21.12.07

Jeudi 20 Décembre.Encore cinq jours ! Ô ma mère, ô mon père, il faut pourtant songer maintenant au lendemain ; il faut vous tirer un peu de votre muette et si tranquille adoration... car demain matin vous devez partir pour Bethléem... Vous ne cesserez pas de contempler, d'adorer, à tout instant : oh ! non ! mais vous cesserez d'avoir d'aussi longues heures à passer solitaires, arrêtés, muets, loin des bruits du monde, au fond de votre petite maison en admiration devant votre bien-aimé... Vous retrouverez chaque soir ces heures délicieuses de solitude où vous pourrez à votre aise et sans être dérangés par les hommes, vous perdre et vous noyer en Lui... Le jour vous vous perdrez aussi en Lui, mais vous le ferez au milieu des hommes, marchant, répondant à celui-ci et à celui-là ; à la vérité choses et hommes passeront devant vos yeux et sous vos pieds comme un rêve : vous parlerez, vous marcherez perdus et noyés dans la contemplation de Celui que vous portez avec vous, votre âme sera tout abîmée en Lui, et ce que vous direz, ce que vous ferez, les rapports que vous aurez avec les choses extérieures, vous vous en acquitterez comme des personnes qui dorment, et agissent parfaitement en dormant, à cause de la grâce de Dieu et de l'habitude d'agir parfaitement... Ni les occupations, ni les marches, ni les fatigues, ni les hommes, rien ne vous séparera de la contemplation, de l'adoration continuelle de votre Bien-Aimé, ô mes parents !... Faites qu'il en soit de même pour moi dans la mesure où je le puis, dans la mesure des gràces que Dieu me fait, dans la mesure qu'il veut de moi... Et ce que je vous demande pour moi, cette imitation de votre contemplation, de votre adoration et de votre amour je vous le demande pour tous les hommes, en Jésus, par Lui et pour Lui
Amen