24.09.07

"BERNADETTE PARLE (Chapitre 14) : VERS LA GLOIRE À TRAVERS LA DOULEUR

Infirmerie Sainte Croix à Nevers
« ...plus heureuse qu'une reine... »
On dit que seule une personne qui a souffert est qualifiée pour parler de la souffrance. Bernadette était certainement qualifiée, car la souffrance devint la mission de sa vie. Toute sa vie devint une histoire de douleur. « C'est mon emploi d'être malade. » Aux maladies chroniques de l'enfance succédèrent la douleur incessante des années d'après, qui devint extrême à la fin de sa vie. Sa route alla de Gethsémani au Calvaire. Nous comprenons le sens de sa douleur persistante, jour après jour, sans répit, à travers sa réponse à la question de savoir comment elle se sentait. Avec un sourire elle répondit, « « Aujourd'hui comme hier; hier comme aujourd'hui. »
Il arrive souvent que lorsque le Seigneur choisit quelqu'un pour une mission particulière Il lui offre la Croix comme signe de son amour, et elle l'accepta avec un courage qui dépassait son âge, avec une endurance vraiment héroïque. Elle vit ses propres souffrances juste comme une goutte dans le calice que Jésus avait bu. « O Jésus, je ne sens plus ma croix quand je songe à la vôtre. » Comme le Seigneur avait accepté le calice comme la volonté de son Père, elle accepta aussi ses souffrances. « On doit les accepter, car il n'arrive rien sans la permission de Dieu. » Elle avait vu moudre le blé dans sa maison d'un temps au moulin de Boly. Quand elle se sentit broyée de douleur elle s'écria, « Je suis moulue comme un grain de blé. » Dans un moment d'épuisement tout ce qu'elle put faire fut de chercher les bras de sa Mère. « O ma Mère, voici votre enfant qui n'en peut plus. »
Cependant elle accepta la souffrance avec le sourire. « Je suis plus heureuse dans mon lit avec le Crucifix qu'une reine sur son trône. » Le désir de St Paul était d'être crucifié avec Jésus sur la Croix afin de pouvoir trouver la joie extrême. Il y a quelque chose de ce même héroïsme chez cette amoureuse de la Croix. « Plus je suis crucifié, plus je suis dans la joie. » La lumière de Pâques perçait toujours à travers la nuit obscure de sa souffrance. « Plus nous mourons sur la Croix, plus notre résurrection sera glorieuse. »
Aucune fleur ne naît pour rougir inaperçue. Cette fleur rare fleurit inaperçue du monde, mais sa beauté attira l'attention du Seigneur, qui voit dans le secret. Bernadette choisit de porter une croix cachée, mais aucune angoisse de la douleur, aucune larme versée dans le silence de la nuit ne fut perdue. Comme Sainte Thérèse de Lisieux fut convaincue que les pétales de roses qu'elle cueillait parmi les épines étaient une offrande au Seigneur qui en valait la peine, de même Bernadette fut consolée par la certitude que ses souffrances, placées dans le Coeur de Jésus, avaient de la valeur. Elle pouvait prier ainsi, « Je dépose mes larmes dans votre Coeur adorable; et je vous confie mes soupirs, et mon angoisse...Faites, mon Jésus, qu'à travers cette union avec vous ils soient sanctifiés. » Elle comprit la grande vérité qu'ils avaient de la valeur pour le salut du monde, et elle les offrit pour ce grand dessein. «O, Coeur plein de compassion de mon Jésus, acceptez chacune de mes larmes, chacun de mes cris de douleur, comme une supplication pour ceux qui souffrent, pour tous ceux qui pleurent, pour tous ceux qui vous oublient."»
Cette petite sainte parle aux malades du monde à travers son exemple héroïque, et à travers ses mots sublimes.
PRIÈRE :
Chère Bernadette, intercédez pour tous les malades du monde; fortifiez-les par votre exemple; soutenez tous ceux qui prennent soin d'eux; et quand la souffrance se trouve sur mon chemin, aidez-moi à l'affronter avec joie.