23.02.13
PRIER c’est parler à Dieu ;
prier c’est louer Dieu ;
prier c’est dire à Dieu qu’on l’aime ;
prier c’est contempler Dieu ;
prier c’est avoir l’esprit et le cœur attachés à Dieu ;
prier c’est demander pardon à Dieu,
prier c’est appeler Dieu à notre secours ;
prier c’est demander à Dieu pour nous et pour tous les hommes la sainteté et le salut…
Or l’amour a pour effets nécessaires de dire qu’on aime sans fin et sans mesure…
Donc la prière est inséparable de l’amour,
au point que nos prières seront en quelque sorte la mesure de notre amour…
L’esprit de Jésus de Charles de Foucauld
Rome, 17 février 2013 |
Si Jésus « a dû démasquer et repousser les fausses images de Messie que le tentateur lui proposait », l’homme aussi est tenté par « de fausses images de l’homme », estime Benoît XVI : « en tout temps [ces tentations] attentent à [sa] conscience », en le poussant « non pas directement vers le mal, mais vers un faux bien ».
Le pape a présidé l’avant-dernier angélus de son pontificat, ce dimanche 17 février 2013, avec des dizaines de milliers de personnes du monde entier réunies sur la place Saint-Pierre au Vatican.
Après la prière mariale, il a remercié en italien pour cette présence en nombre, y voyant « un signe de l’affection et de la proximité spirituelle que vous me manifestez en ces jours ». Depuis l'annonce de son départ le 11 février dernier, Benoît XVI a déjà remercié à différentes reprises pour le soutien reçu de la part des baptisés du monde entier.
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus (en italien)
Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier, avec le traditionnel rite des cendres, nous sommes entrés dans le Carême, temps de conversion et de pénitence en préparation à Pâques. L’Eglise, qui est mère et maîtresse, appelle tous ses membres à se renouveler dans l’esprit, à se réorienter résolument vers Dieu, reniant l’orgueil et l’égoïsme pour vivre dans l’amour. En cette Année de la foi le Carême est un temps favorable pour redécouvrir la foi en Dieu comme critère de base de notre vie et de la vie de l’Eglise. Ceci comporte toujours une lutte, un combat spirituel, parce que l’esprit du mal, naturellement, s’oppose à notre sanctification et cherche à nous faire dévier du chemin vers Dieu. Pour cela, le premier dimanche de Carême, est proclamé chaque année l’Evangile des tentations de Jésus dans le désert.
Jésus en effet, après avoir reçu l’"investiture" comme Messie – "Oint" de l’Esprit Saint – au baptême dans le Jourdain, fut conduit par le même Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Au moment de commencer son ministère public, Jésus a dû démasquer et repousser les fausses images de Messie que le tentateur lui proposait. Mais ces tentations sont aussi de fausses images de l’homme, qui en tout temps essaient de piéger la conscience, en prenant la forme de propositions avantageuses et efficaces, et même bonnes. Les évangélistes Matthieu et Luc présentent trois tentations de Jésus, qui sont différentes seulement par leur ordre. Leur noyau central consiste toujours à instrumentaliser Dieu pour ses propres intérêts, en donnant plus d’importance au succès ou aux biens matériels. Le tentateur est sournois : il ne pousse pas directement vers le mal, mais vers un faux bien, en faisant croire que les vraies réalités sont le pouvoir et ce qui satisfait les besoins primaires. De cette façon, Dieu devient secondaire, il se réduit à un moyen, en définitive il devient irréel, il ne compte plus, il s’estompe. En dernière analyse, c'est la foi qui est en jeu dans les tentations, parce que Dieu est en jeu. Dans les moments décisifs de la vie, mais aussi, à bien y voir, à chaque instant, nous sommes face à un carrefour : est-ce que nous voulons suivre le « moi » ou Dieu ? L’intérêt individuel ou bien le vrai Bien, c’est-à-dire ce qui est réellement bon ?
Comme nous l’enseignent les Pères de l’Eglise, les tentations font partie de la "descente" de Jésus dans notre condition humaine, dans l’abîme du péché et de ses conséquences. Une "descente" que Jésus a parcourue jusqu’à la fin, jusqu’à la mort en croix et aux enfers de la séparation suprême avec Dieu. De cette façon, Il est la main que Dieu a tendue à l’homme, à la brebis égarée, pour la sauver. Comme l’enseigne saint Augustin, Jésus a pris nos tentations, pour nous donner la victoire (cf. Enarr. in Psalmos, 60,3: PL 36, 724). Donc n’ayons pas peur d’affronter nous aussi le combat contre l’esprit du mal : l’important est que nous le fassions avec Lui, avec le Christ, le Vainqueur. Et pour rester avec Lui adressons-nous à sa Mère, Marie: invoquons-la avec confiance filiale à l’heure de l’épreuve, et elle nous fera sentir la présence puissante de son Fils divin, pour repousser les tentations avec la Parole du Christ, et ainsi remettre Dieu au centre de notre vie.
Paroles de Benoît XVI après l’angélus
(En français)
(En français)
Chers pèlerins francophones, le Carême qui vient de commencer est une invitation à donner davantage de temps à Dieu, dans la prière, la lecture de sa Parole et les sacrements. Par le jeûne nous apprendrons à ne pas négliger la véritable nourriture, spirituelle, pour résister aux tentations de l’indifférence et du laisser-aller, de l’égoïsme et de l’orgueil, de l’argent et du pouvoir. Méditons la manière dont Jésus a surmonté les tentations et demandons-lui la force de lutter contre le mal. Que ce Carême soit pour chacun le chemin d’une authentique conversion à Dieu et un temps de partage intense de notre foi en Jésus Christ ! Je vous remercie de votre prière et je vous demande de m’accompagner spirituellement durant les Exercices spirituels qui commenceront ce soir. Je vous bénis tous de grand cœur.
(En italien)
Un chaleureux salut enfin aux pèlerins de langue italienne. Merci à vous ! Merci d’être venus si nombreux ! Merci ! Votre présence est un signe de l’affection et de la proximité spirituelle que vous me manifestez en ces jours. Je vous en suis profondément reconnaissant ! Je salue en particulier l’administration de Roma Capitale, conduite par le Maire, et avec lui je salue et je remercie tous les habitants de cette Cité aimée de Rome. Je salue les fidèles des diocèses de Vérone, ceux de Nettuno, de Massannunziata et de la paroisse romaine de Santa Maria Janua Coeli, comme les jeunes de Seregno et de Brescia. A tous je souhaite un bon dimanche et un bon chemin de Carême. Ce soir commencera la semaine d’Exercices spirituels : restons unis dans la prière. Bonne semaine à vous tous. Merci !
© Libreria Editrice Vaticana
Traduction de Zenit, Anne Kurian
DÉCLARATION de BENOIT XVI du 11 février 2013
Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Église. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Église de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l’élection du Souverain Pontife. Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l’avenir, la Sainte Église de Dieu par une vie consacrée à la prière.
BENEDICTUS PP XVI