28.02.10
Chers lecteurs,
En cette année sacerdotale et en la fête du bienheureux père Daniel Brottier, si lié à la petite Thérèse et donc à Mère Teresa qui l'avait choisie comme patronne, j'ai voulu vous faire partager la quasi intégralité de la conférence que Mère Teresa a donné à 6.000 prêtres en retraite à Rome, en octobre 1984.
J'ai fait cette traduction à partir d'une vieille cassette audio et je n'ai pas compris tous les mots de Mère Teresa d'où les pointillés.
Je corrigerai donc, peut-être, par la suite, certains passages inachevés mais je pense que cela n'empêche pas de comprendre le sens profond des paroles. J'ai choisi de rester le plus près possible du texte, avec les répétitions... Évidemment ce n'est pas parfait et il vaut mieux lire ses paroles en anglais et écouter et réécouter la cassette en anglais mais j'espère que vous lirez entre les lignes et pourrez approfondir ainsi le charisme de notre bien-aimée Mère Teresa !
Bonne lecture et bonne fin de Carême !
Mère Teresa parle à 6.000 prêtres
en retraite
à Rome les 7 et 9 octobre 1984
Demandons à nouveau à Notre Dame, la Mère de Jésus et notre Mère, de nous donner son cœur, si beau, si pur, si immaculé, son cœur si plein d'amour et d'humilité afin
que nous puissions recevoir Jésus et donner Jésus, le Pain de Vie, L'aimer comme elle l'a aimé et le servir sous l'habit de détresse des pauvres.
Le cardinal Newman a écrit une très belle prière avec son cœur de prêtre, sa conversation avec Dieu : « Bien aimé Jésus, aide-moi à répandre ton parfum partout où je vais. Inonde mon âme de ton Esprit et de ta Vie. Pénètre et possède tout mon être si profondément que toute ma vie ne soit qu' un rayonnement de la tienne. Rayonne à travers moi et vis tellement en moi que chaque âme avec laquelle j'entre en contact sente ta présence en mon âme. Fais que ce ne soit plus moi qu'elle regarde et qu'elle voit mais Jésus seul. Reste avec moi et alors je commencerai à rayonner comme tu rayonnes, à rayonner de telle façon que je serai une lumière pour les autres : la lumière, O Jésus, viendra entièrement de toi ; rien ne viendra de moi ; ce sera toi qui rayonneras sur les autres à travers moi. Laisse-moi alors te prier de la manière que tu aimes le plus en rayonnant sur ceux qui sont autour de moi. Fais que je T'annonce sans prêcher, non par des paroles mais par l'exemple, par la force contagieuse, l'influence bienveillante de ce que je fais, la plénitude évidente de l'amour que mon cœur Te porte. Amen. »
Je suis venue ici et je vous laisserai cette prière avec sa sainteté. Elle exprime aussi la faim terrible de Dieu, la faim de nos pauvres pour Dieu. Nous travaillons, nous, les sœurs et les frères dans de nombreux pays. Maintenant et partout où je vais je trouve une faim terrible de Dieu, une faim que seulement vous, prêtres, pouvez satisfaire en leur donnant Jésus. Vous êtes ceux qui, si vous ne L'avez pas, vous ne pouvez pas Le donner et vous êtes ceux dont ils attendent que cette tendresse et l'Amour du Christ viennent à eux à travers vous. Cet amour, cette tendresse, c'est Son Amour, Sa Tendresse à travers vous pour eux, c'est répandre Son parfum, Son Amour, Sa Compassion partout où vous allez.
Dans notre pièce pour les mourants nous voyons cette souffrance immense, cette terrible souffrance. A Calcutta dans une de nos maisons on a recueilli 46.000 personnes ramassées dans la rue dont 22.000 sont retournées à Dieu et et comment, seulement grâce à la tendresse et à l'amour que les sœurs leur ont donnés.
Il y a deux jours, quand j'étais dans la maison, un homme est venu, il a traversé et est allé directement vers le secteur des femmes sans même me parler et il a vu une sœur qui nettoyait une personne qui venait d'arriver, que l'on venait juste d'amener en ambulance des rues de Calcutta. Elle était pleine de vers, pleine de saleté et l'homme regarda et regarda et il regarda les mains de la sœur et il regarda le visage de la sœur et il regarda les yeux de la sœur et il comprit que l'Amour de Dieu avait été mis dans ces mains, dans ce visage, dans ces yeux et il est sorti et est venu vers moi et m'a dit : « Je suis venu ici sans Dieu, je suis venu ici en colère et je sors de cette maison en comprenant, avec cette présence de Dieu dans mon cœur, l'Amour. Je sais que Dieu nous aime. J'ai vu cet Amour de Dieu dans les mains de ces sœurs. J''ai vu cet Amour de Dieu dans les yeux de ces sœurs, comment elles regardaient cette patiente, en croyant que c'était Lui qu'elles servaient.
