11.02.08
"BERNADETTE PARLE" (Chapitre 18) : DIAMANT SANS DÉFAUT

« ...la beauté de son âme. »
L'âme de Marie est le miroir de Dieu, le reflet humain le plus parfait que nous ayons de la sainteté et de la beauté de Dieu. Elle est « un miroir sans tache de l'activité de Dieu et une image de sa bonté. » (Sg 7, 26). L'artiste divin se réjouit du chef d'œuvre de sa création comme un artiste se complait dans l'oeuvre achevée de ses propres mains.
L'âme de Bernadette fut un reflet véritable de la beauté de Marie. Son âme devint resplendissante de la beauté intérieure de Marie quand son visage s'illumina d'un rayonnement céleste en présence de la dame. Pendant tout le temps des apparitions elle forma l'âme de l'enfant à la sainteté tout en lui donnant un message pour le monde. L'évêque Théas décrit l'histoire de l'âme de Bernadette comme ressemblant à un tryptique – avant, pendant et après les apparitions. Le titre que l'on pourrait utiliser pour chacun des trois tableaux pourrait être: « La mère de Jésus était là. » (Jn 2, 1).
Pendant son enfance son âme s'ouvrait déjà à Dieu comme une fleur avant le soleil de printemps. Marie l'attira vers son Fils en œuvrant à travers ses parents. Dans la misérable maison, ou à l'extérieur dans les collines de Bartrès, la prière fut une partie de l'air qu'elle respira; le rythme quotidien du chapelet et le chant des oiseaux dans la calme solitude des collines la préparaient à une vision de la grandeur et de la miséricorde de Dieu et de la beauté de la Mère de son Fils.
Aussi, quand Marie apparut devant ses yeux, elle était prête. La mère de Jésus conduisit alors son enfant consentante le long de la route élevée de l'union avec son Fils, modelant et affinant son âme en silence. Ce fut une présence qui exerça une influence profonde sur son âme, la façonnant dans l'amour. Cette enfant, prise dans l'extase, fut amenée à la vision de la beauté éblouissante de la sainteté de Marie. Elle fut autorisée à entrer dans le sanctuaire intime du Cœur de Marie pour y jouir de la vision la plus intime de l'amour et de la joie. « J'aurais pu rester là pour toujours. » Avant la fin des apparitions elle avait fait un long chemin sur la route vers la sainteté. « Je ne l'avais jamais vue si belle. », s'exclama-t-elle, la dernière fois où elle vit la dame. Ce n'était pas parce que la beauté de la dame avait augmenté, mais parce que sa capacité à la contempler avait augmenté.
Nous arrivons donc au troisième tableau. « Je porte la Grotte dans mon cœur. » Elle portait les souvenirs indélébiles des conversations précieuses, cœur à cœur, des leçons apprises qui façonneront toute sa vie, des secrets intimes de Dieu qui lui avaient été révélés. L'Immaculée Conception fut un don donné à Marie pour servir à la Rédemption du monde; la vision de son Immaculée Conception fut un trésor donné à Bernadette qui l'attira près de Marie.
Comme la vie de Bernadette s'achevait, la pleine beauté de son âme semblait se montrer tout à coup. D'une manière ou d'une autre son corps frêle, usé par la douleur, ne pouvait pas cacher la vision éclatante. « J'ai vu la beauté de son âme, » dit le père Rabusier qui prêcha sa dernière retraite. Dans l'homélie prêchée à son enterrement, l'évêque Lalong la décrivit comme « un diamant sans défaut. » Cette âme sans tache, qui reflète la beauté immaculée, peut nous attirer vers Marie.
PRIÈRE :
Vierge Immaculée, comme vous avez façonné l'âme de Bernadette en sainteté, implantez dans mon âme les vertus que vous lui avez si généreusement accordées.

Bernadette au moment de sa mort en 1879