04.01.19
8 décembre 2018
Solennité de l’Immaculée Conception
INTRODUCTION DU PERE SEBASTIAN M.C. POUR LE JUBILE D'ARGENT DE LA CONGRÉGATION DES FRERES CONTEMPLATIFS MISSIONNAIRES DE LA CHARITE
Son Eminence, Angelo De Donatis, Vicaire du pape François du diocèse de Rome, Don Antonio Panfili, Vicaire pour la Vie Consacrée du diocèse de Rome, Don Pablo Castilia, secrétaire personnel de Son Eminence Angelo De Donatis, Don Maurizio, notre curé, tous les prêtres concélébrants, Sr. Cyrène M.C. et toutes les Sœurs M.C. de Rome, les Pères M.C., les LMC, les bénévoles, les amis et les bienfaiteurs, nos pauvres de Casa Serena et toutes les personnes de bonne volonté qui sont venues remercier Dieu ensemble.
Bonsoir et bienvenue à tous.
En premier lieu, je souhaite une très cordiale bienvenue à son Éminence, Angelo De Donatis, pour avoir si joyeusement et si gentiment accepté notre invitation à présider cette célébration Eucharistique. Votre présence priante au milieu de nous est non seulement une occasion de grâce et de joie, mais aussi l’occasion d’exprimer à Dieu notre gratitude pour les 25 dernières années d’aide, de soins et d’orientation indéfectibles de sa part envers nous. Nous louons Dieu et le remercions pour vous qui avez pris le temps de venir dans notre humble demeure. Sainte Teresa de Calcutta dirait. "Dieu nous gâte vraiment". Merci, Votre Eminence, d'avoir permis à Dieu de nous gâter une fois de plus. En retour, nous demandons au Seigneur de bénir et de récompenser votre Eminence avec une abondance de grâces et de paix. Nous vous accompagnons dans l'Esprit avec nos humbles prières et nos sacrifices pour vos nombreuses intentions.
Bienvenue à tous ceux qui ont trouvé le temps de se joindre à nous pour exprimer notre gratitude à Dieu pour le don de la Congrégation des Frères Contemplatifs Missionnaires de la Charité. Que le bon Dieu vous bénisse et vous récompense en abondance.
Le but principal de cette Eucharistie est de célébrer le Jubilé d'argent des Frères Contemplatifs des Missionnaires de la Charité, bien que le jour du Jubilé soit le 8 décembre 2018. C'est le mercredi 8 décembre 1993 que le diocèse de Rome a reconnu canoniquement notre congrégation, l'érigeant en un institut religieux diocésain.
En 2018, nous avons déjà célébré plusieurs jubilés : le 2 juin 2018, le jubilé d'or, 50 ans de la première profession religieuse du père. Sebastian M.C; le 8 juin 2018, le jubilé d'argent de «Casa Serena», notre refuge de nuit à Rome pour les hommes sans-abri de 50 ans et plus. Nous célébrons aujourd'hui le jubilé d'argent de notre congrégation, ainsi que celui des professions religieuses des premiers membres de notre branche contemplative, comme celles du Fr.Piet M.C. et du Fr. André Marie M.C.
Pour les Frères Contemplatifs Missionnaires de la Charité, c’est une grande année d’action de grâces.
Notre institut religieux connu sous le nom des Frères Contemplatifs Missionnaires de la Charité, bien que très petit et faible, a une origine et une histoire très longues et significatives. Bien que l'inspiration ait eu lieu à Calcutta, le mardi 7 octobre 1975, le jour du jubilé d’argent des sœurs M.C., il nous a fallu à peu près quatre ans pour commencer notre branche contemplative. Nous avons commencé comme association pieuse à Rome le lundi 19 mars 1979, en la solennité de saint Joseph, patron et protecteur de l'Église universelle.
