25.12.06
Pour accomplir cette volonté, Jésus meurt sur la Croix, donne sa vie pour ceux qu'Il aime, pour toi, pour moi, pour chacun d'entre nous. Devant ce petit Enfant, vrai Dieu et vrai homme, que Marie prend dans ses bras et nous tend, devant ce petit Enfant qui porte déjà sur Lui la Croix de toutes les souffrances, toutes les détresses et tous les péchés du monde, que dit notre coeur? Y voit-il comme le roi Hérode un ombrage à son propre pouvoir ou comme les Rois Mages (qui étaient des sages qui cherchaient Dieu en vérité) venons-nous éclairés et guidés par l'Étoile, la lumière de la Grâce qui nous a été conférée par le sacrement du Baptême, affermis par le sacrement de la Confirmation, nourris par l'Eucharistie, avec des dons pour L'adorer, dans l'humilité de l'amour?
Rien pour soi, tout pour l'Aimé, rien par soi, tout par l'Aimé, rien en soi, tout en l'Aimé.
Ils lui offrent de l'or, le plus précieux des minerais, le summum de la richesse matérielle. Mais l'Enfant Dieu né dans la plus grande pauvreté n'a pas besoin de ce cadeau. L'or a donc un sens symbolique. Quel est le plus grand trésor de l'homme? Sa volonté. Est-ce que notre volonté est purifiée, tournée vers Dieu, comme celle de Marie ou cherche-t-elle à satisfaire notre orgueil, notre volonté de puissance, la passion de nos sens?
Ils lui offrent de l'encens. Sûrement pas pour rendre l'étable plus agréable. Là aussi quel est le symbole de l'encens? L'Intelligence. Cette intelligence que Dieu nous a donnée pour être à son service, qui doit tourner ses opérations vers son Créateur, est-elle tournée sous l'action de notre volonté, brûle-t-elle au feu de notre coeur, vers sa fin qui est son Créateur en répandant un parfum agréable à Dieu?
Ils lui offrent de la myrrhe. Qu'est-ce que la myrrhe? Une résine amère. A priori pas d'intérêt pour un Bébé mais pour ce petit Enfant la valeur symbolique en est très grande :
La myrrhe est l'amertume de la vie offerte à l'Enfant Dieu pour qu'elle soit adoucie et purifiée par Son acceptation et l'usage qu'Il en fait. Mais qu'est-ce que cette amertume? Les épreuves, difficultés, incompréhensions, maladies, tribulations et souffrances? Non, car toutes ces croix sont voulues ou permises par Dieu et Il ne permet que ce qui est bon pour nous. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus le dit dans sa dernière lettre à sa soeur Léonie. " L'unique bonheur sur la terre, c'est de s'appliquer à toujours trouver délicieuse la part que Jésus nous donne ".
Quelle est alors cette amertume? L'amertume de la vie, c'est la peine de l'exil. En quoi consiste la peine de l'exil? C'est d'être empêchés de s'unir avec Celui pour lequel nous avons été créés. Et qu'est-ce qui nous empêche? C'est notre moi. Ainsi l'amertume consiste dans la conquête de soi et cela va de pair avec l'offrande de l'or et de l'encens car " Il ne peut y avoir de véritable élévation de l'esprit et de la volonté vers Dieu sans abaissement de notre moi ".
C'est ce que Sainte Thérèse a mis en pratique par sa petite voie d'amour.
" Aimer c'est tout donner et se donner soi-même ".