14.11.09

Fête du Saint Rosaire 2009
Notre Voyage et notre Mission
Notre vie sur la terre est un voyage continuel vers notre destination finale et définitive pour laquelle Dieu nous a créés à sa propre image et ressemblance (cf. Gn 1,26).
Notre récent voyage de Rome à Bogota en Colombie, via Madrid à l'aller et au retour, c-à-d du lundi 14 au lundi 28 septembre 2009, fut mémorable. Durant le voyage notre tout petit groupe de quatre, Tonino et Rossana, Giampaolo et moi, avons rencontré de nombreuses personnes nouvelles et intéressantes. Nous avons eu de nombreuses expériences uniques et sans précédent, nous enrichissant de rencontres nouvelles et inoubliables. Je me suis rendu compte que la vie pour la plupart des gens est un défi et une lutte. Avant que l'avion ne décolle il y eut des annonces répétées à tous les passagers d' attacher leurs ceintures, suivies de vérification individuelle. Quand les stewards passaient je pouvais les entendre dire encore et encore : " Veuillez attacher vos ceintures ". Suivirent d'autres annonces avec des démonstrations pratiques, indiquant à tous les passagers ce qu'ils devaient faire " en cas d'atterrrissage improbable sur l'eau " . Bien que nous allions tous à Bogota, en Colombie, le personnel de bord exprimait toujours quelque incertitude d'atteindre notre destination.
Mes pensées allèrent au-delà des horizons visibles de ce monde : combien notre voyage vers le ciel peut être incertain et peu sûr ! Combien notre voyage de foi est dangereux et pénible ! Notre pélerinage sur la terre est en vérité l'histoire de la grâce stupéfiante de Dieu !
L'avion décolla finalement du sol, nous élevant tous vers l'univers immense déployé comme un dais. Pendant environ 10 heures ou à peu près nous avons voyagé entre ciel et terre, passant maintes fois à travers des nuages épais, expérimentant de nombreuses secousses et turbulences. Nous avions tous nos ceintures étroitement attachées à nos sièges avec nos ceintures dans " l'arche de Noé ". Jusqu'à ce que l'avion touche le sol à nouveau, il y eut de la peur et de l'incertitude. Combien est similaire le voyage de notre vie depuis ce monde plein de difficultés, de labeur et de larmes jusq'au monde éternel de liberté et de joie. Il y a cependant de la peur et de l'incertitude tout au long du voyage.
Nous avons finalement atterri à Bogota à 7.45 p.m. heure locale, ce qui est 2.45 a.m. à Rome. Des passagers essayèrent d'exprimer leur joie en applaudissant. Certains d'entre nous firent le signe de la croix et remercièrent la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit pour être arrivés sains et saufs.
La prière est une façon pour nous d'être unis à Dieu pendant que nous sommes sur la terre ; la prière nous connecte avec Dieu ; la prière est un moyen d'exprimer notre gratitude à notre Dieu, Père et Créateur. La prière est un moyen d'exprimer et de soutenir notre relation avec Dieu et avec les autres dans et pour le Seigneur.
Notre tout petit groupe de quatre passa toutes les douanes et les formalités et ensuite nous sommes allés récupérer nos bagages. Nous avons attendu que nos bagages arrivent - nous ne pouvions récupérer à notre destination que ce que nous avions enregistré. Là aussi j'ai pensé au jour à notre arrivée finale - je ne peux avoir au ciel que ce que j'ai enregistré quand j'étais sur la terre, que ce que j'ai déposé - les mérites de mes prières, mes sacrifices et surtout mes bonnes œuvres, ou œuvres de miséricorde. J'avais plusieurs valises pleines d'articles spirituels, de livres, de brochures, de chapelets, de médailles, d'images de la Sainte Famille, etc., pour nos sœurs M.C, pour les LMC, les coopérateurs et pour les pauvres. A la fin de notre séjour sur la terre toutes nos valises doivent être remplies de nos bonnes œuvres, de tout ce que nous avons fait pour les autres, en particulier pour les plus pauvres parmi les pauvres.