Nous sommes la quatrième branche de la famille des Missionnaires de la Charité et la dimension et l’expression contemplative de l’esprit et du charisme des M.C. En tant que contemplatifs, nous mettrons toujours l’accent sur la prière, la contemplation et l’adoration. Nous croyons que nous avons deux sortes de tabernacles: Jésus dans le pain de vie et Jésus dans le plus pauvre des pauvres. Jésus dans l'Eucharistie pour être aimé, contemplé et adoré et Jésus parmi les plus pauvres des pauvres pour être aimé, contemplé et servi. Cette double présence de Jésus pour nous est indissociable. Elles sont comme les deux ailes d'un oiseau. Aucun oiseau ne peut voler avec une seule aile, mais les deux ailes doivent s'équilibrer si l'oiseau doit voler. Pour nous, pour voler vers Dieu, ces deux ailes doivent s’équilibrer.
Pour aimer et servir Jésus dans les pauvres, de tout cœur et librement, nous devons manger son corps et boire son sang tous les jours. Avant d'aller nourrir les affamés, désaltérer les assoiffés, vêtir ceux qui sont nus, abriter les sans-abri, rendre visite aux prisonniers et guérir les malades, Jésus nous nourrit de sa parole et de son corps. Quelle incroyable sagesse de Dieu! Quel don ineffable du Seigneur Jésus
Il a fallu beaucoup de temps avant que l'Église donne à notre branche contemplative le statut canonique requis.
Plusieurs fois Sainte Teresa de Calcutta M.C. et le père Sebastian M.C., nous sommes allés voir le pape Jean-Paul II pour lui demander de faire de notre association pieuse un institut religieux diocésain. Les nombreuses réunions des deux saints: saint Jean-Paul II et sainte Teresa de Calcutta, ainsi que de nombreuses demandes, prières et sacrifices, ont finalement ému le cœur de Dieu pour nous accorder l'érection canonique tant attendue.
Nous avions aussi rencontré plusieurs cardinaux et des évêques, mais leur réponse avait toujours été la même: nous ne remplissions pas les conditions pour bénéficier d'un tel statut canonique en raison du nombre insuffisant de membres stables.
Il a fallu quatorze longues années avant d’obtenir avec l’aide de Dieu la reconnaissance ecclésiastique requise. Finalement, après beaucoup de prières, de sacrifices et de réunions, l’Église de Rome a octroyé le statut canonique le mercredi 8 décembre 1993 pour la solennité de l’Immaculée Conception, tout en approuvant les Constitutions et le mode de vie des Frères Contemplatifs Missionnaires de la Charité.
J'aimerais partager ici l'une de mes expériences avec Ste Teresa de Calcutta, qui reste très fraîche dans ma mémoire et dans mon esprit, même après 25 ans!
J'avais pris rendez-vous pour St. Teresa M.C. et le père Sebastian M.C. avec son Éminence le cardinal Camillo Ruini le lundi 6 décembre 1993 à la chancellerie de Rome. Après la sainte messe avec Sainte Teresa de Calcutta M.C. nous avons quitté l’un des couvents des sœurs à Rome pour rencontrer le cardinal. Mère Teresa M.C. ne se sentait pas bien du tout. Elle avait un très fort rhume, avait de la difficulté à respirer et était très fébrile. J'ai dit à sainte Teresa M.C. : «Mère, je pense que nous devrions annuler notre rendez-vous avec le cardinal ce matin car vous ne vous sentez pas bien». Elle m’ a dit qu'elle n'allait pas faire cela, et elle ne l'a pas fait. Lorsque nous avons atteint l’entrée principale de la chancellerie, j’ai marché devant elle et j’attendais devant l’ascenseur, car il y a plus de cent marches menant au deuxième étage de l’immeuble où se trouvait et se trouve toujours le bureau du cardinal.
À ma grande surprise, elle a dit qu'elle n'allait pas prendre l'ascenseur, mais qu'elle allait monter les marches. Elle a dit que nous venions demander une permission très importante et qu'il ne suffisait pas de prier mais que nous devions aussi offrir des sacrifices.
Lorsque nous avons commencé à gravir les marches, elle a entamé la neuvaine rapide consistant à prier 10 Memorares. Je pensais qu’elle s’effondrerait sur les marches ou qu’elle prendrait beaucoup de temps… qu’après chaque Memorare, elle se reposerait un moment avant de continuer. Il a fallu environ une demi-heure pour atteindre le bureau du cardinal qui nous attendait.
