« ...le chapelet en sa présence. »

Lourdes est entourée de montagnes, elles l'isolent des bruits et du désarroi du monde agité de l'extérieur et elles lui préservent une tranquillité sereine qui est un baume pour l'âme. Les montagnes apportent la paix; elles apportent un calme où l'âme peut être sensible à l'écoute, et où sa voix n'est pas noyée dans le vacarme du bruit du monde. Il ne peut y avoir de prière sans silence. La venue de Dieu peut être discrète comme le toucher d'une main sur l'épaule; sa voix silencieuse comme le murmure d'une mère aux oreilles de son enfant. Ainsi fut la venue de la Mère de Dieu à Bernadette. Comme Dieu fut perçu sur le mont Horeb dans « le bruissement d'une brise légère », ainsi un léger souffle de vent dans un buisson de roses fut suffisant pour attirer l'attention de l'enfant sur la présence d'une visiteuse venue du ciel.

« J'ai dit le chapelet en présence de la dame ». Ce fut le cadre dans lequel ses prières commencèrent. Dans la fraîcheur d'un matin de printemps, dans un calme si profond qu'elle put entendre une légère brise faire trembler les arbres, Bernadette se laissa gagner par une présence et là un dialogue d'une beauté sans égal commença. Les détails de cette prière, dans toute leur simplicité sublime méritent d'être rappelés. L' enfant essaya de lever le bras pour faire le Signe de la Croix; mais ce n'est que lorsque la dame fit le Signe qu'elle fut capable de lever le bras et de le faire avec elle. Pendant qu'elle récitait les Je vous salue Marie, la dame faisait courir les grains. Au Gloire au Père, la dame inclina la tête, et les deux voix devinrent une seule voix dans une prière d'adoration de la Très Sainte Trinité.

A ce moment-là Lourdes devint une ville de prière, et l'enfant devint un apôtre de la prière. De l'obscurité à la lumière; de l'ignorance à la sagesse. « Je ne savais que le chapelet. » Ses yeux s'ouvrirent et elle fut conduite à une nouvelle vision de la beauté de cette prière. Le Rosaire devint ainsi son chemin vers la sainteté. Le Pape Paul VI dans Marialis Cultus décrit le Rosaire comme une « prière contemplative », « une prière résumé de tout l'Evangile », « Le Rosaire nous aide à méditer les mystères de la vie du Seigneur à travers les yeux de celle qui était la plus proche du Seigneur. » La prière de Bernadette avait toutes ces qualités. Elle était contemplative. Dans le silence des collines qui avait quelque chose du calme de Nazareth un dialogue d'amour très pur commença dans un rythme alternatif de regard et d'amour. L'enfant, regardant sa Mère avec délices, imitait ses gestes. Son Signe de la Croix fut gravé dans son cœur. Ce Signe , fait avec une telle révérence, devint un sermon capable de faire fondre les cœurs vers la repentance.

Une prière évangélique. Avant que Bernadette reçut un message d'Evangile elle s'était appropriée une prière évangélique. Sa vie devint un Rosaire vivant, un voyage depuis les bonnes nouvelles à travers la douleur jusqu'au soleil éternel. Elle apprit à travers le Rosaire à « vivre les mystères du Christ avec Marie ». Avec ses yeux fixés sur Marie elle priait avec Marie. A travers les yeux de Marie elle vit les péchés du monde et la grâce du salut surgir du Cœur du Christ, et le panorama des collines éternelles baignées du soleil du Seigneur Ressuscité.

Le Cycle Pascal se termine : La ronde des grains est terminée, et les mains humaines entrelacées ont terminé leur tâche. Ce qui reste est l'éternel dialogue d'amour entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, la communion mystérieuse de vie devant laquelle la Mère et l'enfant inclinèrent la tête à la grotte, et réapprirent au monde à prier.

PRIERE :

Chère Bernadette, en suivant votre exemple, que je puisse toujours dire le chapelet en présence de la dame. Aidez-moi à reproduire dans mon âme le calme des collines, pour que je puisse trouver Dieu dans le silence.