Comme les sœurs M.C, les LMC et les coopérateurs qui sont venus à l'aéroport nous accueillir, les personnes que nous avons aidées à aller au ciel viendront nous accueillir quand nous irons à la maison, à Dieu. Ils nous attendront à l'aéroport international St. Pierre au ciel, comme les sœurs M.C. nous ont attendus à Bogota. Quelle joyeuse renncontre ce fut, et quelle joyeuse rencontre au ciel nous attend encore tous !
Mes pensées sont remontées jusqu'au 5 septembre 1997, quand notre bienheureuse Mère Teresa est retournée dans sa véritable maison... combien de centaines de milliers de personnes l'ont attendue pour l'accueillir, chanter des louanges à Dieu pour elle et avec elle, l'emmenant en procession au trône du Dieu très haut, à la Sainte Trinité qui est la fontaine de tout amour et de toute sainteté. Ensemble ils ont chanté : " Te Deum laudamus, Te Deum confitemur ", c-a-d : " Tu es Dieu, nous te louons, tu es le Seigneur, nous t'acclamons. "
Maintenant nous avons le temps et la possibilité d'être de bons samaritains sur la terre, de verser l'huile de consolation sur les isolés et les affligés, de fortifier les faibles et les timorés avec le vin de l'enthousiasme et de la joie. Faisons-le maintenant; chaque minute est précieuse, chaque occasion est un don de Dieu pour faire le bien sur la terre, pour enregistrer nos bagages au ciel, où nous pourrons les récupérer à nouveau pour les distribuer.
Rappelons-nous à nouveau que nous ne pourrons récupérer alors que ce que nous aurons enregistrer maintenant. Bienheureuse Mère Teresa, bénissez votre famille des Missionnaires de la Charité; aidez-nous à faire tout le bien que nous pouvons, permettez-nous d'aimer et de servir nos semblables, hommes et femmes, qui vivent et souffrent de pauvreté et de faim. Donnez-leur aujourd'hui ce qui leur est nécessaire pour vivre chaque jour, la nourriture, le logis, les vêtements et l'éducation, et par notre amour compréhensif donnez-leur la paix et la joie.
Bogota, en Colombie, est une ville extrêmement grande de sept millions d'habitants, avec de nombreux pauvres aussi, comme beaucoup de grandes villes. C'est une ville très fascinante avec de nombreuses attractions intéressantes, pour les touristes comme pour les pélerins. Elle se trouve à 2.600 mètre au-dessus du niveau de la mer, avec une température moyenne entre 16° et 19° C toute l'année.
La Colombie fut une colonie espagnole pendant environ 250 ans. Elle est devenue indépendante en l'année de notre Seigneur (A. D.) 1820. Presque dans le cœur de la ville il y a une petite communauté de sœurs Missionnaires de la Charité de la bienheureuse Teresa M.C., qui est comme un phare d'espoir et de joie, non seulement pour les drogués et les personnes âgées, mais en particulier pour l'Eglise institutionnelle. Le sœurs ne travaillent pas dans l'isolement mais toujours avec et pour l'Eglise, comme avec les autorités civiles autant que cela est possible. Elles sont au pied de la montagne sur laquelle est construit le sanctuaire connu sous le nom de Montserrat, reproduction du sanctuaire de Montserrat près de Barcelone, en Catalogne, en Espagne. Aujourd'hui la seule façon de se rendre au sanctuaire est de prendre un "funiculaire", qui marche sept jours par semaine. Un nombre limité de pélerins locaux y montent, car ils ne sont plus autorisés à monter à pied en raison du risque de glissement de terrain.