Mère Teresa M.C. parla un peu plus d'une demi-heure. Le cardinal Ruini ne l'a pas interrompue. Une fois terminé, il a dit qu’il était très heureux de la rencontrer et de l’écouter, mais qu’il ne pouvait pas satisfaire notre demande. Il a dit que si nous souhaitions, nous pouvions aller chez le Saint-Père. «Votre Eminence, veuillez nous donner votre bénédiction. Nous allons chez le Saint-Père », a-t-elle dit au cardinal. Nous nous sommes agenouillés immédiatement pour demander la bénédiction du cardinal. Elle remercia le cardinal et commença à marcher vite.
Il n'y avait pas de rendez-vous avec le Saint-Père, et l'endroit n’était pas proche. Au lieu de lui dire non, j'ai dit qu'il y avait un Monseigneur qui a souvent exprimé son désir de la voir chaque fois qu'elle se rendait à la chancellerie. Elle m’a dit: «Allons lui rendre une brève visite». Il était plus qu'heureux de voir Ste Teresa MC. Il nous a dit de nous asseoir quelques minutes car il était en train d'écrire le décret d'érection de notre congrégation. Ce que nous étions allés demander au cardinal.
Ce qui s’est passé, c’est que dès que nous avons quitté son bureau, le cardinal a appelé Mgr. Natalino Zagotto, vicaire des religieux du diocèse de Rome, et lui a demandé par téléphone de préparer le décret de création de notre congrégation à l'occasion de la fête de l'Immaculée Conception. Ni Mère, ni moi ne pouvions imaginer cela. C’était une grande surprise, un miracle de l’amour tendre de Dieu pour nous, un cadeau de notre Dame de l’Immaculée Conception… .. Le fruit de la prière faite avec un sacrifice si coûteux, spécialement pour Ste Teresa M.C.
C’est l’une de mes nombreuses expériences avec Sainte Teresa de Calcutta avec laquelle j’ai passé plus de 30 ans. Je sens qu'elle est ici avec nous aujourd'hui en esprit. Je peux sentir sa présence.
J'ai célébré beaucoup de Jubilés des M.C;, y compris les 50 ans de profession religieuse de Mère Teresa le 24 mai 1981. Elle avait dit aux sœurs qu’elle serait heureuse si le père Sebastian M.C. présidait l’Eucharistie pour exprimer notre gratitude à Dieu ainsi qu’à toutes les Sœurs M.C., les Frères et les coopérateurs de Rome.
Je demande pardon pour ce long discours introductif, mais le Saint-Esprit m'a poussé à le faire pour que vous et nous puissions ensemble exprimer notre profonde gratitude envers Dieu, non seulement par des mots, mais par notre vie même.
Ainsi, alors que nous célébrons le jubilé de notre congrégation des Frères Contemplatifs M.C., nous devons également faire tout ce qui est en notre pouvoir pour revenir à l'esprit, au charisme et à la spiritualité d'origine. Jésus veut que nous soyons des victimes de son amour, il veut que nous soyons Marie et Marthe, il veut que nous soyons unis à lui de manière à rayonner son amour dans les âmes. Il veut que nous soyons des membres libres, recouverts de la pauvreté de la croix, de l'obéissance de la croix, de la charité de la croix. Nous sommes donc appelés à revenir à l'appel radical de Jésus à le suivre.
Tout en remerciant Dieu de manière spéciale, nous demandons également à tout le monde de continuer à le suivre jusqu’au bout avec plus de prière, de fidélité et de persévérance. Merci de prier pour que nous ne gâchions en aucune manière cette œuvre de Dieu. L'amour ne se lasse jamais d'aimer, de donner et de partager. Plus nous aimons, plus nous donnons et partageons.
Merci encore et que Dieu vous bénisse et vous récompense.
Père Sebastian Vazhakala
Supérieur général et cofondateur avec Sainte Teresa de Calcutta
03.01.19
Jeudi 3 janvier 2019
Le Saint Nom de Jésus et sainte Geneviève
... Cantique de Jérémie
"... La jeune fille se réjouit, elle danse ;
jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble !
Je change leur deuil en joie,
les réjouis, les console après la peine.
Je nourris mes prêtres de festins ;
mon peuple se rassasie de ma bonté."
Oracle du Seigneur.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit...
