo de Bernadette devant la Grotte trois ans après les apparitions (1862)