Un jour à New Delhi le Ministre des affaires sociales m'a dit : « Mère Teresa, vous et moi, nous faisons le même travail social mais il y a une grande différence entre vous et nous, vous, vous le faites à quelqu'un et nous, nous le faisons pour quelque chose. C'est ce que sont pour vous, comme prêtres, cet homme, cette femme, cet enfant, qui viennent vous voir, quelqu'un, ils sont quelqu'un : Jésus.
Il y a quelque temps les sœurs ont ramassé un homme dans la rue et comme elles le soulevaient, tout son dos est resté sur le trottoir. Elles l'ont amené dans notre maison et il était en très mauvais état mais à la fin il est mort avec un grand sourire sur son visage et j' ai demandé aux sœurs : « Mes sœurs, qu'est-ce que vous ressentiez quand vous le touchiez, qu'est-ce que vous ressentiez dans le plus profond de votre cœur ? » et cette jeune sœur a dit : « J'étais tout à fait sûre que c'était Jésus que je touchais, que c'était son corps, sa souffrance, sa terrible souffrance que je partageais avec lui. »
Nous avons besoin que vous, prêtres, vous nous appreniez cela, à nous rendre compte de cette présence, nous avons besoin que vous nous appreniez à être saintes mais avant cela nous avons besoin que vous nous appreniez à prier, car le fruit de la prière c'est un cœur pur et un cœur pur peut voir Dieu et le fruit de la prière c'est l'approfondissement de la foi et le fruit de la foi c'est l'Amour et le fruit de l'Amour c'est le Service et le fruit du Service c'est la Paix. Vous avez consacré toute votre vie, tout votre corps. A votre parole, ce morceau de pain devient le Corps du Christ. Il s'est fait lui-même Pain de Vie par vos paroles. Comme vous devez être propres, comme vous devez être purs, comme vous devez être vierges, saints pour que nous aussi nous le soyons, pour nous donner le Pain Vivant dont nous avons besoin, pour nous enseigner ! Nous avons besoin de vous pour satisfaire notre faim de Jésus. Vous ne pouvez pas donner ce que vous n'avez pas, c'est pourquoi ces jours de grâce ont été un cadeau formidable de Dieu pour vous mais encore plus pour nous parce que nous allons être enrichis à travers vous, de vous, mais vous avez reçu un cadeau pour nous : nous avons faim de Dieu, nos gens ont faim de Dieu.
Toujours et toujours, j'ai toujours la même réponse, le même désir ardent de Dieu, même parmi les hindous, même parmi les musulmans. Cette faim de Dieu, c'est la faim de la sainteté et les gens de la rue nous donnent un merveilleux témoignage. J'ai reçu beaucoup plus de nos gens que je leur ai donné. J'ai reçu ce désir ardent, ils m'ont enseignée à aimer Dieu. Ils m'ont enseignée à aimer Jésus en partageant sa passion.
Un jour on amena un homme trouvé dans la rue et la moitié de son corps était toute dévorée, des vers grouillaient sur son corps et personne ne pouvait se tenir près de lui tant était grande... Je suis allée le nettoyer et il m'a regardée et alors il m'a demandé : « Pourquoi est-ce que vous faites cela, pourquoi est-ce que vous venez près de moi ? » « Je vous aime », lui ai-je dit, « Je vous aime . Vous êtes Jésus sous son habit de détresse. Jésus partage sa passion avec vous » et alors il m'a regardé et il m'a dit : « Mais vous, vous aussi, en faisant ce que vous faites, vous aussi, vous la partagez. » « Non », ai-je dit, « je partage la joie d'aimer avec vous, j'aime Jésus en vous » et cet homme hindou si souffrant, qu'a-
t-il dit « Gloire soit à Jésus Christ » ( applaudissements )
Il n'y avait pas de plainte au sujet des vers dans son corps, il n'y avait pas de cri ni de colère. Il avait réalisé qu'il était quelqu'un, qu'il était aimé.
C'est la faim de l'Amour, la faim de la sainteté, la faim de la compassion, la faim de Dieu. Vous voulez utiliser les mots que vous préférez . La faim de sainteté. Et ces personnes sont des personnes qui comprennent. Elles comprennent et nous essayons de faire un bon usage de leur souffrance. Nous leur demandons, nous leur apprenons à tout offrir pour la paix dans le monde et je peux vous dire, à nouveau je dis la même chose : nous avons reçu beaucoup plus d'elles parce qu'elles nous ont donné l'occasion d'être 24 heures avec Jésus car tout ce que nous faisons pour elles, nous l'avons dit, il doit en être ainsi.
Nous vous demandons, à vous, prêtres, grâce à qui Jésus vient, Jésus devient Pain de Vie par vos paroles, de satisfaire notre faim d'amour. Soyez là. Donnez tout votre temps aux personnes. Je vous le demande, vivez pleinement votre sacerdoce, soyez porteurs, soyez réalité vivante du Christ, présence aux personnes. Vous avez été envoyés par obéissance mais pour elles vous êtes les seuls qui puissiez être Jésus, qui puissiez donner Jésus.