02.01.19
Homélie du pape François 1er janvier 2019
« Tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers » (Lc 2, 18).
S’étonner : c’est à cela que nous sommes conviés aujourd’hui, en conclusion de l’Octave de Noël, le regard encore posé sur l’enfant né pour nous, pauvre de tout et riche en amour. Etonnement : c’est l’attitude qu’il convient d’avoir en début d’année, parce que la vie est un don qui nous donne la possibilité de toujours recommencer. (…)
Mais aujourd’hui c’est aussi le jour de s’étonner devant la Mère de Dieu : Dieu est un petit enfant dans les bras d’une femme qui nourrit son Créateur. La statue qui se trouve devant représente la Mère et l’Enfant unis au point de sembler n’être qu’une seule chose. C’est le mystère de ce jour qui suscite un étonnement infini : Dieu s’est lié à l’humanité pour toujours. Dieu et l’homme toujours ensemble : voilà la bonne nouvelle de début d’année. Dieu n’est pas un maître distant qui habite, solitaire, dans les cieux, mais il est l’Amour incarné, né comme nous d’une mère pour être le frère de chacun, pour être proche. Le Dieu de la proximité. Il est sur les genoux de sa mère, qui est aussi notre mère, et, de là, il reverse sur l’humanité une tendresse nouvelle. Et nous comprenons mieux l’amour divin – qui est paternel et maternel – comme celui d’une mère qui ne cesse de croire en ses fils et qui ne les abandonne jamais. Le Dieu-avec-nous nous aime indépendamment de nos erreurs, de nos péchés, de la manière dont nous faisons aller le monde. Dieu croit en l’humanité dont ressort, première et inégalable, sa Mère.
Au début de l’année, demandons-lui la grâce de l’étonnement devant le Dieu des surprises. Renouvelons l’étonnement des origines, quand la foi est née en nous. La Mère de Dieu nous aide : la Theotokos, qui a engendré le Seigneur, nous engendre au Seigneur. Elle est mère, et elle régénère chez ses enfants l’étonnement de la foi. (…) La vie sans étonnement devient grise, routinière ; il en est de même de la foi. Et l’Eglise aussi a besoin de renouveler son étonnement d’être la demeure du Dieu vivant, l’Epouse du Seigneur, la Mère qui engendre des fils. Autrement, elle risque de ressembler à un beau musée du passé. L’Eglise-musée. La Vierge, au contraire, apporte dans l’Eglise l’atmosphère de la maison, d’une maison habitée par le Dieu de la nouveauté. Accueillons avec étonnement le mystère de la Mère de Dieu, comme les habitants d’Ephèse à l’époque du Concile. Comme eux, acclamons-la : « Sainte Mère de Dieu ». Laissons-nous regarder par elle, laissons-nous embrasser, laissons-nous prendre par la main.
Laissons-nous regarder. Surtout dans les moments de besoin, quand nous nous trouvons empêtrés dans les nœuds les plus compliqués de la vie, regardons à juste titre vers la Vierge. Mais il est beau, surtout, de se laisser regarder par la Vierge. Quand elle nous regarde, elle ne voit pas des pécheurs, mais des fils. On dit que les yeux sont le miroir de l’âme ; les yeux de la pleine de grâce reflètent la beauté de Dieu, ils réfléchissent sur nous le paradis. Jésus a dit que l’œil est « la lampe du corps » (Mt 6, 22) ; les yeux de la Vierge savent éclairer toute obscurité, ils rallument partout l’espérance. Son regard, tourné vers nous, nous dit : “Chers enfants courage ; je suis là, votre mère !”.
Ce regard maternel, qui donne confiance, aide à grandir dans la foi. La foi est un lien avec Dieu qui engage la personne tout entière, et qui, pour être gardée, a besoin de la Mère de Dieu. Son regard maternel nous aide à nous voir comme des enfants aimés dans le peuple croyant de Dieu, et à nous aimer entre nous, au-delà des limites et des orientations de chacun. La Vierge nous enracine dans l’Eglise où l’unité compte plus que la diversité, et elle nous exhorte à prendre soin les uns des autres. Le regard de Marie rappelle que la tendresse, qui remédie à la tiédeur, est essentielle pour la foi. (…) Quand, dans la foi, il y a de la place pour la Mère de Dieu, on ne perd jamais le centre, le Seigneur, car Marie ne se désigne jamais elle-même, mais Jésus ; et les frères, parce que Marie est mère.
