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27.02.08

English (US)   CREDO : Septième article du Symbole des Apôtres  -  Categories: prières, jc, Cardinal Urs von Balthasar, CREDO  -  @ 12:46:45 pm

VII

D'où il viendra juger les vivants et les morts

1.« D'où il viendra », cela veut dire : du Père qui a élevé à sa droite le Fils fait homme. Fondamentalement le Fils vient toujours du Père : c'est sa nature. Il vient comme la Parole, l'Expression du Père, comme sa toute-puissance d'amour rendue présente. Ce « d'où » ne désigne naturellement aucun lieu, car le lieu du Père embrasse tous les lieux du monde; il est en chacun et, dans le même temps il transcende chacun.

Ainsi ce « d'où » du Fils qui vient pour le jugement n'est-il pas d'ordre local : Il exprime une sortie et une venue, qui se jouent au plan de la nature divine elle-même, avec la toute-puissance, qui n'en subit aucune diminution, de l'Origine paternelle. Malgré cela, le Fils utilisera sa toute puissance au titre de ce qu'il est lui-même : l'Envoyé du Père pour le salut du monde, qui « est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et a été ressuscité pour eux » (2Co 5,15). Parce qu'il a fait l'expérience de la culpabilité de tous dans son propre corps et dans son propre esprit, Il les connaît tous de l'intérieur et n'a besoin d'aucun témoignage extérieur pour prononcer son jugement.

« D'où » signifie donc deux choses : « du Père », d'où il sort éternellement, dont il partage la puissance, dont il a reçu sa mission dans le monde, - et de cette mission, qui lui a conféré la connaissance de toutes les hauteurs et profondeurs de la création.

2.« Pour juger ». Juger signifie dé-partager; sans un partage entre oui et non, il n'y pas de jugement. Juger signifie décider; sans une séparation entre droite et gauche, il n'y pas de jugement. Ce partage – cette séparation – nous est représenté de manière significative dans la grande scène du jugement de Matthieu 25. Car en somme, dans le monde et son histoire mais aussi dans chaque vie d'homme, il y a sans aucun doute beaucoup à partager et à séparer, si la vérité sur le tout et sur le détail doit venir au jour. Et ce jugement ne veut pas seulement établir ce qui s'est réellement passé dans le secret; au-delà de cela, il veut, par la sentence portée, ouvrir le chemin vers ce qui vient, vers l'éternel. Nous sommes tous sous le coup de ce jugement, la mère du Seigneur exceptée, en laquelle il n'y a rien à séparer, et c'est bien pourquoi les icônes la présentent comme la Médiatrice, à coté de son Fils en train d'exercer le jugement. (« Priez pour nous pécheurs, maintenant et alors de notre mort. »)

Comment le Seigneur jugera, personne ne le sait d'avance; il nous dit une seule chose : sur quoi portera son jugement : « J'avais faim et vous m'avez donné (ou : vous ne m'avez pas donné) à manger. » A moi, dans le plus petit de mes frères. Avons-nous montré de la bonté, ou bien nous sommes nous seulement aimé nous-mêmes? Les pièces de ce dossier une fois produites, il n'est absolument plus besoin d'aucune sentence : « Je te juge sur tes propres paroles, mauvais serviteur » (Lc 19,22). « Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon comme moi j'ai eu pitié de toi? » (Mt 18,33). « Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n'a pas fait miséricorde; mais la miséricorde se rit du jugement » (JC 2,13).

Où nous tiendrons-nous, à gauche ou à droite? Tels que nous nous connaissons : probablement, très vraisemblablement, des deux côtés à la fois. Beaucoup de ce qui est en nous, nous apparaîtra à nous-même, et apparaîtra d'abord au juge, digne de condamnation : cela doit être jeté au feu. Que tout en nous n'est pas condamnable, que durant toute notre vie, depuis notre petite enfance, nous n'avons pas seulement dit non à l'amour : voilà ce que nous voudrions espérer de la grâce du juge. Serait-ce totalement en vain qu'il est « mort pour nous »?

3.« Les vivants et les morts ».

Les premiers chrétiens avaient espéré qu'au moins une partie d'entre eux vivraient le jugement dernier avant de mourir. Paul le dit expressément, à l'époque primitive qui était la sienne (1 Th 4,17). Nous-mêmes, à notre époque tardive, nous ne savons pas si, lors de la venue du Juge, à côté des morts sans nombre, il y aura encore des vivants qui n'auront pas besoin de mourir pour venir en jugement. Il n'est cependant pas vraisemblable qu'on puisse arriver dans la vie près de Dieu sans mourir. L'Apocalypse décrit le Jugement dernier comme un jugement qui s'exerce sur les morts : « Les morts furent jugés [...] chacun selon ses œuvres. Et la mer rendit les morts qu'elle gardait, la Mort et l'Hadès rendirent les morts qu'ils gardaient » (Ap 20,12s).

Devons-nous désigner comme « les vivants » ceux qui soutiendront le jugement et comme « les morts » ceux chez lesquels rien n'aura été trouvé qui soit digne de la vie éternelle? - Une telle interprétation est loin des textes bibliques. Même lorsqu'à une communauté chrétienne il est dit par le Christ : « Je connais ta conduite; tu passes pour vivant, mais tu es mort. Réveille-toi; ranime ce qui te reste de vie défaillante! » (5Ap 3,1-2), c'est une instante mise en garde qui est ainsi exprimée : la communauté « morte » peut, si elle veut, « se réveiller ». Même à l'autre communauté, qui s'imagine être riche et sage, et est en réalité aveugle et nue, il est dit : « Ceux que j'aime, je les semonce et les corrige » (Ap 3,19). Ici, on peut presque parler de résurrection des morts. Quant à nous tous, il nous reste à unir crainte et espérance lorsque nous essayons de nous jeter aveuglément dans les bras du Seigneur, qui nous connaît et nous aime.

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