Je me souviens, il y a quelque temps, quelques années en arrière, quand le Président du Yémen a demandé que nos sœurs aillent au Yémen, on m'avait dit que depuis de très nombreuses années il n'y avait pas de chapelle publique, de messe publique, depuis de très nombreuses années. J'ai donc dit au Président : « Je dois vous dire ... sans un prêtre, sans Jésus, nous n'y allons pas et alors ils ont du se consulter entre eux et ils ont décidé que « Oui » et quelque chose m'a énormément frappée, c'est qu'avec le prêtre il y avait l'autel, il y avait le tabernacle, il y avait Jésus et lui seul pouvait apporter Jésus là-bas. Après cela le gouvernement nous a donné le couvent, l'occasion de partager l'amour d'aimer. Nous étions là spécialement pour prendre soin des gens de la rue, des mourants et des indigents et alors ils ont construit aussi le couvent pour nous et alors le gouverneur qui avait financé la construction demanda : « Ma sœur, pouvez-vous m'assurer que la chapelle sera belle parce que Jésus va être là » et ce gouverneur demanda à la sœur : « Ma sœur, montrez-moi comment construire l'église catholique romaine ici ? » Il voulait parler de la petite chapelle et au lieu de dire chapelle il a dit église catholique romaine. ( applaudissements ). Et ils ont construit une très belle chapelle. Elle est là et les sœurs sont là et alors ils nous ont demandé d'ouvrir, ils nous ont donné toute la montagne pour réhabiliter les lépreux, de nombreux , nombreux lépreux. Je suis donc allée voir l'endroit et j'ai vu là … l'odeur...je ne peux pas exprimer ce que j'ai vu et je pensais : « Jésus, comment, comment peut-on vous laisser comme cela ? » et alors j'ai accepté cet endroit et si vous y allez maintenant vous verrez un endroit tout à fait différent. J'ai interrogé ensuite tous les musulmans: pas un seul catholique là-bas, et j'ai demandé à l'un des homme riches, je lui ai dit : « Ils sont tous musulmans, ils ont besoin de prier, construisez une mosquée pour eux afin qu'ils puissent prier et l'homme était surpris que moi, une sœur catholique, je lui demande une telle chose... mais il a construit la plus belle mosquée pour eux et vous pouvez voir ces lépreux aller là, en rampant, en rampant, et prier, et depuis que c'est complètement ouvert il est revenu me voir et m'a dit : « Je vous donne ma parole que la prochaine chose que je construirai ici ce sera une église catholique pour les sœurs ( applaudissements ).
Ce sont des exemples magnifiques de la faim des personnes, de nos plus pauvres parmi les pauvres : les ignorants, les indésirables, les mal aimés, les rejetés, les oubliés : la Faim de Dieu.
Puis un jour, je marchais dans les rues de Londres, il y a des sœurs qui travaillent là- bas, et j'ai vu un homme dans un état terrible qui était là si isolé, si triste, si seul. Je suis allée vers lui et lui ai serré les mains, serré les mains et je lui ai demandé comment il allait et il m'a regardé et il m'a dit : « O, après si longtemps je sens la chaleur d'une main humaine, après si longtemps » et ses yeux brillaient et il s'est redressé.. « Après si longtemps »Voyez, une si petite chose a apporté Jésus dans sa vie. Il désirait ardemment la chaleur d'un amour humain qui était l'Amour de Dieu.
C'est quelque chose que vous, prêtres, vous expérimentez continuellement : les personnes ne souffrent pas seulement dans leur corps mais aussi au plus profond de leur âme, les jeunes, en particulier, ont faim de Dieu. Je ne sais pas si j'exprime la réalité mais j'ai vu encore et encore des foules venir à Calcutta et tout le monde veut travailler uniquement à la maison pour les mourants et pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'ils voient le Christ souffrant et ils reçoivent et ensuite ils viennent , beaucoup d'entre eux, viennent pour l'Adoration et la plupart d'entre eux, la plupart d'entre eux, disent la même chose : « Nous avons vu cette sorte de souffrance dans notre pays mais nous n'avons jamais regardé, vous nous avez appris à voir, à regarder et à trouver Jésus et à faire quelque chose » . C'est la faim des jeunes. Très souvent nous trouvons partout nos jeunes qui se tournent vers les ashrams hindous et qui sont pris. A chaque fois, quand ils en sortent, s'ils sont capables de venir, je leur demande : « Jésus ne vous suffit-il pas ? " " Mais jamais on nous a donné Jésus comme cela. »
Vous, prêtres, devez donner Jésus à nos jeunes. Il y a un immense désir ardent de Dieu chez eux. Je suis sûre que vous le savez mieux que moi mais avec les personnes dont nous guérissons les souffrances nous recevons ces jeunes qui font les humbles travaux, le nettoyage, le lavage, et quand les personnes meurent il y a tant de tendresse et d'amour que beaucoup parmi eux, après un certain temps, se confessent et retournent vers le Seigneur. Combien désirent-ils ardemment apprendre ce contact dans la présence du Christ. Et vous et moi avons été choisis par Jésus : « Je vous ai appelés par votre nom », dit Jésus, « Vous êtes à moi , l'eau ne vous noiera pas, le feu ne vous brûlera pas, je vous donnerai des nations, vous êtes précieux pour moi, je vous aime » Nous avons cela très clairement dans les Écritures : la tendresse et l'amour de Dieu pour nous et il veut que nous soyons cette tendresse et cet amour pour les personnes. Il veut vous utiliser c'est pourquoi vous êtes devenus prêtres. Vous n'êtes pas devenus prêtres pour devenir des assistants sociaux, comme l'a dit ce Ministre. Ayez une vie de sainteté, de virginité consacrée, d'obéissance consacrée, de pauvreté consacrée et n'avez-vous pas ce travail que nous avons de donner un service de tout cœur et gratuit aux plus pauvres parmi les pauvres ? Songez-y, songez-y, quoique vous fassiez, que cela jaillisse de votre vie consacrée !
