13.01.08
En ce Dimanche du baptême du Seigneur je voudrais vous faire partager cette lecture du vendredi après l'Epiphanie de la Liturgie des Heures.
Elle nous fait pénétrer au plus profond du mystère ou plutôt des mystères du baptême du Christ : Renaissance dans les sacrements, consécration de l'eau en vue de notre baptême, passage de la mort à la Vie, par le chemin de la foi nous éclairant de sa lumière comme autrefois les fils d'Israël à travers la mer rouge.
SERMON DE SAINT MAXIME DE TURIN POUR L'ÉPIPHANIE
Les mystères du baptême du Seigneur.
L'Évangile rapporte que le Seigneur s'est rendu au Jourdain afin d'être baptisé et qu'il a voulu être consacré dans ce fleuve aux mystères célestes.
Il est dans l'ordre, en effet, qu'après le jour de la naissance du Sauveur -bien des années plus tard, mais à la même époque - vienne cette fête, que l'on doit, à mon avis, appeler aussi la fête de sa nativité
.
Né alors pour les hommes, il renaît aujourd'hui dans les sacrements. Alors, il a été mis au monde par la Vierge, aujourd'hui il a été engendré par le mystère. Là, lorsqu'il naît à notre humanité, sa mère Marie le réchauffe dans son sein; ici, lorsqu'il est engendré selon le mystère, Dieu le Père l'accueille par sa parole. Il dit en effet: Celui-ci est mon Fils, en qui j'ai mis tout mon amour. Écoutez-le.
Sa Mère, en l'enfantant, le caresse tendrement sur son sein, le Père le soutient par un affectueux témoignage; sa Mère le présente à l'adoration des mages, le Père le manifeste aux païens pour qu'ils le vénèrent.
Seigneur Jésus est venu au baptême, et il a voulu que son corps très saint soit lavé par l'eau.
Quelqu'un dira peut-être: " Lui qui est Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé?" Écoutez donc. Le Christ est baptisé non pas pour être sanctifié par l'eau, mais pour sanctifier lui-même l'eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu'il touche. La consécration du Christ est en effet la consécration fondamentale de l'élément.
Lorsque le Sauveur est lavé, c'est alors que l'eau est d'avance purifiée tout entière en vue de notre baptême; la source est purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples à venir. Le Christ a donc reçu le baptême par avance, pour que les peuples chrétiens prennent sa suite avec confiance.
Je comprends le mystère: car c'est ainsi que la colonne de feu s'est avancée la première à travers la mer Rouge, pour que les fils d'Israël marchent sur ses traces avec intrépidité. Elle a traversé les eaux en premier pour préparer la voie à ceux qui viendraient après elle. Ce fut là, dit l'Apôtre, un mystère préfigurant le baptême. Oui, ce fut comme un baptême, lorsque la nuée recouvrait les hommes, et que l'eau les portait.
Mais c'est le Christ Seigneur qui a réalisé tout cela. C'est lui, jadis, qui précéda les fils d'Israël, à travers la mer, dans la colonne de feu. De même, c'est lui maintenant qui, par son baptême, précède les peuples chrétiens en son propre corps. Il est, dirai-je, cette colonne qui alors présenta sa lumière aux regards de ceux qui le suivaient et qui, maintenant, offre la lumière aux coeurs des croyants. Alors, il offrit un chemin solide à travers les eaux; maintenant il fortifie notre marche dans le bain de la foi.
R/L'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs
par le Saint-Esprit.
Les nations sauront que je suis le Seigneur
quand éclatera ma sainteté à votre sujet.
Je vous purifierai de tous vos péchés,
les nations le sauront : Je suis le Seigneur.
Je vous donnerai un coeur nouveau,
je mettrai en vous un esprit nouveau.
Je mettrai en vous, mon Esprit,
et vous marcherez selon mes lois.
Oraison : Dieu tout-puissant, tu as signifié par une étoile qu'un Sauveur était né pour le monde ; maintiens ta lumière en nos coeurs pour que nous entrions plus avant dans ce mystère.
Que le Seigneur nous bénisse,
qu'il nous garde de tout mal,
et nous conduise à la vie éternelle.
Amen.

Léonard de Vinci
07.01.08

Dimanche 6 Janvier - Epiphanie de Notre-Seigneur-Jésus-Christ
Les mages viendront ce soir, cette nuit vous adorer, mon Dieu ; il est en ce moment 9 heures du soir, du 6 janvier. En attendant qu'ils arrivent, pendant qu'ils seront là, mettez-moi à vos pieds, mon Seigneur, avec la très sainte Vierge et saint Joseph : faites-moi, jusqu'à leur arrivée et pendant leur présence, vous contempler, vous adorer, me perdre en vous... la sainte Vierge et saint Joseph, sans cesser de vous adorer et de vous regarder, parleront aux mages , leur répondront, leur présenteront leur Dieu à adorer... moi le petit enfant de la maison, je n'ai point à parler, je n'ai qu'à regarder et à me taire, à rester dans mon coin en silence et à continuer à vous adorer comme si le monde entier n'existait pas... Pourtant à la vue de si saints adorateurs qui viennent de si loin passer quelques heures à vos pieds je suis confondu devant mon indignité, et les grâces dont je suis comblé, et l'abus que j'en fais, moi qui suis chaque jour, à toute heures à vos pieds et qui y suis si misérable et si indigne, et hélas ! qui parfois n'y suis pas quand je devrais y être, qui y suis moins que je pourrais y être... Priez pour moi, saints Rois mages afin que moi aussi j'adore Notre-Seigneur dans toutes les limites du possible, au prix même des plus grandes difficultés, des fatigues et des dangers... que moi aussi je suive fidèlement l'étoile de ma vocation, que j'offre aussi à ce Dieu, à cet homme, à ce roi l'encens de mes prières, la myrrhe de la pénitence, l'or de la charité, et qu'enfin, après avoir joui amoureusement à ses pieds en partageant la contemplation et l'adoration de la sainte Vierge et de saint Joseph, tout le temps qu'il me permet, je me convertisse entièrement, revenant par un autre chemin et ne retombant plus dans les sentiers de mes anciennes fautes... Priez avec les mages pour que je fasse cela, ô ma Mère la sainte Vierge, ô mon père saint Joseph, et demandez la même chose pour tous les hommes, en Notre-Seigneur Jésus, par Lui et pour Lui... Et en attendant qu' arrivent les mages, et pendant qu'ils seront là, tenez-moi entre vous bien caché, bien muet, à contempler et à adorer, sans penser à aucune autre chose de la terre, ce divin Enfant Jésus, ce bien-aimé Enfant Jésus, ce si doux Enfant Jésus !