Regard de la Mère, regard des mères. Un monde qui regarde l’avenir sans regard maternel est myope. Peut-être, les profits augmenteront ils, mais il ne saura plus voir, dans les hommes, des enfants. Il y aura des gains, mais ils ne seront pas pour tous. Nous habiterons la même maison, mais non comme des frères. La famille humaine se fonde sur les mères. Un monde dans lequel la tendresse maternelle est reléguée à un pur sentiment pourra être riche de choses, mais pas de lendemains. Mère de Dieu, enseigne-nous ton regard sur la vie, et tourne ton regard vers nous, vers nos misères. Tourne vers nous tes yeux miséricordieux.
Laissons-nous embrasser. Après le regard, entre ici en jeu le cœur dans lequel, dit l’Evangile de ce jour, « Marie, retenait tous ces événements et les méditait » (Lc 2, 19). Cela veut dire que la Vierge avait tout à cœur, elle embrassait tout, évènements favorables et contraires. Et elle méditait tout, c’est-à-dire portait tout à Dieu. Voilà son secret. De la même manière, elle tient à cœur la vie de chacun de nous : elle désire embrasser toutes nos situations et les présenter à Dieu. Dans la vie dispersée d’aujourd’hui, où nous risquons de perdre le fil, l’étreinte de la Mère est essentielle. Il y a partout tant d’éparpillement et de solitude : le monde est entièrement connecté, mais il semble être de plus en plus désuni. Nous avons besoin de nous confier à la Mère. Dans l’Ecriture elle embrasse beaucoup de situations concrètes et elle est présente là où il y a besoin : elle se rend chez sa cousine Elisabeth, elle porte secours aux époux de Cana, elle encourage les disciples au Cénacle… Marie est un remède à la solitude et à la décomposition. Elle est la Mère de la consolation, qui con-sole : elle est avec celui qui est seul. Elle sait que, pour consoler, les paroles ne suffisent pas, il faut la présence ; et elle est présente comme mère. Permettons-lui d’embrasser notre vie. Dans le Salve Regina nous l’appelons “notre vie” : cela paraît exagéré car c’est le Christ qui est notre vie (cf. Jn 14, 6) ; mais Marie est si unie à lui et si proche de nous qu’il n’y a rien de mieux que de mettre notre vie entre ses mains et de la reconnaître comme “notre vie, notre douceur, et notre espérance”.
Laissons-nous prendre par la main. Les mères prennent par la main les enfants et les introduisent avec amour dans la vie. Mais combien d’enfants aujourd’hui, allant à leur propre compte, perdent la direction, se croient forts et s’égarent, de libres ils deviennent esclaves. Combien, oublieux de l’affection maternelle, vivent fâchés et indifférents à tout ! Combien, malheureusement, réagissent à tout et à tous avec venin et méchanceté ! La vie est ainsi. Se montrer méchant semble même être parfois un signe de force. Mais c’est seulement de la faiblesse. Nous avons besoin d’apprendre des mères que l’héroïsme réside dans le fait de se donner ; la force, dans le fait d’avoir de la pitié ; la sagesse, dans la douceur.
Dieu ne s’est pas passé de sa Mère : à plus forte raison en avons-nous besoin. Jésus lui-même nous l’a donnée, non pas à n’importe quel moment, mais de la croix ; il dit au disciple, à tout disciple : « Voici ta mère » (Jn 19, 27). La Vierge n’est pas optionnelle : elle doit être accueillie dans la vie. Elle est la Reine de la paix, qui est vainqueur du mal et conduit sur les voies du bien, qui rétablit l’unité entre ses enfants, qui éduque à la compassion.
Prends-nous par la main, Marie. Agrippés à toi nous passerons les virages les plus difficiles de l’histoire. Par la main, amène-nous à redécouvrir les liens qui nous unissent. Rassemble-nous tous sous ton manteau, dans la tendresse de l’amour vrai, où se reconstitue la famille humaine : “Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu”. Disons-le tous ensemble à la Vierge : “Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu”.