Dans nos constitutions il y a quelque chose de très beau : Le Christ vous offre et m'offre une longue vie, une amitié fidèle, personnelle, nous épousant avec Tendresse et Amour. Pour rendre cette unité plus vivante, plus belle, Il nous donne l'Eucharistie. Voyez, c'est votre amour et c'est ce que nous voulons de vous : que vous nous appreniez à devenir saintes. Nous, religieuses, nous avons besoin que vous nous appreniez cela parce que nous ne pouvons pas donner à nos gens ce que nous n'avons pas. Donc, apprenez-nous à prier, apprenez-nous à être saintes et je pense que nous et nos gens serons saints parce qu'il y a des endroits où vous ne pouvez peut- être pas aller mais si vous nous avez donné nous pouvons leur donner. Dans de nombreux endroits des évêques nous ont donné la permission d'apporter la Communion dans les taudis les plus pauvres. Nous avons même oublié de décrire à quoi ils ressemblent, et Jésus va là, juste là.
Nous ne pourrions pas leur apporter Jésus si vous ne nous L'aviez pas donné.
Comme vous devez être saints ! J'ai un grand, grand amour pour les prêtres parce que nous ne serions pas ce que nous sommes (Applaudissements) si nous ne vous avions pas pour nous donner Jésus.
Tous les premiers jeudis du mois, la nuit du premier jeudi, la veille du premier vendredi nous faisons l'Heure Sainte, car Jésus a demandé à Marguerite-Marie de faire l'Heure Sainte de 23h à 24 h pour les prêtres, pour avoir de saints prêtres et nous, dans notre Congrégation, nous la faisons tous les 1ers jeudis. C'est le cadeau que nous vous faisons. Nous vous devons un retour pour tout ce que vous faites pour nous et je vous demande encore et encore, soyez saints, soyez seulement tout à Jésus à travers Marie, soyez Un Seul Cœur plein d'Amour dans le Cœur de Jésus, soyez amoureux du Christ et ce sera facile pour vous d'être seulement tout à Jésus et de donner Jésus à tous ceux avec lesquels vous serez en contact. Nos pauvres ont besoin de vous et la pauvreté n'est pas seulement chez nos personnes qui ont faim de pain. La plupart de nos gens, nous les ramassons dans les rues non seulement de Calcutta, d'Afrique, même ici à Rome, nous avons une maison et un abri de nuit et tant de personnes, presque 200 personnes viennent ici pour manger et être avec les sœurs. Puis nous avons la maison à San Gregorio pour les personnes sans-abri et il y a tant de solitude dans leurs vies, tant de souffrance! Quelques uns, la plupart d'entre eux , c'est cela en premier lieu qu'ils ont.
J'ai vu de mes propres yeux, une nuit quand les sœurs sortaient … des personnes qui dormaient dans les rues , juste recouvertes de journaux, entre les portes, entre les marches des maisons, elles tremblaient de froid, elles étaient juste recouvertes de plastiques et assises sous la pluie et la neige. Est-ce que vous savez cela ? C'est là où votre tendresse et votre amour doivent aller. Vous devez aller... Vous venez de tant de pays. Maintenant nos sœurs ici et dans de nombreux pays, vous, vous-mêmes, essayez de trouver, d'apporter là cette tendresse et cet Amour que vous avez reçus de Jésus et c'est cela votre prêtrise. Vivez pleinement cette prêtrise et tout l'autre travail. Apprenez-nous comment faire. Nous pourrons faire en sorte que de nombreuses personnes (laïques) affamées partagent la joie d'aimer. Apprenez-leur à faire ce que vous voulez qu'elles fassent et nous pourrons à travers elles...
