06.12.11
6 DÉCEMBRE
Saint Nicolas, évêque de Mire (+ 310)
Encore dix-neuf jours, mon Seigneur Jésus, et nous vous verrons !... Nous vous verrons, en esprit au moins... car quand vous verrons-nous réellement ? … Sans doute pas avant d'entrer au ciel... Et quand sera-ce ? Il faut d'abord passer par la mort... Qu'elle vienne donc cette mort qui est la porte de la vie... N'épargnons pas notre corps... faisons le servir comme les chevaux de louage qui sont pour périr... ne craignons pas les dangers... plus vite s'altérera notre santé, plus grands seront les périls, plus nous aurons de chance de vous voir bientôt, mon bien-aimé Sauveur !... Faites-nous la grâce, ô divin Jésus, de marcher vers vous avec générosité, comptant le corps, la santé, le danger, comme rien, et ne cherchant qu'une chose : vous glorifier autant qu'il est en nous... Par là nous arriverons plus vite à notre dernier et vrai Noël et ce sera plus beau... Mais maintenant ce que vous voulez de nous, mon Dieu, c'est que tout en ayant en toute occasion du mépris du corps, de la santé, de la vie, du péril, nous vous contemplions parfaitement avec la sainte Vierge et saint Joseph, perdus en vous avec eux aussi loin de la terre que l'était sainte Magdeleine à la Sainte-Baume, noyés dans la bienheureuse contemplation de Celui qui est caché dans le sein de Marie... Faites tout en nous, mon Dieu... Nous ne sommes que misère et néant... Tout ce que nous devons avoir, donnez-nous le... Donnez nous ce courage qui nous fait dédaigner santé, vie, péril, tout ce qui touche au corps... et donnez-nous cet amour qui nous fait perdre en Vous, nous vider de tout et être plein de Vous... cet amour qui donne le vrai détachement, la vraie pauvreté d'esprit, vidant l'âme de tout, y laissant la place tout, tout entière pour Vous, mon Seigneur et mon Dieu ! Obtenez-moi ces grâces, courage et amour, âme perdue en Dieu, sainte Vierge, saint Joseph qui en ces jours, toujours, mais en ces jours si particulièrement, étiez si profondément perdus, noyés,abîmés dans la contemplation du divin enfant caché à tous les regards, mais présent dans le sein de Marie et vous enivrant tous les deux d'une volupté infinie dans votre contemplation passionnée et émerveillée.
Saint Nicolas, il fut un temps où votre fête était ma fête... c'était lorsque enfant j'habitais la Lorraine... Grand évêque d' Orient, que votre renommée et l'odeur de vos vertus se sont répandues au loin !... Soyez béni, grand saint, que Dieu s'est plu à rendre si populaire dans le nord de la France ! Patron des enfants, vous qui remplissez ce soir leurs sabots déposés auprès du foyer, d'une foule de petits présents, je viens moi aussi déposer près de l'âtre mes sabots et je vous demande de plus grands dons encore que ceux que vous me faisiez, lorsque j'étais enfant : vous voyez mon âme, vous voyez tout ce qui lui manque : donnez-le lui ! Ce que je vous demande surtout de mettre dans mon sabot c'est la ferveur et le courage... Il me semble que rien ne me manque autant ! Je suis si tiède et si lâche ! Si lâche en tout ! J'ai si peu d'esprit de sacrifice ! Je crains tant la souffrance ! Je la fuis tant ! Mettez cette nuit dans mon sabot ferveur et courage... Descendez vers moi pendant mon sommeil, bénissez-moi, changez mon cœur, et faites que je trouve en moi demain ces deux vertus que je possède si peu jusqu'à présent... Je vous demande aussi de donner à tous les autres hommes et surtout à ceux que je dois le plus aimer ce dont ils ont le plus besoin, en Notre Seigneur, par Lui et pour Lui.
Amen.