Sr. Gilberta M.C., la supérieure régionale, nous emmena au sommet en funiculaire,le groupe de retraitants et moi. Nous sommes ensuite rentrés dans la retraite fermée de huit jours de prière intense et de silence total; car nous savons que " l'appel à la sainteté ne peut être entendu et suivi que dans le silence de l'adoration... " (cf. Vita Consecrata 38).
Bien que donner une retraite de huit jours soit toujours très exigeant, c'est aussi plein de grâces et stimulant, car les sœurs montrent un grand intérêt et combien elles ont soif de Dieu. Le verset: "Mon âme a soif de toi dans la nuit, et comme le matin arrive j'attends ta venue" peut s'appliquer à elles. Leur désir ardent de Dieu, leur empressement à devenir saintes, leurs exemples édifiants d'humilité et de joie, et surtout leur prière et leur sacrifice incessant pour le prédicateur non seulement encourage le prédicateur, mais l'aide à oublier sa propre fatigue et ses épreuves.
Bien que les 8 jours aient été chargés et remplis, Sr. Gilberta M.C. et Sr. Bina M.C., la supérieure locale, ont trouvé un peu de temps pour m'amener à quelques endroits importants à Bogota, comme le sanctuaire du " Divino Niño " - le Divin Enfant, où nous avons vu une foule de plus de deux mille personnes ferventes participer à la messe du dimanche à 3. 00 p.m. Nous sommes aussi allés voir la cathédrale salée, qui est un autre lieu important, pour les touristes et les pélerins des différents pays d'Amérique du Sud et Centrale.
Après avoir fini la retraite de huit jours des sœurs M.C., 110 LMC et coopérateurs attendaient leur retraite de quatre jours. Ce fut une autre expérience inoubliable de rencontrer des personnes chaleureuses et enthousiastes, des jeunes et des plus âgés, venant d'environ 13 pays d'Amérique Centrale et du Sud. Nous avons commencé le jeudi matin 24 septembre 2009 avec la conférence. Dans l'après-midi le cardinal de Bogota, son Eminence Pedro..., est venu célébrer la Sainte Messe avec et pour nous tous. Nous étions 8 prêtres en tout venant du Mexique, d'Argentine, du Pérou, de Bolivie et de Colombie. Ce fut une véritable expérience de Pentecôte pour tous qui logeaient dans le centre de retraite diocésain appelé Emmaus. Le directeur d'Emmaus, le père Ricardo, fut très accueillant avec tous les participants. Samedi soir, après le dîner, nous avons eu un programme culturel très coloré et divertissant, suivi d'une nuit entière d'adoration du Saint Sacrement en action de grâce et en préparation immédiate du renouvellement des vœux le matin suivant.
Une LMC d'Argentine a fait ses vœux pour la première fois, tandis que 24 ont renouvelé leurs vœux le dimanche matin 27 septembre 2009. Ce fut une cérémonie très simple mais très émouvante. A la fin de la Messe, deux aspirants de Bolivie, qui étaient venus avec leur jeune directeur spirituel, ont reçu le petit crucifix, ce qui a marqué leurs deux années de formation avant qu'ils fassent leurs vœux. Etant donné que les vœux sont faits ou renouvelés selon les Statuts des Laïcs Missionnaires de la Charité, chaque LMC est supposé connaître ses Statuts suffisamment bien. C'est la raison pour laquelle chaque renouvellement appelle à une étude plus en détails et approfondie des Statuts., plus au moins un jour de prière. Cette préparation immédiate est absolument nécessaire pour tous ceux qui font ou renouvellent leurs vœux (voir les Statuts des LMC).