Nous avons ce que nous appelons des coopérateurs partout dans le monde. Ils partagent la joie d'aimer, ils partagent le travail, ils sont donc à vous. Utilisez-les pour la même chose. Vous pouvez créer vos propres paroisses là où vous vous trouvez, ces sortes de centres de joie et d''Amour. Ils doivent faire l'expérience de la joie d'aimer en donnant de l'amour., en partageant l'amour.
Je vais vous parler de ces deux jeunes qui ont tout donné de leur mariage juste pour pouvoir partager la joie d'aimer avec les pauvres que nous servons. Cela doit être la même chose pour vous : partager la joie d'aimer avec les personnes qui sont avec vous au lieu d'être trop pris et de ne pas avoir le temps d'entendre les confessions ou d'être présents pour les personnes. Je me souviens, un jour, d'un prêtre. Nous préparons des centaines d'enfants à la confession dans des endroits qui sont éloignés. Je me souviens : un prêtre est venu me voir et m'a dit : « Mère Teresa, s'il vous plaît, dites à vos sœurs de ne pas préparer autant d'enfants, je n'ai pas le temps d'entendre autant de confessions. » Je ne savais pas quoi dire à ce prêtre. Je l'ai juste regardé, rien n'est sorti de ma bouche. Je l'ai juste regardé parce que je ne pouvais pas comprendre. Il pouvait être un homme très occupé mais je pense que même occupé il pouvait donner Jésus à nos gens. Le gens ont faim de Dieu. Si je restais ici nuit et jour à vous parler de nos gens vous seriez surpris de voir combien ils sont grands, combien ils sont beaux, combien ils sont merveilleux. Vous devez seulement les connaître et si vous les connaissez vous les aimerez et si vous les aimez vous ferez sûrement quelque chose pour eux et c'est ma prière pour vous. Je prie tous les jours pour les prêtres, pour qu'ils soient saints. L'Église, le monde n'a jamais eu autant besoin de saints prêtres qu'aujourd'hui. Le monde vous regarde, toutes les familles vous regardent. Il y a tellement de problèmes dans le monde aujourd'hui à cause de toutes les familles brisées. Apportons Jésus dans leurs familles en les consacrant au Sacré Cœur, en leur apprenant à prier le chapelet, en apportant la prière dans leur vie. Les prêtres faisaient cela avant très facilement, ils avaient l'habitude d'aller dans les familles, d'être avec la famille, de prier avec la famille, de consacrer la famille au Sacré Cœur et cela doit revenir et je vous demande de nous aider à consacrer les familles au Sacré Cœur parce que si vous apportez Jésus à nouveau dans leurs vies vous apporterez la paix, la joie et la sainteté ( applaudissements ).
Cette compréhension de cette tendresse du Christ et de son Amour.
Nous avons commencé le Mouvement de Corpus Christi pour les prêtres à travers l'Eucharistie pour devenir saints, pour devenir comme Jésus et pour donner Jésus aux autres. Il y a des livres sur ce sujet et l'année dernière, cette année, avec la permission du Saint Siège nous avons commencé la fraternité Corpus Christi, qui sera la vie que nous avons avec les quatre vœux d'une consécration totale pour être saints, pour donner Jésus et apporter la réalité vivante de la tendresse et de l'Amour du Christ à chaque âme avec lesquelles ils sont en contact et je pense que nous en sommes très heureux. Il y a quelques livres ici et si quelqu'un le veut il y a des adresses que l'on peut donner, je pense, et vous pouvez donner les adresses et vous pouvez avoir le livre dans votre langue. Ce n'est rien de particulier, c'est seulement cette Tendresse et cet Amour de Jésus dans l'Eucharistie, comment vous pouvez le vivre, comme prêtre au plein sens du mot, et ensuite vous pourrez le partager avec nous après cela et donc … à travers nous afin que nous puissions nous donner aux personnes que nous servons. Je prierai pour vous afin que accomplissiez les résolutions que vous avez prises, pendant cette retraite, de croître dans la réalité vivante de la sainteté... Avec Marie que vous puissiez être fidèles à votre parole, être votre parole, pour l'honneur de Dieu, que vous soyez un prêtre selon le Cœur de Jésus et je prierai pour toutes les personnes avec lesquelles vous serez en contact afin que lorsqu'elles vous regarderont elles ne puissent voir que Jésus en vous et que tout ce que vous ferez, pas seulement par vos paroles, car vous devez annoncer la Parole de Dieu, mais par votre présence, la façon d'approcher les personnes, la façon de donner les Sacrements, la façon de pratiquer la tendresse et l'Amour dans les confessions... pendant des heures et des heures, c'est très difficile, mais c'est ce que Jésus a vécu dans son agonie, et c'est votre tour maintenant. C'est pourquoi vous êtes un autre Christ.
Demandons à Notre Dame, qui leur appartient d'une façon particulière, promettons- lui d'aimer son Fils, de Lui consacrer notre vie complètement, d'utiliser... demandons-lui que Jésus vous utilise sans vous consulter, sans rien dire, même si vous ne savez pas pourquoi mais qu'Il puisse vous utiliser parce que vous lui appartenez, vous êtes à Lui et seulement à Lui et laissez la prière du cardinal Newman vivre en vous et à travers vous parmi les personnes que vous servez. Priez aussi pour nous. Dieu nous a bénis avec de nombreuses vocations et les sœurs et les frères sont partout dans le monde. Ils sont juste cette présence de la Tendresse et de la Compassion du Christ envers les plus pauvres parmi les pauvres. La faim aujourd'hui n'est pas seulement la faim de pain, c'est une faim terrible d'amour dans les cœurs des gens, c'est une souffrance terrible plus grande que … le cancer et la lèpre. Cette faim, cette solitude, ce sentiment d'être indésirable, pas aimé, négligé, juste abandonné et nous avons des centaines et des centaines de ces personnes... comme nous les appelons. Elles ont besoin de Jésus, elles ont besoin de vous, que vous les connaissiez là où elles se trouvent. La nudité n'est pas seulement le manque de vêtement mais c'est aussi la perte de la pureté, ce que nous voyons partout aujourd'hui, cette perte de dignité humaine que l'on voit partout et l'absence de maison n'est pas seulement l'absence de maison faite de briques mais c'est aussi le terrible rejet, le sentiment terrible de ne pas être voulu, de ne pas être aimé,
juste... Je n'oublierai jamais, un jour j'ai sorti une femme d'une poubelle, elle était brûlante de fièvre. Je l'ai sortie, elle était beaucoup plus grande que moi mais de toute façon Jésus me demandait de la sortir et elle n'arrêtait pas de répéter : « C'est mon fils qui m'a fait ça, c'est mon fils qui m'a fait ça ». Elle ne disait pas un mot sur le fait qu'elle était réellement mourante, qu'elle était réellement brûlante de fièvre, qu'elle souffrait terriblement, pas un mot mais elle n'arrêtait pas de dire : « C'est mon fils qui m'a fait ça ». Je l'ai emmenée à la maison et j'ai mis beaucoup de temps à l'aider à dire, juste avant de mourir,: « Je pardonne à mon fils ». Elle souffrait tellement d'avoir été jetée dehors par son fils.
C'est peut-être quelque chose que vous n'avez jamais vue dans certains de vos pays mais je l'ai vu ici, je l'ai vu à Londres, je l'ai vu à New York, je l'ai vu dans de nombreux endroits, dans ces grands, grands endroits, peut-être pas autant qu'en Inde et en Afrique mais je l'ai vu et même s'il n'y avait qu'une personne, qu'une seule personne, aidez-la, ramenez-la, même pour une seule personne, cela vaut la peine que vous soyez cet amour et cette consolation car c'est Jésus qui est là sous son habit de détresse. Il l'a dit très clairement : « Tout ce que vous faites à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous le faites », si en mon nom tu prends un petit enfant c'est moi que tu reçois, si en mon nom tu donnes un verre d'eau c'est à moi que tu le donnes. Nous voulons tous aimer Dieu. Comment aimer Dieu ? Jésus s'est fait lui-même Pain de Vie pour satisfaire notre faim de son Amour et ensuite Il s'est fait l'Affamé, le Nu, le Sans-abri, l'Indésirable, l'Isolé, le Lépreux, l'Ivrogne, le Drogué, la Prostituée, pourquoi ? Pour que vous et moi puissions satisfaire Sa Faim de notre... .et de notre amour. Donc, prions, prions ensemble pour que nous prenions conscience de cette présence, que nous soyons des contemplatifs au cœur du monde. Nous pouvons être 24 heures avec Jésus et nous sommes conscients de cette présence.
Marie, Mère de Jésus, jette ton manteau de pureté sur nos prêtres.
Garde-les dans ton cœur, guide-les, protège-les, sois avec eux,
sois une Mère pour eux, spécialement dans les périodes de difficultés,
de découragement, et spécialement dans les moments de solitude.
Sois une Mère pour eux, aime-les, et garde-les pour Jésus, tous les jours.
Comme Jésus, ils sont tes fils.
22.02.10
Dimanche 21 février 2010
1er dimanche de Carême
« Quand mon serviteur m'appelle, dit le Seigneur, je lui réponds, je reste près de lui dans son épreuve. Je vais le délivrer, le glorifier, de longs jours je vais le rassasier. »
Lecture du livre du Deutéronome ( 26, 4-10 )
MOÏSE disait au peuple d'Israël : « … Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : " … Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres, malheureux, opprimés... Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel...
PSAUME 90
R. Reste avec moi Seigneur dans mon épreuve
Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
et repose à l'ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »...
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains ( 10, 8-13 )
FRÈRES, nous lisons dans l'Écriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole, c'est le message que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé... Ainsi, entre les juifs et les païens, il n'y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l'invoquent...