L'expérience de Bogota a été tout à fait merveilleuse et enrichissante. Pratiquement tous les participants de la retraite ont reçu le Sacrement de la Réconciliation. Ce ne fut pas par conséquent juste un renouvellement de la formule, mais un renouvellement réel de sa relation avec Dieu et avec ses semblables. Peu importe la difficulté par moments de rétablir et de renouveler cette double relation, cela doit être fait avant ou ensemble avec le renouvellement. Parfois cela semble impossible; on doit au moins avoir le désir intense de le faire. Parfois on pense que l'on n'a pas la force de pardonner, mais la question alors est : " Est-ce-que je veux pardonner ou non ? " C'est une chose que je ne sois pas capable de pardonner, mais c'est totalement différent que je je ne veuille pas pardonner. La première n'est pas un péché, mais la seconde en est un.
Le journal diocésain a voulu publier un article sur l'évènement de la retraite des LMC au centre de retraite Emmaus à Bogota. Le cardinal a montré un grand intérêt pour les LMC et veut que les LMC grandissent en sainteté et augmentent en nombre. La journée s'est achevée quand Sonia, une coopératrice, avec ses amis et nos sœurs M.C. ont préparé un repas de fête dans leur maison bien décorée et accueillante au pied du mont Montserrat, après lequel la foule, dans trois autobus pleins, est allée faire le tour de la ville, pendant que nous quatre nous préparions, spirituellement et autrement pour notre long et pénible voyage de retour à Rome via Madrid.
Le contrôle de sécurité à Bogota fut très particulier. Nos bagages furent fouillés et refouillés par trois groupes de policiers, y compris par de féroces chiens policiers, qui ont flairé chacun de nous et nos bagages à main. Grâce à Dieu, apparemment ils furent satisfaits de nous, nous l'avons espéré.
Le vol fut retardé de plus d'une heure; nous avons donc presque manqué le vol de correspondance à Madrid. En plus de la difficulté de trouver les choses, nous devions prendre un train d'un terminal à l'autre. Nous avons couru de toutes nos forces pour arriver à la bonne porte de départ, où on nous a dit que nous devions attendre parce que notre vol de Bogota avait du retard. A la fin ils nous ont permis d'embarquer et nous sommes arrivés à Rome sains et saufs, grâce à Dieu. N'ayant pas récupéré nos bagages nous sommes allés trouver l'assistant des passagers lui avons dit que nous n'avions récupéré aucun des six bagages que nous avions enregistrés. Le responsable du bureau de réclamation pour les bagages perdus et trouvés nous dit que nos bagages étaient encore à Madrid et qu'on nous les porterait via S. Agapito le lendemain, c-à-d le mardi 29 septembre 2009. C'était la première fois que j'avais enregistré tous mes effets personnels excepté mes livres de prières et quelques livres importants.
Le matin du 29 septembre passa et il n'y avait aucun signe de nos bagages. Quand nous nous sommes renseignés, on nous a dit qu'ils arriveraient l'après-midi même ou le soir., ce qui finalement se produisit.
Je remercie sincèrement mes fidèles compagnons de voyage, Tonino et Rossana, et Giampaolo pour leur tendre attention., leur agréable compagnie, leur aide opportune et leur prévenance affectueuse. Que le bon Seigneur récompense tous ceux qui ont été si bons et généreux, en particulier Sr. Gilberta M.C., Sr. Bina M.C. et les sœurs M.C., les LMC, Tai Pearn LMC, Anita Orezzoli LMC, et tous les LMC et les coopérateurs, le Père Eduardo Torre, le Père Victor... et tous les autres directeurs spirituels. Mes remerciements vont aussi à tous ceux qui ont offert des prières ferventes et des généreux sacrifices pour le succès et la fécondité de notre mission en Colombie, en particulier nos frères et les hommes de Casa Serena.
L'amour ne vieillit jamais ou n'est jamais malade. L'amour continue à aimer juqu'à ce que nous mourions d'amour. L'amour n'échoue jamais.
Je terminerai cette lettre avec les paroles de St. Paul :
" Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! ...Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire pour l'éternité ! Amen. " (cf. Rm 11, 33-36)
Amitié et prières. Dieu vous bénisse.
P. Sébastien Vazhakala M.C.