Ta parole, Seigneur est vérité , et ta loi, délivrance.
L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc ( 4, 1-13 )
APRÈS son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon...
Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentation, le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé.
Commentaire
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui
Jésus vient de se faire baptiser par Jean. Il a reçu l'Esprit et entendu la voix qui le déclarait "Fils bien-aimé". Aussitôt, cet Esprit le pousse au désert. Sans doute veut-il méditer sur les paroles étonnantes qu'il vient d'entendre et répondre à la question : que signifie et qu'exige être Fils de Dieu ? Cela va durer quarante jours.
Le carême prend aussi ce temps-là, et ce n'est pas un hasard. Le nombre quarante est symbolique : quarante jours de déluge; Moïse reste quarante jours sur la montagne, sans manger ni boire, pour y recevoir la Loi; quarante ans d'Exode dans le désert, etc. Le parallèle entre Jésus et Moïse est évident : c'est pendant ces quarante jours que va s'affirmer la nouvelle Loi, celle du Royaume. Avant d'en préciser le sens, notons que le carême nous propose de reprendre nous aussi les choses à zéro, de refaire l'inventaire de nos raisons de vivre et d'espérer, de redécouvrir les sources de notre vie et de notre joie, de notre bonheur... Le carême n'est pas un temps de tristesse, mais de vérification des mobiles qui commandent nos comportements, non pour nous affliger mais pour repartir. Ce faisant, n'oublions pas que le nombre quarante représente une totalité, une vie humaine. Nos quarante jours de carême concentrent et signifient toutes les journées de notre existence. Jésus lui-même sera tenté jusqu'à la fin, par les illusions de ses auditeurs, de vivre un messianisme de puissance. D'où la véhémence de sa réponse à Pierre qui veut l'empêcher de se rendre à Jérusalem où il sera crucifié (voir Matthieu 16,23, où Pierre se fait traiter de "Satan"). Jusqu'à la fin : à Gethsémani, Jésus demandera au Père de le dispenser du calice qu'il doit boire.
Les tentations
Il y a en nous tous, une force qui nous pousse à nous préférer à tous les autres, à prendre le pouvoir, à dominer. Au sein de nos familles, dans notre milieu professionnel, au niveau de l'État : "Tous les royaumes de la terre, je te les donnerai…". L'ambition est un tyran démoniaque que beaucoup considèrent comme une vertu. Nous sommes invités à attirer l'attention et l'admiration par nos exploits et nos réalisations : "Si tu es le Fils de Dieu (comme tu l'as entendu lors de ton baptême), jette-toi en bas (du sommet du temple)…" Certes, Jésus fera des miracles, mais ce sera par amour et non pour la notoriété. Il demandera aux bénéficiaires de n'en rien dire. Remarquons que Jésus répond aux trois tentations, qui interprètent l'Écriture à contresens, comme le serpent le fait de la parole de Dieu en Genèse 3, par trois citations du Deutéronome. Parole de Dieu, Jésus se soumet à la Parole. Il obéit : "Il s'abaissa lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix" (Philippiens 2,8). Jésus va donc à l'envers de nos réactions spontanées. Et sans doute des siennes aussi, puisque les évangélistes situent ses tentations au seuil de sa "vie publique", là où commencent l'annonce du Royaume de Dieu et l'invitation à y entrer. Trois tentations. Encore un chiffre significatif : il représente la multitude, le pluriel, et une sorte de perfection : trois personnes en Dieu, trois personnes dans la famille de Jésus, trois jours pour ressusciter, trois reniements de Pierre… Une infinité de tentations, ou plutôt une seule, le culte de soi, qui prend une infinité de formes.
Le Dieu de la vie et non de la mort
Pourquoi Dieu nous laisse-t-il en proie aux tentations ? Parce que c'est librement que nous devons nous donner à lui. Nous avons le choix entre lui et nous, entre adorer Dieu ou nous adorer nous-mêmes. Si nous nous choisissons nous-mêmes, nous nous séparons de celui qui est notre source permanente et nous allons du côté de la mort et du néant. Comme le Christ, nous sommes continuellement engendrés par le Père, et notre vérité d'hommes consiste à retourner à cette origine pour naître de nouveau, librement Dieu nous fait être, librement nous adhérons à lui. Notre existence est affaire d'alliance entre lui et nous. Les tentations du Christ reviennent, en quelque sorte, à vouloir le forcer à agir, alors qu'il vient pour qu'il y ait enfin dans l'humanité quelqu'un qui fasse, uniquement et intégralement, la volonté de Père. Volonté qui, justement parce qu'il est père et n'est que père, est volonté de vie. Notre renaissance perpétuelle est justement ce qui nous fait échapper à la mort. Jésus se remet au Père et choisit de n'adorer que lui seul. Adorer consiste à mettre au-dessus de tout, au-dessus de soi-même et de toute possession terrestre, succès, gloire, pouvoir. Avec des pierres, Jésus ne fera pas de pain, mais il fera du pain avec sa propre chair : la Pâque est déjà présente dans ses réponses aux tentations. Tout le recul de Jésus devant la perspective de la passion se concentrera dans l'heure pour laquelle il est venu dans le monde. Tel est le temps fixé pour l'ultime retour du tentateur. Alors Jésus décidera : "Père, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne." Il le sait, malgré l'exode sanglant qu'il doit parcourir, la volonté du Père n'est pas la mort mais la vie.
La tentation
Paroles du père Marie-Joseph Le Guillou ( + 1990 )
Nous serons tentés. La vie humaine est une vie dans laquelle il y a la tentation. La vie humaine est une vie de « service militaire », dit le livre de Job, une vie où il y a des difficultés, des souffrances, des tentations qui peuvent aller jusqu'au fond d l'être et qui, quelquefois, nous donnent l'impression que nous sommes tentés au-delà de nos forces. Mais ce n'est pas Dieu qui nous tente. C'est nous qui nous laissons tenter par notre manque de confiance dans le Seigneur. Le Christ a déjà vaincu parce que simplement il a reconnu son Père comme le Père des cieux, comme son propre Père, comme celui qui donne à tout homme de triompher en Lui. Tout est déjà gagné ! Nous n'avons rien à craindre.
Le mystère chrétien a ceci d'étonnant, c'est que « tout est déjà fait mais que tout est à faire ». Pourtant nous devons apprendre à rencontrer la tentation et à en triompher. C'est un mouvement d'approfondissement incessant de notre vie. Nous sommes pris dans le mystère du Christ. Notre cœur est modifié dans le Christ, comme le dit saint Paul, et, cependant, il a encore à être modifié. C'est bien ce que signifie la liturgie d'aujourd'hui.
Le pape donne aux chrétiens la clé pour lutter contre les tentations du démon
Méditation avant l'Angélus
ROME, Dimanche 21 février 2010 (ZENIT.org) - En cette première semaine de Carême, le pape Benoît XVI a donné aux chrétiens la clé pour lutter contre les tentations du démon : la fidélité à la Parole de Dieu.
« Si nous conservons la Parole de Dieu dans notre intelligence et dans notre coeur, si elle entre dansvacances mars 2010 notre vie, si nous avons confiance en Dieu, nous pouvons repousser toute sorte de tromperie du Tentateur », a déclaré le pape, ce dimanche, avant la prière de l'Angélus, en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.
Benoît XVI a commenté aujourd'hui le passage de l'Evangile de Luc sur Jésus qui est conduit au désert et mis à l'épreuve par le démon.
Il a présenté les trois tentations auxquelles le démon soumet Jésus : « la faim, c'est-à-dire le besoin matériel », la tentation « du pouvoir », la tentation de « mettre Dieu à l'épreuve », de lui demander de « prouver qu'il est Dieu ».
Jésus répond à chaque fois en citant les saintes Ecritures. « Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre », puis, « tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c'est lui seul que tu adoreras », et enfin, Benoît XVI explique que « Jésus oppose aux critères humains le seul critère authentique : l'obéissance, la conformité à la volonté de Dieu, qui est le fondement de notre être ».
Le pape a souligné que « ceci est également un enseignement fondamental pour nous : si nous conservons la Parole de Dieu dans notre intelligence et dans notre coeur, si elle entre dans notre vie, si nous avons confiance en Dieu, nous pouvons repousser toute sorte de tromperie du Tentateur ».
Benoît XVI a invité les fidèles à profiter du Carême pour « rentrer en soi et écouter la voix de Dieu, pour vaincre les tentations du Malin et trouver la vérité de notre être », car le Carême est « un temps - pourrait-on dire - de 'compétition' spirituelle à vivre avec Jésus, non pas avec orgueil et présomption, mais en utilisant les armes de la foi, c'est-à-dire la prière, l'écoute de la Parole de Dieu et la pénitence ».
Le pape a conclu en demandant à Marie d'aider les chrétiens à vivre « dans la joie et de manière fructueuse ce temps de grâce », et d'intercéder spécialement pour lui et pour ses collaborateurs de la Curie romaine car ils commencent ce dimanche soir les Exercices spirituels.
S'adressant aux fidèles francophones, après la prière de l'Angélus le pape a déclaré : « En ce début du Carême nous sommes invités à faire de notre montée vers Pâques un combat spirituel, à la suite de Jésus conduit au désert, où pendant quarante jours il sera mis à l'épreuve par le démon. Au plus profond de lui-même, l'homme connaît la tentation du pouvoir, de l'ambition et de l'hédonisme. Demandons au Christ de nous entrainer dans le mystère de son obéissance au Père, afin que nous ne succombions pas à la tentation et que nous soyons délivrés du mal. Que la Vierge Marie nous aide à nous donner librement à son Fils et à suivre ses chemins ! Bon dimanche et bon Carême à tous ! »